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Hellfest 2024 – Dimanche 30 juin 2024

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Live Report du jour 4
Hellfest (Clisson)
Textes de Sébastien Déniel et Bruno Guézennec

Crédit Vidéos : Bruno Guézennec

Bruno : J'arrive trop tard pour voir Deficiency, mais ils passeront en octobre à Brest.

En arrivant sur le parvis de la cathédrale, il y avait un rassemblement. Ultra Vomit tournait un clip pour illustrer leur prochain album. Ils faisaient une espèce de wall of death avec des figurants/spectateurs du Hellfest juste devant les portiques. Ils y avaient installé un cordon de sécurité pour empêcher les gens de passer à cet endroit-là. Il n'y avait pas trop de monde à cette heure, donc ça ne gênait pas l'entrée. 

SORCERER

Bruno : Du bon HxC, pour se mettre en jambe le dernier jour, c’est pas mal. Un bon moment. À revoir sur une plus petite scène avec Chab77 qui fait des moulinets.

DESTINITY

Bruno :Le groupe a fait le job, dimanche matin, avec son Death mélodique et entraînant. Belle performance pour les vétérans de la scène française.

GEL

Bruno : Retour en Warzone pour assister au show du quintette américain, dont deux nanas (chant et guitare), c’est assez rare pour être souligné. Bon set.

PENSÉES NOCTURNES

Seb :  Pour cette dernière journée, je suis sur le site à midi. Je me place sous la Temple où une bande d’énergumènes dégénérés ne va pas tarder à investir la scène. Les saltimbanques de PENSÉES NOCTURNES sont venus nous présenter leur spectacle décadent où le Black Metal se mêle aux cuivres et à l’accordéon. Le genre de spectacle de clown où il ne vaut mieux pas envoyer ses enfants. Trente minutes, c’est beaucoup trop court. Docteur ! Pensez à doubler la posologie la prochaine fois ! Un des meilleurs moments du week-end !

DOOL

Seb : Je me dirige ensuite vers la Valley qui, à cette heure-là, est facilement accessible. C’est sous un soleil qui commence à cogner dur que les Hollandais de DOOL entrent en scène. Pratiquant un Doom / Rock à tendance Dark et lorgnant par moment vers le post rock, la troupe menée par Raven Van Dorst nous transporte vers des contrées où le bonheur n’existe pas. A cela s’ajoute une superbe reprise du « Love Like Blood » de Killing Joke et vous avez un très bon concert qui aurait gagné en impact s’il avait été joué de nuit ou dans une salle. Le soleil gâchant un tout petit peu l’immersion totale.

BRAND OF SACRIFICE

 Bruno : Beaucoup trop de Metalcore dans leur Death pour moi, j’ai assez vite décroché, pas désagréable pour autant mais sans plus.

SCOWL

Seb :  N’ayant rien coché de particulier sur mon running order après ça, je me dirige vers la Warzone pour voir ce qu’il s’y passe. Et j’ai bien fait car sur scène, une chanteuse au cheveux bleus et s’agitant dans tous les sens tel un Zébulon enragé, titille mon intérêt. Cette furie, c’est Kat Moss. Son groupe, c’est SCOWL. N’étant pas un grand amateur de Hardcore, j’aurai pu me lasser au bout de deux ou trois titres et voguer vers d’autres horizons. Mais pas du tout. Ce groupe très accrocheur apporte un vent de fraîcheur à ce style et arrive facilement à se mettre le public dans la poche. Bonne surprise !

THRON 

Bruno : Là j’étais dans mon élément, du Black qualitatif, puissant avec juste ce qu’il faut de mélodie. Une belle réussite que ce concert des Allemands.

KARRAS

Seb :  Deux jours avant le début du festival, nous apprenions l’annulation de Caliban qui sera remplacé par un invité de luxe : KARRAS. Et ça tombe très bien car je n’avais rien à voir sur ce créneau à la base.

