La régie, on est bons ? On peut lancer ? Et c’est parti dans 5… 4… 3…
Prologue/accroche :
{Décor de plateau sombre, cercle lumineux sur fond noir au sol [le même que Nikos et Tatiana Silva].}
- Caméra une, traveling avant avec déplacement de la louma sur arc rotatif de 90° vers gauche pour arriver sur PRT.
« Madame, mademoiselle, monsieur, bonsoir… J’avais évoqué dans une précédente émission des liens ténus et intriqués entre le Metal et le cinéma. »
- Caméra deux, plan fixe sur profil du présentateur.
« Et ils sont nombreux depuis la reconnaissance du genre musical pour ses atouts, l’intérêt stratégique dans un film, ou simplement pour trouver un nouveau panel de consommateurs « de niche ». »
- Caméra une, lent volet vers droite.
« Mais qu’en est-il du vrai rôle du Metal au sein de l’industrie cinématographique ? Quelles réelles perversions se cachent derrière l’ingénuité de ce décor musical idyllique et paradisiaque pour tout démon de basse extraction ? »
- Caméra deux, fixe, profil en pied.
« Nos équipes ont enquêté pour vous… Qui se cache réellement derrière ce business lucratif et quelles en sont les premières victimes à part le 7e Art lui-même ? »
- Caméra une face cam, PRT.
« Putes, drogue, alcool… la face cachée du Metal au cinéma, c’est tout de suite ! Partytime Wayne !!! »
> Caméra une, traveling arrière rapide.
***
Scène 1 :
Le Metal, c’est du son, certes, mais aussi du visuel… et quel visuel : du choquant, tant qu’à faire ! On a déjà vu les dérives et le premier degré à porter à celles-ci précédemment [si, si, consultez les pages de Memento, vous trouverez…] et les conséquences tant sur l’image que le backlash à ce « passé sulfureux », je ne vais donc pas vous faire un dessin. Par contre, je vais commencer par parler dessins, animés en l’occurrence, pour ouvrir cette petite présentation générale. Quand je dis « petite », vous vous doutez maintenant que si la liste d’exemples thématiques ne sera éminemment pas exhaustive, elle n’en sera pas pour autant moins garnie qu’un panier gagné au loto du dimanche chez mémé.
J’enfonce des portes de la perception déjà ouvertes à la masse avec le bien nommé Heavy Metal (Métal hurlant en VF), bien nommé parce que la bande son découlait de source pour un film animé avant tout SF (et bordélique, parce que mettre bout à bout différentes séquences-historiettes tirées des magazines éponymes pour en faire un scénario improbable et foutraque, c’était pas gagné…) mais au titre du genre musical. On va dire que l’opportunité s’est présentée de mettre pêle-mêle Black Sabbath, Trust, Nazareth, Journey et d’autres groupes de cette époque, sans réel lien avec les images… Pourtant, ça en fait un film fondateur pour nerds.
Puis, quand les nerds ont grandi, ils ont pris les rênes pour proposer Dethklok, groupe de Metal animé pour la série Metalocalypse, qui donnera par la suite le long métrage The Doomstar Requiem en 2013 (puis sa suite dix ans plus tard, Army of the Doomstar). Sans grande surprise, les stéréotypes bre-som y sont légion dans un film pas franchement politiquement correct, avec un casting vocal plutôt sympa cependant puisque Jack Black (dont on reparlera plus loin, vous pouvez imaginer… comme Muriel Bolle, toujours dans les mauvais coups…), Mark Hamill (Luke Skywalker était déjà rodé au doublage, puisqu’il est la VO du Joker dans les animés Batman), Malcolm McDowell (déjà habitué aux « méchants badass » un peu tarés dans sa filmographie, depuis Caligula…) ou Georges Fischer (de Cannibal Corpse, en effet).
