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Live Report – Hellfest 2025/J1

  • par

HELLFEST Out of Bounds
(Clisson, 44)
Du 19 au 22 juin 2025

Texte : Seb D et Bruno Guézennec
Vidéos : Bruno Guézennec et Once Upon a Live
Photos : Seb D

Intro…

N’ayant pas sollicité d’accréditation, par choix, c’est en qualité de festivaliers que nos deux comparses, Bruno et Sébastien, ont arpenté les scènes du Hellfest édition 2025. Ils vous livrent ici leurs impressions.

Cette 18ème édition du Hellfest aura fait parler d’elle dès l’annonce de sa programmation en décembre dernier. En effet, après les Foo Fighters et autres Shaka Ponk en 2024, le festival clissonnais a osé offrir un créneau de tête d’affiche à Muse. Montrant au passage son ouverture vers des courants plus mainstream afin de renouveler son offre et son public. Ajoutons à cela une place réduite à peau de chagrin pour les représentants de la scène extrême (Black et Death Metal en particulier). Résultat des courses, un flot de critiques de la part de nombreux aficionados de l’événement, ce qui ne l’empêchera pas d’afficher sold out.

Mais quand on se détourne des gros noms et des Mainstages, le Hellfest sait toujours régaler les plus ouverts d’esprit et ceux qui aiment la nouveauté. Et force est de constater que les boulimiques de musique que nous sommes ont encore une fois été régalés jusqu’à plus faim. Revenons sur une édition chaude comme l’enfer.

Seb : J’arrive sur place dès le mercredi soir. Cela me permet de récupérer le précieux bracelet et de faire un tour au Hellcity Square et Metal Corner afin de me mettre gentiment dans l’ambiance.

Cette année, les nouveautés sont nombreuses et se concentrent essentiellement sur cette zone. Et elles se voient dès l’arrivée ! Outre le Hellcity Brewpub & Restaurant ayant ouvert en lieu et place de l’ancienne boîte de nuit “Le Looksor”, l’esplanade d’entrée (bitume et gazon) ainsi que le gros H avec l’inscription “Clisson Rock City” ont été entièrement refaits. Ce qui donne un côté très classieux. La Gardienne des ténèbres nous accueille sous une immense arche et déambulera durant tout le week-end au sein du Hellcity Square. Au niveau du Metal Corner, une nouvelle scène a fait son apparition : la Purple House. C’est un gros cube d’une capacité d’environ 400 places, et dans lequel les groupes programmés jouent sur une scène centrale, dans une cage. On y trouve également des bornes d’arcades et autres jeux ainsi que des canapés pour chiller.

Jeudi 19 juin 2025

SKINDRED

Bruno : Résumé de mon marathon clissonnais durant 4 jours. 58 concerts complets, encore beaucoup de souvenirs engrangés, peu de déceptions et beaucoup de découvertes.

Ce texte est juste un instantané de mon ressenti devant les concerts, pas un jugement de valeur sur les groupes ou d’analyses précises et techniques des prestations.

Je suis « bon public », j’ai toujours tendance à voir ce qui va plutôt que ce qui ne va pas, d’où ma propension à apprécier les concerts auxquels j’assiste.

Arrivé largement en avance pour passer la Cathédrale, je ne regrette pas mon choix car il y avait pas mal de monde et je rentre sur site à peine 10 minutes avant le début du 1er concert.

Comme je n’en suis pas à mon 1er Hellfest, on ne me la fait pas à moi, je suis un habitué, je me dirige d’un pas décidé vers la Valley pour assister à la prestation de Skindred…. pour me rendre compte, arrivé devant la scène, que le concert a lieu sur la Mainstage 1. Oui, je sais, je suis un gros boulet !!!!

Faut me comprendre aussi, je n’ai eu que 3 mois (depuis le dévoilement du Running Order) pour préparer ce 1er concert, c’est un peu juste !

Pas vraiment le style que je préfère, mais j’ai toujours eu un petit faible pour ce groupe américain, c’est groovy et festif (pourtant je n’aime pas trop la musique festive) et ils savent envoyer les guitares quand il le faut.