C’est donc sous une Altar correctement remplie que je vais enfin voir la bande d’Etienne Sarthou (Deliverance et ex-AqME), Yann Heurtaux (Mass Hysteria) et Diego Janson (ex-Sickbag) en live. Très friand de leurs albums studio, j’avais hâte de voir ce que donnerait leur Death/Grind sur scène. Eh bien ça bute ! Ici, on ne fait pas dans la finesse et le public participe avec énergie aux violentes déflagrations du trio. Simple et efficace !

Bruno : Le trio de Grind français est réellement à l’aise sur scène. Déjà vu à St Brieuc, ça butait bien du chaton, ils ont remis le couvert au Hellfest et ça bute toujours autant. À voir et revoir.

YOTH IRIA

Seb :  Quelques pas de côté sur la droite pour atterrir sous la Temple où on va vivre un grand moment. Ce qui s’annonçait comme un concert de Black Metal avec d’anciens membres de Rotting Christ va se transformer en spectacle comique pour le public et en instant gênant pour le groupe. En effet, les Grecs de YOTH IRIA pratiquent  un Black Metal de très bonne qualité avec cette patte hellénique si particulière de la scène grecque. Mais la prestation va être totalement gâchée par son chanteur qui a un peu trop taquiné la bouteille avant d’entrer en scène. Il est rôti comme un cochon et attire tous les regards sur lui, laissant le groupe, qui ne démérite pas, au second plan. Heureusement pour eux, ils avaient un deuxième chanteur (l’ancien chanteur du groupe, il me semble) en dépannage. Même la reprise du « Non Serviam » de Rotting Christ ne suffira pas à les sortir de ce naufrage. Il a dû y avoir des règlements de compte en coulisses après ça.

Bruno : Un des évènements du Hellfest 2024, mais pas forcément pour les bonnes raisons ! Le groupe débarque sur scène et Orestis, le chanteur live du groupe, commence à faire des mouvements de bras bizarres, à genoux par terre. Bon c’est du Black, on en a vu d’autres.
Le concert commence et le mec paraît de plus en plus bizarre, oui c’est bien ça : il est complètement torché ! Équilibre précaire, mouvements désordonnés, il descend régulièrement aux barrières voir le public, la sécu commence à péter les plombs (il est toujours à deux doigts de se casser la gueule) et à un mal fou à remonter sur scène ensuite. 
Il va nous faire la totale : slam dans le public, descente aux barrières et ensuite il se barre à pied dans le public poursuivi par un gars de la sécu, retour sur scène, retour aux barrières pour taper dans les mains des spectateurs des premiers rangs : le mec vit sa meilleure vie, il est heureux comme tout.
Il sera suppléé par Rustam Shakirzyanov, le nouveau chanteur, qui a enregistré le futur album studio du groupe, en milieu de set, mais c’était prévu, ce n’est pas un dépannage de secours.
Après un petit somme sur les flycases (j’avais un informateur derrière la scène), pendant que Rustam assurait le boulot, il reviendra toujours aussi bourré pour finir le set et recommencer ses conneries.
Le pire, c’est que le concert n’était pas si mal que cela, Rustam était brillant et notre héros assurait quand même malgré ses 4 grammes dans la gueule.
45 minutes vraiment bizarres mais mémorables. Un des évènements du Hellfest 2024, mais pas forcément pour les bonnes raisons !

THERAPY?

Seb :  La suite se déroule à la Valley avec les Irlandais de THERAPY?. Malheureusement, il y a un monde fou et on a du mal à se faufiler pour espérer apercevoir le groupe, même de loin. La setlist est très bonne. C’est bien simple, il n’y a que des tubes. THERAPY? en live, c’est une valeur sûre. Mais je suis contraint de quitter les lieux avant la fin du set si je veux me placer sous la Temple pour assister à un autre concert très attendu.

