Que dire de plus? Si ce n’est qu’une fois de plus le duo allemand Dauþuz nous sort un superbe album. Comme à son habitude il reste fidèle à l’univers minier qui est le sien depuis ses débuts autant qu’à la langue de Goethe et à un black metal pure souche. A force, on pourrait redouter que le filon ne finisse par s’épuiser ou baisser en qualité. Mais non. En tout cas, ce ne sera pas pour cette fois.
Toujours chez Amor Fati Productions, Dauþuz taille cette fois sa veine dans un secteur plus récent de l’histoire minière avec l’extraction de l’uranium en Allemagne de l’Est. Au fil des titres, le groupe porte son attention sur diverses de ces substances radioactives et leur dangereuse exploitation (la pechblende ou uranite, le radon, l’uranium 55 etc).
Alors on a beau être habitué ou préparé, Dauþuz a un don certain pour capter l’attention de l’auditeur. Ici quelques grésillements de compteur Geiger, un hurlement venu des profondeurs de la terre et un bon vieux riff black suffiront à nous mettre sur les rails de cet album débordant de l’énergie la plus noire.
Comme pour souligner l’effroyable toxicité des matériaux évoqués ici, le chant semble se tordre dans tous les sens comme si son auteur était dévoré lui-même par les radiations. Le travail mené sur la mise en voix de « Uranium » est, disons le, tout simplement phénoménal. Le groupe nous avait déjà habitué à une richesse vocale passant allègrement des hurlements de diverses textures à des chœurs solennels, mais ici le duo me semble franchir une étape supérieure encore. Le chant prend aux tripes tout simplement.
La musique n’est évidemment pas en reste. Nerveux et mélodique, le black metal de Dauþuz ne fait pas dans la dentelle. Hyper efficace et à la mesure de l’intensité du chant, ce black est tout simplement ravageur. Assez classique et respectueux d’une certaine tradition, il est servi par une production qui met bien en valeur son énergie et sa haute teneur en becquerels.
Peut-être plus direct encore que ses prédécesseurs, Dauþuz parvient une nouvelle fois à proposer un album captivant de bout en bout. « Uranium » ne fait pas les choses à moitié et devrait faire l’unanimité par son intensité irradiante.
Tracklist :
- Pechblende (Gedeih und Verderben) (09:54)
- Radonquell 1666 (08:49)
- Wüst die Heimat (05:41)
- Ein Werkzeug des Todes (10:00)
- Wismut « Justiz » (05:16)
- Uranfeuer 55 (09:52)
Line-up : Aragonyth S. – Guitare, basse, batterie / Syderyth G. – Chant
Liens :
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