Le metalleux est donc conçu comme un bourrin, dans sa musique et son mode de vie. Je place alors brièvement cette dualité dans Ronal le Barbare, film d’animation danois dans lequel, même s’il [le Metal] est popularisé à une échelle bien supérieure à la nôtre dans ce pays scandinave, conserve quand même sa petite dose de clichés manowaresques, se devant d’être musculeux et beauf dans son slip moulax en peau de bête. Et quand la direction artistique du doublage français confie le personnage principal à un Kev Adams post-pubère face à de l’humour bite-couille-poil-nichon, autant dire qu’on tient un chef-d’œuvre ! (Mais classé « pour enfants » en France pourtant… comme quoi, la géométrie variable…)
*
Scène 2 :
Ah… Le métalleux… Ce gentil débile pataud qui secoue la tête au moindre riff…
De manière assez évidente, quand ce n’est pas le mal-être étalé sur une couche de drame social, c’est forcément le gentil crétin qui reste la thématique consensuelle de l’archétype metal. Et là, on a pléthore de films sur ce même axe, à commencer par Wayne’s World, 1 & 2, comme vous le voulez ; mais parlons déjà du premier volet avec Cassandra (la bassiste qui est « top bonne ») et le secouage de cheveux sur « Bohemian Rhapsody » de Queen. En effet, ça en fait un film cultissime et générationnel dans ses clichés, même si celui-ci en joue pour les descendre aussi (le laïus d’Alice Cooper sur l’origine de Milwaukee, en algonquin « la bonne terre ») bien qu’ils restent assez marqués (entre autres quand Meat Loaf, en guest, est Tiny, le videur mononeuronal). Pour anecdote, ce film et cette scène de la voiture ont boosté les ventes du single (et album) de Queen, au point que c’est un Mike Myers méconnaissable qui a été invité pour interpréter le rôle du boss de la maison de disques de laquelle Queen se barre dans leur biopic Bohemian Rhapsody (avec beaucoup d’erreurs en effet mais tout à fait correct sur d’autres points) de Brian Singer.
Dans la continuité de cette image de benêt au grand cœur cependant, on peut tout de suite placer Airheads (Radio Rebels en… français) avec le trio Brendan Fraser/Adam Sandler/Steve Buscemi, dans lequel le premier est chanteur-guitariste metal wannabe et qui cherche toutes les astuces pour faire diffuser sa musique au point de prendre avec force quiproquos et enchainements de situations merdiques une station de radio en otage. Bien sûr la « rock and roll attitude » sera de mise durant le film, avec un metalleux un peu lover [Tiens ? J’en aurais pas parlé dans un sujet précédemment, aussi ?] soutenu par des fans chevelus qui secouent la tête au moindre riff, dans une manif à laquelle Lemmy « Dieu » Kilmister prend part.
Quand il n’est pas teubé, il est flemmard (donc chômeur) et le sujet est abordé par deux fois dans des films mettant en scène Jack Black. Le plus premier degré – avec un sens du premier degré très relatif, hein – serait School of Rock (dit Rock Academy en… français… oui, je sais…) dans lequel un loser patenté qui abuse tellement des clichés du hardos à l’égo XXL se fait jeter de son groupe, sa réputation de trouduc à l’égo démesuré (Jack Black, en gros… subjectivité passagère) ne l’aidant pas à former un nouveau groupe, il va trouver par opportunisme une place de prof dans une école guindée, ainsi que ses futurs comparses de scène. Ce film deviendra par la suite une comédie musicale typée Broadway, à succès.
Le second, à prendre pour le coup avec des pincettes et un second degré très lointain, serait une sorte de film méta mockumentaire parodique sur son groupe Tenacious D, The Pick of Destiny, avec sans grande surprise la totale pour les clichés et la musique dédiée à Satan (Dave Grohl interprétant ledit Satan, mais plein d’autres guests viennent se marrer avec le duo Black/Gass comme feu-Ronnie James Dio, feu-Meat Loaf, Tim Robbins, Ben Stiller, etc.), gaguesque de son préambule à sa scène post-générique…
*
Scène 3 :
La dérision va pousser les réalisateurs et scénaristes toujours plus loin, au point de créer un genre cinématographique parodique : le « mockumentaire ». Et forcément, on ne pouvait pas ne pas parler de Spinal Tap.
