Genre : black death mélodique
Note : 85 /100 (Seblack)
Label : Hammerheart Records
Sortie : 26 avril 2024
Depuis la sortie de son dernier album « Fourth Reign over Opacities and Beyond » en 2022, le moins que l’on puisse dire est que ACOD n’a pas chômé. Non contents d’avoir sillonné les routes (avec en point d’orgue une participation au Hellfest) et même l’océan (il y a quelques semaines sur le paquebot du 10000 Tons of Metal) , le groupe avait également sorti en 2023, l’excellent EP “Cryptic Curse”.
Alors l’année 2024 allait-elle être celle d’un break bien mérité ? Et bien non, car le duo marseillais n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers comme en atteste la sortie de ce sixième album répondant au titre de « Versets noirs ». Pas mal de petits changements au programme, avec tout d’abord une belle signature sur le label hollandais Hammerheart Records, ce qui atteste que le groupe est dans une spirale ascensionnelle et entend porter son black / death mélodique à un auditoire plus large encore.
Changement de thématique également, ACOD plaçant la sorcellerie au cœur de « Versets noirs ». Une évolution que l’on retrouve au niveau graphique puisque l’artwork confié à Nicolas Senegas est très différent des peintures utilisées pour les dernières sorties de ACOD. Très épuré avec ses teintes grises, l’œuvre n’en est pas moins marquante par l’étrangeté que dégage cet œil placé dans une bouche.
Le changement d’univers se traduit également par quelques évolutions notables dans la musique, qui ne remettent pas pour autant en cause la signature sonore de ACOD, toujours bien identifiable. On reconnaîtra ainsi sans problème le poutrage rythmique caractéristique du groupe, son sens de la mélodie, les passages parlés en français et bien d’autres choses, dont un certain talent à donner à sa musique un côté cinématographique ou théâtral. Si évolution il y a, c’est davantage du côté de l’atmosphère générale, plus sombre, qui se dégage de « Versets noirs ». Les orchestrations que l’on va croiser sont notamment assez différentes, je trouve. Rassurez vous, ACOD reste ACOD. Mais cette fois, les arrangements ont un côté plus discret, moins symphonique, peut-être moins voluptueux que sur « Reign over Opacities and Beyond ». Une évolution qui confère donc à ce nouvel opus consacré à l’occulte une atmosphère plus ténébreuse.
Là où ce nouvel album surprend peut-être le plus, c’est dans sa structure assez atypique : cinq titres seulement alors que les efforts précédents en comprenaient une dizaine. De plus cette tracklist incluant une reprise, « Versets Noirs » ne comptent donc que quatre nouvelles compositions. Mais quelles compositions ! A commencer par « Habentis Malefica », morceau fleuve de plus de vingt minutes qui ouvre cet album. Voilà quelque chose qui n’est pas habituel et sort des sentiers battus. Le choix pourrait paraître même un peu risqué mais il est assurément audacieux et inédit dans la discographie du duo phocéen. Toujours est-il que ce titre d’ouverture est somptueux avec ses changements de rythmes au cordeau, ses arrangements subtils et ces passages parlés qui apportent profondeur et mystère. Sans nul doute ACOD propose ici un véritable exercice de style, inspiré et accompli.
La suite n’en est pas moins réussie quand bien même le groupe revient à des formats plus standards. Démarrant tambour battant, « The Son of a God » déploie ensuite une atmosphère plus occulte. Les orchestrations donnent toute leur solennité à un titre où le groupe sait aussi bien placer des accélérations haletantes que des breaks majestueux. Ces éléments, on les retrouve sur les autres titres qui dégagent cette puissance empreinte d’atmosphères sombres et de mélodies éthérées. « May This World Burn » pousse même les choses un peu plus loin avec ce côté accrocheur qui pourrait bien en faire un must en concert.
En guise d’ultime verset noir, ACOD se livre à l’exercice de la reprise, en l’occurrence, le morceau « Black Trip » de Samael qui ouvre ce classique qu’est « Ceremony of the Opposite ». Tout en restant parfaitement identifiable, le groupe se réapproprie le titre de fort belle manière. Le noir voyage qu’est « Versets Noirs » prend ainsi fin laissant l’impression flatteuse d’un groupe au fait de sa maîtrise, sachant évoluer en ne se contentant pas d’une formule qui fonctionnait déjà très bien.
Tracklist :
- Habentis Maleficia (20:21)
- The Son of a God (The Heir of Divine Blood) (06:22)
- A Thousand Lives in a Second (04:33)
- May This World Burn (07:15)
- Black Trip (Samael cover) (03:28)
Line-up : Fred P – Chant / Jérôme G (Guitare, basse, backing vocals, orchestrations)
Liens :
https://acod.bandcamp.com/album/versets-noirs
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