Bruno : Encore beaucoup de monde et une bonne ambiance pour une de mes rares incursions dans la Valley pour assister à la prestation des irlandais (du Nord). C’est jouissif, énergique, les mecs ressortent les tubes imparables des années 90. Il faut savoir qu’en 1994, date de la sortie de l’album "Troublegum", ils passaient en boucle sur les radios françaises (Europe 1, France Inter…)

WIEGEDOOD

Seb : Les Belges WIEGEDOOD investissent la scène de la Temple pour nous subjuguer avec leur black metal atmosphérique de haute qualité. Une musique planante et funeste d’une beauté sombre. Rien à dire de plus. Tout est dans la musique et l’excellente performance du groupe tout en sobriété.

Bruno : Un des très bons concerts du week-end pour moi. Les Belges ne font pas dans la communication : ils arrivent, prennent leurs instruments et envoient la purée pendant 50 minutes, point barre. C’est puissant, intense, malsain, aucun temps mort ou bla-bla inutiles, ils sont là pour vous défoncer la gueule et ils le font parfaitement.

THE BLACK DAHLIA MURDER

Bruno : Amis de la finesse, bonsoir. Les Ricains n’étaient pas là pour enfiler des perles mais pour en découdre, les mecs de la sécu ont d’ailleurs eu du boulot avec les slammeurs qui arrivaient par vagues. Pas le concert de l’année mais une très bonne performance. Heureux hasard, c'est ce qu'on leur demandait.

BATUSHKA 

Seb : Petite pause avant de revenir sous la Temple pour assister à une messe particulière. C’est au tour des Polonais de BATUSHKA de nous envouter. Nous avons ici à faire au groupe du guitariste Krzysztof Drabikowski qui, pour de nombreux fans, est le vrai BATUSHKA. Pour moi peu importe, le vrai, le faux, je m’en fiche un peu. Gros fan du premier album de BATUSHKA « Litourgiya » et que j’ai eu la chance de voir sous cette mouture en 2018 au Hellfest, je suis tout autant fan des deux BATUSHKA apparus après cet album suite à la prise de bec entre le guitariste et le chanteur. J’avais déjà vu en live cette incarnation de BATUSHKA (celle de Krzysztof) au Motocultor en 2022 et j’avais été totalement conquis.

A mon grand désarroi, je ne suis pas du tout rentré dans le set des Polonais cette année. J’ai lâché l’affaire au bout de vingt minutes. Je me suis dit que c’était sûrement dû à la fatigue comme le festival touchait bientôt à sa fin. Mais en ayant revu le concert sur Arte Concert, j’ai compris pourquoi je n’ai pas été conquis : le show décolle vraiment qu’une fois arrivé à la moitié du set. La première partie du concert manque cruellement de jeux de lumières. Et cet élément est très important. Un show de BATUSHKA c’est une combinaison de plusieurs éléments qui provoque cette magie : les costumes, la scénographie, la musique, les éclairages, l’ambiance etc… J’ai abandonné trop tôt car tout était réuni sur la seconde partie du concert. Dommage.

Bruno : Fascinant, c’est le mot, ce groupe est quand même à part dans l’univers metal. Les chants liturgiques et le black atmosphérique des polonais à une nouvelle fois fait merveille pour peu que l’on "entre"  dans leur délire.
C’est beau, planant, si l’on ferme les yeux, on est embarqué dans un autre monde. Remarquez, c’est un peu con de fermer les yeux, visuellement, que ce soit les tenues ou les lights, c’est superbe.

QUEENS OF THE STONE AGE

Seb :  Un dernier burger et un dernier muscadet. Un petit coup d’œil du côté de la Mainstage 1 où les QUEENS OF THE STONE AGE terminent leur concert avec « No One Knows » et « A Song For the Deaf ». Et je retourne me cacher dans l’endroit que je préfère : la Temple !

SUFFOCATION

Bruno : En un concert on comprend pourquoi ces mecs sont dans le top niveau du Death. Que dire ? Rien, on apprécie et on ferme sa gueule. Ça bute, c'est carré et ça défonce.