Pourquoi ce film est inéluctable ? Parce que c’est la parodie méta par excellence : qui pourrait prendre ce genre de film réalisé comme un vrai documentaire au sérieux ? Une série de batteurs décédés dans des conditions toujours plus absurdes… Un guitariste qui s’est fait construire un ampli avec le volume à 11… Un « John Lennon » qui se fait manipuler par sa Yoko… Un bassiste qui a besoin de dévoiler une turgescence phallique proéminente – aka « grosse bite » – au tout venant, au point de trouver des prothèses improbables… Sérieusement… qui pourrait gober un tel niveau d’outrance, même en 1984 ? Hein ?…
Et cependant en véhiculant ce genre de stéréotypes, la team premier degré n’y a rien vu d’autre – que ce qu’elle voulait voir… oups… pardon, je digresse (et des fois, je dis « bite » aussi, cf. plus haut) – qu’une réalité palpable, tangible et tenace au fil du temps, au point qu’on ne sait plus qui est le plus cynique dans l’industrie : ceux qui y croi(v)ent et font du prosélytisme ou ceux qui le sa(ch)vent mais en jouent pour se faire du biff.
*
Scène 4 :
Victime du succès de ses clichés, et tendant le bâton pour se faire battre par la dérision générale où l’outrance fait mouche pour flirter avec le pathétique, le Metal va osciller entre le « putain, c’est nawak » et le « ils sont bizarres, ces gens, ils font peur » (pour en arriver au « ils ne doivent pas bien aller, dépression ou autre… c’est sûrement le Malin qui les empêche d’aller bien… » mais on en parle aussi plus bas…)
Associer Metal et cinéma de fiction au sujet Dark (avec des scènes d’action quand même). Je vous passerai tout de suite les adaptations d’Uwe « Murielle » Boll dans lesquelles les morceaux typés metal au générique ne sont là que pour relever le niveau des foirages en masses – ou massacres, selon – d’adaptations de licences vidéoludiques et ne sont que des sorties de secours à une heure et demie (en général et en moyenne) de daube intersidérale, quasi le seul intérêt (exemple : « I wish I had an Angel » de Nightwish pour Alone in the Dark).
Non, je vais entrer dans l’iconographie des ténèbres dépressives avec The Crow, bien entendu ! Si la trame avec Eric Draven adaptant le comics de James O’Barr a fait couler beaucoup d’encre avec la mort – réelle – de son acteur principal Brandon Lee sous la caméra d’un jeune Alex Proyas qui ne pondait pas encore des daubes insipides comme Gods of Egypt, la musique est nettement plus intéressante puisqu’elle suit le destin d’un musicos, gratteux, compositeur… donc dans un univers gothique, autant accommoder avec les groupes de son époque et dans une même teinte désespérée, au temps de l’avènement du Grunge…
Pourtant, ce genre est quand même bien pratique, dans ses stéréotypes, pour être associé à des bonnes grosses scènes d’action, au point de devenir un cliché d’association image/musique, ironisé dans Last Action Hero, deux heures et demie de film totalement méta de John McTiernan (le réal des Die Hard 1 et 3 et de Predator, dont la carrière sera coulée par ce film un peu trop critique sur les actionners) par le jeune protagoniste : « La décapotable, le Hard Rock, les punchlines débiles… je suis dans le film ! »
Ironie, ce film qui déjoue/dénonce les stéréotypes va – espérer – signer la fin d’un genre cliché avec des clichés, une sorte de making of introspectif du déclin d’une industrie tout en rendant le film culte… Mais quand le vice est poussé, par-delà la kyrielle de stars du Hard Rock et Metal qui sont au générique (Alice in Chains, Megadeth, Queensryche, Aerosmith…) à faire adapter des morceaux (« Last Action Hero » de Tesla, chanté avec les paroles « Jack Slater », personnage principal du film interprété par Schwarzenegger) voire à s’en faire composer un dans le clip duquel Schwarzy intervient in persona (« Big Gun » de AC/DC), autant dire que Maurice a poussé le bouchon très loin dans la blague, plus imprévisible que « le babil débile des babouins nubiles ».
