Il faisait froid en ce vendredi de janvier 2024. A tel point qu’au point de rendez-vous, à mi-chemin, nous étions congelés sur place à attendre le dernier retardataire. -2° au compteur à 19h30 !
Mémé a laissé sa p’tite voiture bleue pour covoiturer avec les copains du 29 et du 22, ceux qu’elle appelle ses papys du Leon (le Leon étant une région non administrative de la Bretagne). Ils étaient là tous les trois, mais la petite bande s’étoffe de plus en plus. Et c’est en délégation de 7 personnes que nous pointons qui notre museau, qui notre chapeau, qui notre mise en plis… Oui, Mémé s’était faite toute belle pour ce premier concert de l’année, en passant son t-shirt blanc made in Seisacht Metal Night 4. Blanc… il ne le restera pas bien longtemps. Mais ça, vous découvrirez pourquoi dans le cours du report.
C’est tout de même pas loin de 180 bornes que Mémé a avalées pour venir à cette soirée « Les studios partent en live » de la SMAC (Salle des Musiques Actuelles) costarmoricaine Bonjour Minuit à Saint-Brieuc. Et pourquoi donc, me direz-vous ? Parce qu’elle s’était promis d’assister à un concert de Tregorgones, dont elle croise les membres très régulièrement en concert. C’est d’ailleurs lors du concert de Seth + Mütterlein que Mémé avait couvert, qu’elle avait rencontré le trio en interview à chaud. Le CD offert, elle n’avait pas fait long feu avant de se dire qu’il serait plutôt cool de les suivre ! De plus, c’était la possibilité de revoir Mezel, groupe découvert au Rockiavelic dernier.
Pour être honnête, Mémé pensait que cette soirée était une carte blanche à Tregorgones, briochin de souche. La surprise aura été totale, en arrivant sur place et en découvrant… Des familles, des enfants devant la scène. Mais… où sommes-nous ?
Bah Mémé, fallait peut-être te renseigner un peu mieux ! Car ce soir, il y a Tregorgones, certes, Mezel aussi… mais deux autres groupes, les 4 ayant la particularité de répéter et d’être accompagnés par la Smac ! Eh oui, être hébergé dans les studios de Bonjour Minuit, c’est aussi avoir la possibilité de montrer son travail lors d’une soirée dédiée aux studios, savoir « Les studios partent en live ». Bon sang, Mémé, ça veut bien dire ce que ça veut dire, voyons !
Donc… c’est avec Jaya, ou 80s-JAYA-90s, que le coup d’envoi de la soirée sera donné.
Sur scène, nous avons un synthé, un guitariste et au milieu deux chanteuses avec des vestes à paillettes (non pas des vestes à patchs). La boule à facettes n’était pas très loin, et les réminiscences des boums où l’on galochait à tout va se sont insidieusement installées dans la vieille caboche de notre ancêtre.
Mémé est partie s’enjailler avec JAYA, un quatuor de reprises – je vous le donne en mille – des années 80/90 ! Ça tombe bien, c’est sa génération. Elle n’était pas la seule dans ce cas (coucou Jean-Marie!) alors ils ont fait fi du regard des autres et on a chanté en chœur sur du Jeanne Maes ( déçue que ce n’eût pas été « En rouge et noir »), Tina Turner, Pia Zadora et Germaine Jackson, Les Rita Mitsouko ou encore The Police.
Bon, on ne va pas s’étendre plus, ce qu’il faut retenir, c’est que ça chante bien. D’ailleurs, l’une des chanteuses est passée dans l’émission « N’oubliez pas les paroles » – ce qui n’est pas forcément un gage de technique vocale, mais quand même. Ensemble, elles chauffent la salle, offrant un démarrage sur les chapeaux de roue.
Je vous avouerais qu’on s’est dit en portant notre regard sur le public présent, qu’ils étaient nombreux à être venus pour Jaya… On a craint de se retrouver à 10 devant les groupes plus estampillés Metal…
Est-ce que ce sera le cas ? Wait and see… En attendant, on remonte vers les studios car c’est aussi là que se trouve le bar. Une assez sympathique Zoo Rha (je crois), une jolie rousse qui pétille, viendra tempérer la suée (oui, Mémé a dansé !) du concert précédent.
Après une petite demi-heure, nous pouvons redescendre dans la grande salle pour le groupe suivant, Drive Aid.
Drive Aid, c’est Regis, Lucas, Mathieu et Dimitri. Et ensemble ils nous ont offert un set de rock grungy énergique à souhait. On n’est pas encore totalement sur du metal… Et alors ! Ce rock progressif aux saveurs des années 2000 nous a bien ouvert l’appétit !
Et il faut bien dire que le son lourd et gras, parfois stoner like, peut leur faire tutoyer les quelques metalheads in the place. On voit, d’ailleurs, les hoodies estampillés Motocultor, se donner à fond, presque main dans la main avec d’autres jeunes aux multiples piercings et cheveux colorés.
Ouais, je sais, c’est lourd de s’appuyer sur ce genre de considérations. A vrai dire, je voulais justement appuyer le fait que tous les styles étaient présents et que finalement, tout le monde s’en tamponnait le coquillard. On était là, on a kiffé tous ensemble, sans se poser de questions. Mémé a même eu droit au bisou non pas volé, mais sollicité, sur la joue droite…
Découverte sympa que Drive Aid qui est, si mes souvenirs sont bons, un groupe assez jeune (2019) ! De leurs compositions, je garderai à l’esprit celle composée et chantée par l’un des guitaristes. « Treize »… une petite beauté !
Et Big UP au batteur pour qui c’était le dernier concert avec le groupe.
Pour avoir un avant-goût, ça se passe sur la chaîne youtube du f*cking recordman, Bruno Guézennec :
Bon… on va zapper la pause pour passer directement à Tregorgones !
L’ambiance s’est d’un coup transformée… Nous avons toujours les spots aux couleurs bien flashy, mais dans des tons portant plutôt sur le violet et surtout les spots verts-jaunes. Et combien cela sied au set.
D’emblée, Guillaume, le chanteur et narrateur, nous met au parfum ! Son regard nous happe ! Des pupilles blanches rendent son regard hypnotique et sidérant. Il nous explique que ce n’est pas lui Guillaume qui parle mais, ni Melaine, le batteur, pas plus que Damien le bassiste et back vocal, mais 3 entités qui ont pris possession de leurs corps.
Et commencent alors des morceaux de Death Metal maîtrisé. Né en 2016, avec à son compteur un EP de 3 titres « La Mort, ma Muse », Tregorgones va délivrer un set complet, qui tient du concept : entre chaque morceau, la narration en voix saturée se poursuit.
Bon, Ça parle un peu dans les inter titres derrière Mémé. Maiiiiiiiis… tout le monde va s’accorder pour être dans l’instant présent dès que les riffs résonnent.
Tregorgones, un groupe à suivre assurément ! Et Mémé sera au Rockiavelic 2024, puisqu’il sont d’ores et déjà programmés, pour les revoir. Un excellent kif !
Et pour le dernier groupe de ce vendredi 19 – Ah ben non, nous étions samedi 20 au petit matin – Donc, samedi dès potron-minet, aux alentours de minuit et quart, ∏ΣzΣL s’est emparé de la salle.
Là, ça ne tergiverse pas… Du black comme on l’aime. Bien haineux, nous conviant à communier ensemble à leur cérémonie. Du black… mais pas que ! Les riffs sont lourds, graves, on touche également au Death. Du black death ? Oui… mais pas que… du black death sympho puisque nous retrouvons un synthé dans ce sextuor !
Mémé a pu les voir au Rockiavelic dernier. Déjà, à l’époque, une belle découverte. Ici nous étions un cran au-dessus encore pour ce « jeune groupe » qui ne cesse d’évoluer et de prendre de l’ampleur.
Les zikos sont encore plus dans leur personnage. On sent qu’il y a du bagage derrière, de l’expérience. Est-ce qu’ils bossent dur ? C’est l’impression qu’on en a. Mais peu importe, le résultat est là.
On peut aussi se demander si l’ampleur dont ils ont fait preuve ne vient pas également des lights et du son de la Smac. Car, petit aparté, les groupes étaient servis par une vraie scène, un son impeccable et des lumières devant lesquels baveraient tous les photographes de live que je croise. Même si on est sur une ambiance plus sombre et légèrement enfumée que le reste de la soirée…
On peut donc se demander si la scène fait le groupe… Il m’est d’avis que nous avons à la fois la salle et le travail. La présence scénique est impitoyable. Chacun dégage son aura. On aura eu raison de venir et constater l’envol de MEzEL.
Mon petit doigt m’a dit qu’ils étaient déjà sur de nouvelles compositions. Alors si Mémé peut vous donner un conseil : suivez MeZeL ! Je ne serai pas étonnée de les voir gravir les échelons, certes petit à petit, mais avec gourmandise, et sans indigestion. À consommer sans modération !
Je vous ai dit que la dernière fois où j’étais venue, c’était pour le set de Seth. Forcément, j’avais ce moment en tête. Mais nous n’avons pas, avec MeZeL, un ersatz. C’est un tout autre groupe, de par le genre déjà, mais avec un ambiance qui s’en approche.
Vous voyez le coup de coude ? A quand un set Mezel+Seth ?!
Il est pas loin de 2h du matin… les pare-brises sont gelés. On fera attention sur la route, mais nous avons encore des étoiles dans les oreilles.
Hep ! Mémé… Et l’histoire de ton t-shirt blanc ?
Okayyy… vite fait, alors ! Mémé bougeant le long de la scène, elle a laissé son verre de rousse pétillante à portée de main, là, juste devant. Et à contrario de ce que la petite bande avait appréhendé au départ, la salle a peut-être changé de public, mais n’a pas désempli ! Le public s’est petit à petit approché de la scène et nous avons eu droit aux headbangs et même un petit circle pit lancé par Guillaume de Tregorgones. Du coup, quand Mémé a cherché son verre… il avait disparu. Lancé dans la foule avec son contenu dans le public par un quidam bien enquidammned ! Ce n’est pas grave… Par contre, en se penchant pour prendre une photo, elle a juste réussi à maculer son t-shirt blanc de fluide à la couleur bordeaux étrange, fluide rehaussé de petits vermicelles… mmmm… Promis, ce n’était ni le verre ni le vomis de Mémé !
Sur cette anecdote, je vous souhaite le bonsoir !
Texte et photos de Mémé Migou
Crédits vidéos : Bruno Guezennec
Merci mémé !
Pour être venue malgré le froid, pour tes photos et pour ta prose qui nous (re)transporte dans cette soirée, extraordinaire pour nous, et nous espérons, au moins très agréable pour le public.
À bientôt.
C’était un réel plaisir. J’espère que cela s’est senti à travers les mots. Au plaisir de vous revoir !