TIAMAT

Seb TIAMAT est le groupe que j’attendais le plus cette année avec WAYFARER. J’avais hâte de les voir enfin en live et je n’ai pas été déçu. J’avoue avoir eu un peu peur que la formation concentre sa prestation sur sa période gothique mais c’est tout le contraire qui s’est passé. Johan Edlund et ses acolytes ont eu l’excellente idée d’axer le concert sur la période Doom/Death du groupe. Ce qui a fait vibrer en moi la corde nostalgique, étant très fan des albums « Clouds » et « Wildhoney », disques avec lesquels j’ai découvert le groupe en 1993 – 1994. Tous les tubes de cette période y passent : « The Sleeping Beauty », « Whatever That Hurts », « Gaia » et le magnifique « Visionaire».

MADBALL

 Bruno : La Warzone a encore pris cher avec les New Yorkais. Toujours aussi efficaces et un nouveau sacré joyeux bordel devant les crash barrières !

FOO FIGHTERS

Seb :   Pour moi, le gros dilemme du festival se déroule à ce moment-là. Qui vais-je aller voir ? J’ai envie de voir les FOO FIGHTERS car je ne les ai jamais vus, mais en même temps, sur la Valley, il va y avoir RIVAL SONS. Je me dis que j’aurai plus de chance de revoir RIVAL SONS que la bande de Dave Grohl. Donc, direction la Mainstage 1. Le groupe est très en forme et ça joue bien. N’étant pas très familier des sorties les plus récentes du groupe, je réagis plus sur les tubes de la période allant de 1995 à 2002. Je passe un très bon moment malgré tout mais je m’éclipse trente minutes avant la fin en espérant pouvoir assister à la fin du concert que DIMMU BORGIR donne sous la Temple. Mais, comme je m’en doutais, une foule compacte dégueule de la tente et il est totalement impossible d’espérer y accéder. Je décide donc de rentrer, heureux d’avoir encore assisté à une excellente édition du Hellfest.

I AM  MORBID

Bruno : David Vincent en impose, de par sa présence déjà, et la profondeur de sa voix ensuite. Ce concert avait le meilleur son que j’ai entendu dans l’Altar depuis longtemps. Respect.

DIMMU BORGIR

 Bruno : Dernier concert du festival. Une setlist vraiment top, visuellement réussi, un concert un peu gâché par les slammeurs qui déboulaient de derrière. Il faut croire que j’étais sur la mauvaise trajectoire. C’est du Black, quoi, ne vous sentez pas obligé de le faire.
La Temple était blindée, la réputation du groupe les ayant précédés. Il y avait juste derrière moi un père qui portait son gosse sur les épaules et qui m'a remercié quand je l'ai protégé des mecs qui arrivaient en slam, en m’interposant pour les dévier ou empêcher un pied d’arriver au mauvais endroit. J'ai appris par hasard que le mec en question était Aldebert ! Je ne l'avais pas reconnu !

Seb :  Pour conclure et revenir sur la polémique (qui n’en est pas une au final) : le Hellfest est-il en train de devenir un festival de type Rock en Seine ou Eurockéennes de Belfort ? La réponse est non !

Le festival s’ouvre à des styles plus Rock et mainstream pour tenter de toucher un nouveau public. Mais les amateurs de Punk, de Hardcore, de Stoner, de Hard Rock ou Metal, sous sa forme la plus extrême ou plus soft, peuvent toujours trouver leur bonheur sans jamais avoir à mettre un pied au niveau des Mainstages. Le festival n’a depuis bien longtemps déjà plus le même visage que par le passé. Il faut s’y faire car ça ne sera plus jamais comme avant.

 Pour les déçus du Hellfest, l’offre de festivals n’a jamais été aussi riche que ce soit en France ou à l’étranger et tout le monde peut trouver chaussure à son pied.

Bruno : Belle fin de fest en tout cas. That’s all folks !

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