Et McTiernan, s’il donnait l’impression de cracher dans la soupe, n’ironisait pas sans raison puisque cette association de type Team Rocket fonctionne toujours, le Metal étant utilisé comme renfort de propos illustratif d’une tournure vers le Mal ou évoquant la puissance (du Mal en général, hein… faut pas déconner, on ne parle pas de Napalm Death en BO de Peppa Pig). Aussi pour évoquer la mutation de Angel en Arkangel dans X-Men Apocalypse, quoi de mieux que d’étayer sa transition de genre vers le côté obscur en appuyant la scène avec « The four Horsemen » de Metallica ? Quoi de mieux pour illustrer la réincarnation de Jennifer Tily en poupée tueuse dans La fiancée de Chucky que de diffuser « Living dead Girl » de Rob Zombie ? Quoi de mieux que « Feuer Frei » de et joué par Rammstein live dans xXx pour un personnage qui passe son temps à jouer avec le feu ? Quoi de mieux qu’un concert de Cannibal Corpse (et re-Georges Fischer) qui interprète « Hammer smashed Face » en live dans Ace Ventura pour appuyer sur le… le… le rien en fait, puisque le film est un joyeux bordel de pur n’importe quoi, vulgos avec les curseurs poussés au max tant que c’est insolent…
*
Scène 5 :
Il arrive parfois néanmoins que le Metal ait un rôle. Je parle de personnage dans le film… Tantôt de figuration mais intégré dans la réalisation, tantôt comme personnage secondaire voire argument du film.
Si l’on retrouve l’association d’idée « Metal + horreur » dans Bienvenue à Zombieland, au moins, c’est visuellement intéressant d’avoir une scène d’introduction/générique esthétique montrant des zombies se faire fracasser la tronche sur fond de « For whom the Bell tolls » de Metallica.
Mais le rôle du Metal (pas du métalleux) prend davantage de place dans des films comme La main qui tue, teen movie pseudo horreur débile (avec Jessica Alba en nymphette presquàpoilesque) mais culte dans lequel le protagoniste a une main « oisive » possédée par le diable et qui se décontracte et cesse de tuer des gens en visionnant du Strapping Young Lad sur MTV.
Et pour revenir sur les clichés associatifs Metal/actionner dont je parlais ci-dessus, il en est un, imparable par sa frénésie, ses punchlines, son Metal, qui est Shoot’em up, avec un Clive Owens tireur d’élite vivant en SDF marginal de son plein gré, qui se retrouve à essayer de sauver un bébé abandonné, secondé par une Monica Belluci maman-putain, film dans lequel ledit nourrisson se calme à l’écoute de morceaux de Death Metal. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais je vous invite vivement à laisser votre neurone vagabonder dans ce film whadafuck.
Et quoi de plus naturel que de donner le premier rôle à la musique que dans… une comédie musicale. Aussi Rock of Ages (donc en français… Rock Forever… original, hein ?) fait forcément la part belle à la bande son, avec un casting de toute beauté – et pas seulement Catherine Zeta-Jones, bien sûr – qui joue et chante une bande musicale principalement faite de medleys de chansons de Rock/Hard Rock qui scénarisent le film. Mention spéciale à Tom « actor studio » Cruise qui joue un Stacee Jaxx glameux totalement décomplexé, enfonçant le clou avec son interprétation de « Dead or alive » de Bon Jovi et poursuivi par le comité de censure des culs-béni de la Cité des Anges pour pratique de la musique de la tentation, du vice, du stupre, bref, du Diable.
*
Scène 6 (ou 666, je demanderai au monteur) :
La « musique de Satan » va forcément se retrouver associée à tout ce qui découle du satanisme, du surnaturel et/ou paranormal, bref des trucs pas bien dans une Amérique puritaine dont l’influence va se déverser, transportée outre-Atlantique vers nos contrées. Logique donc que le genre soit associé au cinéma… de genre… à échelle plus ou moins réussie tant dans la réalisation que le scénario.
Puisque le Metal, c’est cliché, et kitsch, autant en faire… des nanars ! Hard Rock Zombies, Rock n Roll Nightmare, Hard Rock Nightmare… chefs-d’œuvre intemporels dont vous n’aviez probablement jamais entendu parler (sauf les abonnés à Escale à Nanarland), parfait pour égayer vos soirées entre potes (che)velus ou glabres en se disant que « votre » Metal est nettement plus sérieux, n’est-il pas ? En bref, on débranche les neurones dès le visionnage au moins autant que pour un Piranha 3D d’Alexandre Aja…
Mais parfois, et bien que le résultat ne soit pas si éloigné que ça du nanar, parce que conçu comme un film premier degré par ses auteurs, on se retrouve avec des groupes et membres de groupes qui s’investissent dans la production des films. Le premier exemple serait celui de Dark Floors (ou Étages sombres en français… Naaaah, je déconne… mais le Québec aurait pu nous gratifier de ce genre de traduction) avec le groupe finlandais Lordi aux manettes. Pourquoi, quand les membres sont grimés en monstres perpétuellement, ne pas en faire un film d’épouvante dans lequel les membres du groupe joueraient… des monstres ? Je vous le demande…
Cradle of Fear, qui comme son nom le laisse présupposer est l’œuvre de Cradle of Filth, groupe jouant également sur son esthétique gothico-horrifique sera mon second exemple. Mais là où la troupe finlandaise précédente va aller dans le jumpscare (raté), Danny et ses potes vont aller dans le malaisant tendance SM qui a dérapé avec un film malade, gore et plutôt régressif, il faut avouer.
Les incursions dans le genre cinématographique de stars du genre Metal sont légion et, histoire de ne pas trop s’étendre, je ne ferai qu’un rapide coucou à la Troma et Lloyd Kaufman pour un film de James Gunn (qui a fait ses armes dans cette société de prod à petit budget newyorkaise de films gore foireux mais hilarants d’autodérision et devint par la suite tête « pensante » de DC Studios… même si on cherche encore à quoi il pense) intitulé Tromeo & Juliet dans lequel Lemmy Kilmister est le narrateur de cette version trash du classique de Shakespeare… Être ou ne pas être ? Ne pas être…
Le teen movie, cf. La main qui tue, n’échappe pas à cette volonté de s’associer au genre Horreur avec Deathgasm qui pousse pas mal les curseurs dans ce sens. On reste sur des classiques : de jeunes métalleux jouent du BM et invoquent un démon qui butte tout le monde, avec une bonne dose de gore porte nawak comme la Nouvelle-Zélande sait nous le proposer depuis les premières amours de Peter Jackson (Bad Taste et Braindead) ou Sam Raimi (Evil Dead) auquel s’ajoute les archétypes de la bonnasse en cuir mi-déesse mi-pute mi-soumise blonde. Comme quoi, le cliché a la vie dure ([CMB].
*
Scène Sept :
Le/la teen, c’est la bonne cible à racoler pour faire adhérer au cinéma… Alors forcément, ceux et celles qui ne se retrouveront pas dans les parodies décérébrées ou autre (b)romance iront chercher dans leur niche, en bon toutous pavloviens, ce qui va les rassembler autour du grand écran – ou du petit, maintenant… Merci qui ? Merci Netflix et leurs potes. Et quand tu es/deviens/est en devenir d’être un/e métalleux/se, bah on te calibre des films qui parlent de toi et tes sentiments de doute de genre… que ça soit dans le genre cinématographique (Deathgasm) comme musical et plus si affinités avec des films comme Metal Lords dans lequel le jeune héros embrigadé par un ultra metalleux se tâte entre être humble et respecter les autres [genres musicaux] y compris la nana qu’il kiffe en secret, elle-même en plein questionnement… Le film a quand même reçu les participations de Rob Halford, Kirk Hammet, Tom Morello et Scott Ian.
Mais si jamais, jeune, tu t’en fous de te poser des questions existentielles, tu peux débrancher le cerveau et regarder un film soit parce que tu t’identifies comme dans un shonen au parcours de réussite du protagoniste, ou simplement parce que « le chanteur il est trop booooo » en bingeant consécutivement Heavy Trip si tu es plus BM norvégien, puis Pop Rédemption si tu es plus français fan de Julien Doré.
[Ça, c’était pour voir si vous suiviez encore…]
*
Scène 8 (ou 888, parlons de l’Homme et ses déboires maintenant) :
Pour finir sur cette thématique, abordons le concret, le non scénarisé, le vrai, le TRVE en somme… Je pourrais parler ici de la foultitude de documentaires autour du sujet du Metal (Heavy Metal : Louder than Life, Metal : Apocalypse ?, Story of Metal, etc.) mais je préfère rester dans le domaine du cinéma divertissement avant tout. Le seul, vraiment encensé, parce que construit davantage comme un film biopic, qui peut être intéressant présentement est Anvil !, qui retrace l’ascension du groupe canadien. Et encore, on reste avant tout sur un documentaire un peu plus scénarisé…
Disons que je vais finir sur un film « polémique » … Par son sujet mais aussi par ses raccourcis voire le tendancieux sous-jacent : Lords of Chaos. Le slogan est pourtant assez clair : « basé sur des vérités, des mensonges et le chaos », ce film retrace l’histoire du groupe Mayhem, avec une vision toute aussi subjective que celle de Brian Singer pour Bohemian Rhapsody qui fait hérisser le poil et grincer des dents les « purs » qui n’y voient que des partis pris et des résumés sans fond, avec un Rory Culkin plutôt perché dans le rôle d’un Euronymous future « victime » du grand méchant Varg Vikernes, et le fils d’Attila Csihar qui joue le rôle de son père. Je vous laisse à l’occasion vous faire une idée.
Le Metal, c’est bien évidemment le mal-être, la dépression, le suicide ou toute autre pensée soit négative soit néfaste, soit malveillante, pourquoi pas… Aussi, ne cherchez plus : le drame social à son must (du prosélytisme « pour ton bien ») ; il est islandais, c’est Metal Head ! On a tout le panel du poncif : l’attraction morbide, la misère sociale, la délinquance qui en découle, le gentil prêtre qui ramène vers la lumière pour éradiquer le mal qui coule dans tes oreilles, une « héroïne » baptisée Héra (quand son frère mort s’appelle Baldur) … Ma-gni-fique… On n’en parle pas assez de celui-ci je trouve…
***
{Retour en plateau.}
- Caméra une, traveling avant vers PRT.
« Vous en savez désormais plus sur ce genre musical ô combien décrié mais riche via son approche dans le cinéma, »
- Caméra deux, trois quarts profil gauche, en pied
« un genre au ton tragicomique avec ses zombies assoiffés de sang et ses individus perdus dans leur mal-être et qui ne demandent qu’à exister par leurs excès ».
- Caméra une, face cam, PRT
« Dans la prochaine édition, nous évoquerons la vie des éboueurs, entre prostitution, maladies vénériennes et abus de gaz carbonique. Merci à toute l’équipe qui a réalisé ce numéro et à bientôt ».
- Caméra une, traveling arrière. Extinction des spots.
***Générique de fin/Crédits***
Clap de fin et… c’est dans la boite. Vas-y, coco, tu peux aller me retirer ce corpse paint…