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Live Report – Tyrant Reloading

Affiche Tyrant Reloading

Centre Gérard-Philippe (Calais, 62)
Samedi 1er juin 2024

Texte et vidéos : Seb D
Photos : avec l’aimable autorisation de Moris DC (lien en bas de page)

Le Tyrant Fest, Mecque du Metal noir dans les Hauts-de-France, a pour habitude de proposer en annexe de son festival, qui se déroule chaque automne à Oignies, des soirées concerts sous l’appellation Tyrant Reloading.

La dernière en date s’est déroulée le samedi 1er juin, à Calais, avec à l’affiche du très lourd : TAAKE, NECROWRETCH et BLISS OF FLESH !

Il n’en fallait pas plus pour nous convaincre, mes acolytes et moi, de bloquer notre week-end en vue d’une virée dans le Nord-Pas-de-Calais. Un week-end placé sous le signe des plaisirs épicuriens et du gros son.

Les quelques jours qui ont précédé cette date ont été source de stress et d’incertitudes pour l’organisation, la salle (CGP – Centre Gérard Philippe) et la Mairie de Calais quant à la tenue de cette soirée.

En effet, des lettres anonymes de menaces ont été reçues, des tags ont été faits sur la salle et il y a même eu de la mousse expansive dans toutes les serrures de la salle, le matin même de l’événement.

Il faut savoir que Hoest, le chanteur de TAAKE, s’est taillé au fil des années, une solide réputation de grand provocateur.

Il n’a jamais ménagé ses efforts pour choquer les foules en poussant le curseur parfois loin.

Bien qu’il se soit un peu calmé avec les années, les casseroles qu’il traîne continuent à lui coller aux fesses et il n’est pas rare que certaines dates subissent le même sort, voire une annulation du concert comme à Paris en septembre 2022.

L’orga, la salle et la Mairie n’ont pas cédé aux diverses pressions et ont décidé de maintenir le concert.

Et nous les remercions grandement pour ça !

C’est donc une salle sous surveillance policière que nous rejoignons vers 19h30.

Une fois à l’intérieur, on peut lire que ce sera une soirée sans alcool. On nous dira que c’est un problème de commande mais nous pensons que l’orga a sûrement voulu ne prendre aucun risque en mettant toutes les chances de son côté afin d’éviter d’éventuels dérapages. Et je pense qu’ils ont bien fait.

C’est aux locaux de l’étape, BLISS OF FLESH, qu’est revenu l’honneur d’ouvrir le bal.

BLISS OF FLESH

Ce groupe écume les routes depuis bientôt 25 ans et on sent dès les premiers accords l’expérience acquise durant toutes ces années. Il faudra presque 2 titres pour que le son devienne plus propre.

Celui des guitares restera, à mon goût, un peu trop compressé durant tout le concert mais cela n’entache absolument pas la prestation et l’efficacité de leur Black/Death Metal.

C’est lourd, c’est brutal et excellemment bien exécuté. On pense parfois à BEHEMOTH.

Mais ne vous y trompez pas, BLISS OF FLESH n’est pas une pâle copie du groupe polonais.

Les Calaisiens ont une patte et une touche mélodique bien à eux qui enrichit leur musique brutale de la plus belle des manières.

Éructant ses textes avec conviction et captivant l’audience avec son regard démoniaque, le leader charismatique Necurat hypnotise naturellement l’assistance.

Et encore plus lorsque celui-ci se met torse-nu, tous tatouages dehors (dont une superbe représentation de la pochette du « To Mega Therion » de CELTIC FROST sur le ventre), et qu’il se saisit d’une couronne de barbelés, le grimant un instant en Christ maléfique. Effet garanti !

J’avais déjà eu l’occasion de voir ce groupe à Brest en 2019 et ce soir, ils ont confirmé tout le bien que j’avais pensé d’eux.

Je trouve dommage que BLISS OF FLESH n’ait pas une meilleure exposition médiatique vu le talent et l’efficacité du groupe sur album comme en live.

Le nouvel album est prévu pour 2025. En espérant, que celui-ci leur permette de toucher un plus grand public.


NECROWRETCH

NECROWRETCH prend le relais quelques dizaines de minutes après.

J’ai eu l’occasion de voir ce groupe à 2 reprises avant ce soir (Motocultor en 2018 et Hellfest en 2022). Je sais donc qu’on va prendre une bonne grosse mandale dans la tronche tellement leur Death Metal mâtiné de Black ne peut laisser indifférent. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé !

Le groupe de Valence, a tellement tourné depuis sa naissance en 2008 qu’on voit tout de suite l’aisance et la facilité avec laquelle il envoûte l’assistance.

Vlad, le chanteur/guitariste déverse sa bile morbide et satanique avec rage. Son regard quasi révulsé lors de ses déclamations donne la sensation qu’il est totalement possédé. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste. Ça joue vite, fort et sans fioriture. Et c’est tout ce qu’on leur demande.

Plus le temps passe et plus je trouve que NECROWRETCH incorpore de plus-en-plus de touches de Black Metal et ce n’est pas pour me déplaire.

Un groupe qu’il faut absolument voir en live si vous n’en avez toujours pas eu l’occasion.

TAAKE

TAAKE, c’est bientôt 30 ans au service du TNBM (True Norwegian Black Metal). Il en est même l’un des gardiens du temple.

Corpse paint de rigueur et look minimaliste. Les membres du groupe arborent tous un t-shirt au nom du groupe, sauf Hoest qui porte un t-shirt «Orkan», titre d’une de leur chanson qui avait fait polémique en 2012. Petit clin d’œil aux événements entourant le concert de ce soir ? Qui sait…

Le groupe entre en scène au son d’une petite intro minimaliste avec un sample de violon avant que les guitares, la basse et la batterie viennent nous chatouiller les oreilles.

Le temps de quelques mesures que voici la tornade hurlante Hoest, qui déboule sur scène muni d’une cape à l’intérieur de laquelle un énorme drapeau norvégien est imprimé.

Et c’est parti pour une leçon de plus d’une heure de Black Metal dans la plus pure tradition.

Les titres s’enchaînent sans temps mort sauf à un moment où Hoest prend la parole pour remercier l’orga, le public ainsi que les forces de l’ordre qui assurent la sécurité à l’extérieur de la salle. Il en profite pour adresser également un message beaucoup moins sympathique à ceux qui ont voulu faire annuler le concert.

Et c’est reparti pour un déchaînement de haine et de violence noire.

L’enchaînement des titres «Nordbundet» et «Myr» est particulièrement jouissif.

Pour en revenir au dernier titre susnommé, qui à part TAAKE peut se permettre de mettre du banjo dans un titre Black Metal sans être ridicule ? Ne cherchez pas : personne !

Ce sera la seule entrave à la tradition durant ce concert.

Le public est totalement conquis par cette prestation de haute volée.

Les lumières se rallument, débriefing avec les potes qui nous fait réaliser qu’on a assisté à une superbe soirée concert grâce à ces 3 groupes. Aucune fausse note.

Ça valait vraiment le coup de faire le trajet depuis Brest.

Il nous tarde déjà de retrouver les Hauts-de-France les 19 et 20 octobre pour le Tyrant Fest !

Liens

Facebook du Tyrant Fest
Un énorme merci à Moris DC, de nous avoir permis de piocher dans ses superbes clichés. N'hésitez pas à aller jeter un œil sur sa page facebook, Shooting Metalhead. Et c’est par ici : Facebook

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