Aller au contenu

Rotting Christ – ΠΡΟ ΧΡΙΣΤΟU (Pro Xristou)

  • par
Rotting Christ Artwork

Genre : black metal mélodique
Label : Season of Mist
Sortie : 24 mai 2024

Note :   90 /100 (Seblack)

Avec ses trente-cinq ans de carrière et désormais quatorze albums, il est inutile de présenter Rotting Christ, tant la formation est depuis longtemps un pilier de la scène extrême. Si les hellènes avaient sorti ces dernières années un certain nombre de compilations et autres live, il faut remonter tout de même à 2019 pour leur dernier album studio avec le plutôt réussi « Heretic ».

Cinq plus tard voilà donc ΠΡΟ ΧΡΙΣΤΟU (Pro Xritou : avant le Christ) nanti de dix nouvelles compositions (plus deux titres bonus) qui vont être dédiées aux derniers rois ou empereurs païens qui ont résisté à l’expansion du christianisme. 

Oui comme souvent, Rotting Christ se plaît à allier le fond et la forme, c’est un des traits de caractère fort du groupe et disons le, Sakis Tolis a mis les petits plats dans les grands pour  ΠΡΟ ΧΡΙΣΤΟU, bien aidé pour cela par son label Season of Mist et une myriade d’invité(e)s.

Cela commence par l’artwork qui suggère l’aspect grandiose que le groupe entend donner à ce nouveau chapitre. L’œuvre choisie est une peinture de l’Américain Thomas Cole (1801-1848), nommée La Destruction, elle constitue le quatrième volet d’une série de cinq toiles intitulée  “Le Destin des Empires”. Pour les besoins de l’artwork, la peinture a fait l’objet d’un traitement numérique confié à Adrien Bousson. Pour l’anecdote, cette même peinture avait été utilisée par le groupe de death mélodique américain Arghoslent pour son album « Incorrigible Bigotry » (2002).

Cette aspect grandiose cher à Rotting Christ, on le retrouve bien évidemment dans la musique proposée dans  “ΠΡΟ ΧΡΙΣΤΟU”. Vous allez me dire que de la part du groupe, on n’en attendait pas moins, mais force est de constater que les Grecs n’ont pas fait les choses à moitié. Tout commence par une invocation des principales divinités du monde païen qu’elles soient grecques, égyptiennes, orientales ou autres, toutes sont convoquées comme pour une ultime bataille face au christianisme. Comme souvent, Rotting Christ soigne son entrée, de la même manière qu’il travaillera sa sortie sur un fond des plus guerriers. 

« The Apostate » consacré au dernier empereur romain païen Flavius Claudius Julianus (355-363), poursuit dans cette veine majestueuse : mélodie accrocheuse, chant narratif soutenu par des chœurs. Assurément Rotting Christ prend un soin particulier à redonner sa grandeur à l’empereur Julien que les chrétiens ont surnommé « l’Apostat », lui qui fut l’un des derniers à vouloir redonner leur place aux cultes païens de plus en plus restreints depuis la conversion de Constantin. 

« Like Father, Like Son », « The Sixth Day », les titres s’enchaînent dans un style assez similaire avec toujours une belle accroche mélodique et des arrangements somptueux.

« La letra del Diavoli » marque un  premier tournant épique de l’album avec ces rythmiques nerveuses typiques de Rotting Christ et un dialogue entre chant et chœurs, là encore assez grandiose. 

Globalement plus agressive, cette seconde partie d’album marque encore une montée en puissance en termes de mélodies et d’atmosphères contrastées. Difficile de choisir un titre plus qu’un autre tant « Pix Lax Dax », « Pretty World, Pretty Dies », « Iggdrasil » ou « Saoirse » regorgent de qualités, que ce soit au niveau guitaristique, rythmique sans parler de ces chœurs féminins ou masculins qui viennent totalement se fondre dans les compositions. 

Plus encore Rotting Christ continue de faire voyager son auditeur dans divers horizons du monde nordique avec Iggdrasil au monde gaélique avec Saoirse. Comme à son habitude, tel le diable, Sakis Tolis n’hésite pas à utiliser différentes langues pour les parties vocales, l’Anglais reste le plus fréquent mais n’exclut pas quelques passages en Grec et en Latin.

En somme sur  ΠΡΟ ΧΡΙΣΤΟU, Rotting Christ reste totalement et fermement ancré dans un univers musical et thématique qui est le sien. Mais plus encore que sur ses dernières productions, on soulignera le soin méticuleux apporté aux compositions  : plus mélodique voire mélodieux que jamais, cet album est aussi servi par une production cristalline qui lui sied à merveille et parvient à transmettre toute sa grandeur. 

Loin d’être une simple ligne de plus dans une discographie déjà bien remplie, voilà un album foisonnant dont la richesse et la beauté ne font que s’amplifier au fil des écoutes. Un grand cru.

Tracklist :

1. Pro Xristou (Προ Χριστού) (01:29)  

2. The Apostate (05:01)  

3. Like Father, Like Son (04:35)

4. The Sixth Day (03:56)  

5. La letra del Diavolo (04:01)  

6. The Farewell (06:15)  

7. Pix Lax Dax (04:33)  

8. Pretty World, Pretty Dies (04:51)  

9. ᛦᚵᛑᚱᛆᛋᛁᛚ (05:04)  

10. Saoirse (06:17)

Line-up :  Themis Tolis – Batterie /  Sakis Tolis – Chant, guitares, basse.

Guests : Androniki Skoula – Chant (piste 5) / Nikos Kerkiras – Claviers /  Christina Alexiou – choeurs / Maria Tsironi – Choeurs / Alexandros Louziotis – Choeurs / Andrew Liles  -Narration (pistes 2 et 8) /  Kim Diaz Holm – Narration (track 9) / Vasilis Karatzas – Choeurs.

Liens :

https://rottingchristofficial.bandcamp.com

https://www.deezer.com/en/artist/5602

https://www.instagram.com/rottingchristofficial

https://www.rotting-christ.com/en

https://www.youtube.com/user/RottingChristOfficia

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *