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Dödsrit /  Nocturnal Will  (2024)

  • par
pochette

Genre : black metal / crust
Label : Wolves of Hades
Sortie : 22 mars 2024

Note :   95/100 (Seblack)

Dödsrit c’est au départ le one man band du Suédois Christoffer Öster qui avait composé les deux premiers albums de l’entité sous ce format. Depuis le line-up s’est étoffé pour atteindre quatre membres et permettre au groupe de présenter sa musique sur scène.

Suivant Dödsrit depuis ses débuts, j’en ai toujours apprécié la musique débordante de feeling avec ce black metal habité par un fort backgound punk/hardcore mélodique. Sans refaire la discographie du groupe on retrouve dans chacun des albums de Dödsrit une énergie folle faite d’un chant éraillé, de mélodies accrocheuses, d’accélérations et de break ravageurs. 

Pour ce quatrième chapitre intitulé « Nocturnal Will », et sortant de nouveau chez Wolves of Hades, quelques changements, et non des moindres, nous attendent.

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Pour la première fois, l’artwork ne représente pas une scène de la nature, ou pas seulement disons. Tout en reprenant des teintes proches de « Mortal Coil », on voit un chevalier à genoux dans la neige et faisant face à une forêt dont on ne sait si elle est dans la brume ou détruite par les flammes.

Anecdotique ? Peut-être pas tant que cela tant cet artwork résume finalement assez bien la démarche de Dödsrit sur « Nocturnal Will » avec à la fois une nette évolution musicale tout en conservant les principaux marqueurs du groupe.

Non Dödsrit n’a pas renoncé à ce blackcore ultra mélodique et habité par une énergie punk/crust fracassante. Chacun des titres présentés ici va contenir ses doses d’énergies explosives et ses breaks permettant une brève respiration avant un nouveau déchaînement musical. En cela la musique et l’identité de Dödsrit restent parfaitement reconnaissables. « Nocturnal Will » n’est donc pas une révolution au sens strict du terme.

Néanmoins un souffle réellement nouveau parcourt ce quatrième album et chacune des compositions qu’il contient. Cela tient notamment à des ambiances à la fois très épiques et mélancoliques qui nous ramènent à ce chevalier qui orne l’artwork. 

Les six compositions semblent en effet former le récit d’une épopée. Quel en est le sujet ? Contre qui ces combats? Pourquoi ? L’absence des paroles au moment d’écrire ces quelques lignes ne me permet pas de le dire. Mais quiconque écoutera cet album devinera que “Nocturnal Will”  nous raconte une histoire avec ses moments où la tension monte petit à petit, et d’autres où celle-ci va se déchaîner. Souvent aussi on sent que la musique reflète la place laissée aux doutes, aux souvenirs, à la mélancolie. Cela est tangible par le biais de passages où le tempo et les mélodies prennent des formes beaucoup moins enragées avec une coloration que l’on pourrait presque qualifier de médiévale. 

Certaines lignes ne manqueront pas d’étonner les amateurs de Dödsrit avec parfois des incursions qui ne sont pas sans évoquer la NWOBM notamment sur la seconde partie du titre « Noctural Fire » ou l’instrumental «  Utmed Gyllbergens Stig ». 

Car c’est là une autre des surprises de ce quatrième opus que de proposer deux compositions sans chant dans sa partie centrale. L’une acoustique avec « Ember and Ash », la seconde, déjà citée, étant plus électrique. Deux compositions qui semblent laisser la place à la remémoration des souvenirs dans des atmosphères plus volontiers intimistes et mélancoliques.

La dernière partie de l’album laisse de nouveau la place à deux longs titres haletants avec toujours cette richesse de composition nous faisant voyager dans un univers faits de montées émotionnelles, de tempêtes ravageuses et d’accalmies promptes au vague à l’âme.

Définitivement, ces nouveaux visages adoptés par Dödsrit peuvent surprendre…positivement. Personnellement, si Dödsrit m’avait servi un quatrième album dans la stricte lignée des trois précédents, cela ne m’aurait pas dérangé le moins du monde ; quand bien même je sentais qu’avec « Mortal Coil » le groupe semblait avoir été un peu moins inspiré et avait peut-être fait le tour de la question. Mais plus encore, j’apprécie quand un groupe s’éloigne un peu de sa zone de confort tout en conservant l’essentiel de ce qui a fait son identité.

Or « Nocturnal Will » s’inscrit précisément dans cette démarche d’un renouvellement intelligent, à la fois rafraîchissant et stimulant, aussi bien pour ses créateurs que pour l’auditeur. Ce quatrième album parvient avec maestria à conserver la rage et l’énergie des opus précédents tout en y glissant nombre d’éléments lui permettant de se mouvoir dans un univers encore plus vaste.

« Nocturna Will » surprend, mais il surprend dans le bon sens avec des compositions inspirées, pleines de nouveaux motifs musicaux, de rebondissements. Tout en évoluant, le groupe a su conserver intacte sa capacité à transmettre ses émotions, qu’il s’agisse aussi bien de cette rage ou de cette mélancolie qui affleure partout dans sa musique.

Avec ce quatrième opus Dödsrit montre que la formation n’est pas de celle qui propose toujours la même recette. Alors quand bien même les formules précédentes étaient très bonnes, la nouvelle s’avère excellente car Dödsrit nous cueille à un endroit où on ne l’attendait pas forcément au départ. Pour peu que le groupe parvienne à venir jouer sa musique dans nos contrées un de ces jours, et la satisfaction sera absolument totale.

Tracklist :

1. Irjala (10:37)  

2. Nocturnal Fire (08:03)

3. Ember and Ash (00:44)   

4. Utmed Gyllbergens Stig (04:32)   

5. As Death Comes Reaping (10:44)  

6. Celestial Will (08:29)  

Line-up : Christoffer Oster – Guitare, Chant / Georgios Maxoris – Guitare, Chant / Jelle Soolsma – Basse / Brendan Duffy – Batterie.

Liens :

https://dodsrit.bandcamp.com/album/nocturnal-will

https://www.facebook.com/DODSRIT

https://www.instagram.com/dodsrit_official/

https://open.spotify.com/intl-fr/artist/1ZR1y4fCztcaoliwAIbEAb?si=qy9qBEpmTTybUS–Eg-lQg&nd=1&dlsi=eb789c03170a488f

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