Un petit reproche tout de même, Benji est trop bavard et le set a tendance à partir un peu dans tous les sens par moment. Je pense qu’avec juste 40 minutes de disponible en festival il devrait un peu plus concentrer leurs efforts sur de vrais titres au lieu de s’éparpiller. Opinion personnelle, même si les mini-reprises de titres connus ont obtenu une belle réaction de la part du public.

Lien vidéo SKINDRED :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

TAR POND

Seb : C’est avec une bonne demi-heure avant le lancement des concerts que je me retrouve sur le site des festivités. Et c’est sur la Valley, avec les Suisses de Tar Pond que les hostilités se lancent. Ce projet mis en route par feu-Martin Eric Ain (Hellhammer / Celtic Frost) va me charmer avec son Doom sombre et ses rythmiques pachydermiques. Les parties vocales de Thomas Ott nous plongent au plus profond de la noirceur humaine. Un set tout en sobriété et efficacité. Parfait pour démarrer.

Lien vidéo TAR POND :

Crédit vidéo : Once Upon a Live

MYSþYRMING

Seb : Direction la Temple pour prendre une bonne dose de Black Metal venu du froid avec les Islandais de Misþyrming. Un peu de violence après la lenteur du Doom. Ça réveille les esprits et ça fait le plus grand bien ! Et on ne va pas bouder notre plaisir vu le peu de représentants du style présents à l’affiche cette année. En 40 minutes, la formation va faire montre de toute sa maîtrise et son talent dans l’art musical noir. En un peu plus de 10 ans, le groupe s’est forgé un nom sur la scène et on comprend aisément pourquoi au sortir de ce set. Les musiciens nous auront saisis à la gorge dès les 1ers accords pour ne nous relâcher qu’à la fin. Un groupe à revoir absolument.

Bruno : Second concert et déjà un groupe que je ne voulais surtout pas manquer sous la Temple. Le Black Metal des Islandais est assez violent mais ils arrivent toujours à placer des petites touches mélodiques qui vous emportent loin des terres clissonnaises. Aussi bien live que sur album. Un grand « petit groupe » qui arrive bien trop tôt dans la journée.

Par contre on ne remerciera jamais assez les mecs qui slamment pendant les concerts de Black et qui en plus s’accrochent à vous car ils ont peur de tomber. Franchement, super les mecs, continuez comme ça, vous êtes parfaits !

Lien vidéo MYSþYRMING :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

MENTAL CRUELTY

Bruno : Petit déplacement vers la gauche pour le show de Mental Cruelty sous l’Altar. Les Allemands proposent un mélange de Death, Black mais on sent aussi les influences Metalcore. Pas le groupe pour lequel je ferais 150 km mais ils ont fait le job et plutôt de belle manière, sans s’économiser, proposant 40 minutes intenses et sans temps mort. Rien à dire, le public a vraiment apprécié.

Lien vidéo MYENTAL CRUELTY :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

SLOMOSA

Seb : Retour à la Valley pour voir la sensation Stoner du moment, Slomosa. Ce n’est pas banal pour un groupe venu de Norvège de pratiquer ce style musical. Ce pays étant généralement plus connu pour ses formations de Black Metal. La météo est au diapason avec la musique proposée par Benjamin Berdous et sa troupe. Celle-ci respire plus le road trip sur les longues routes désertiques au milieu des États-Unis que la balade en bateau au milieu des fjords. J’y ai retrouvé du Queens Of The Stone Age des débuts auquel on aurait assaisonné avec goût des touches doomy sabbathiennes. Le résultat fait instantanément mouche et ce n’est pas la très belle affluence devant cette scène qui me fera mentir. Un des meilleurs concerts du week-end.

Lien vidéo SLOMOSA :

Crédit vidéo : Once Upon a Live

THY CATAFALQUE

Seb : Retour sous la Temple pour un moment énergique et envoûtant à la fois. Le projet Thy Catafalque du Hongrois Tamás Kátai, auquel on pourrait coller l’étiquette fourre-tout de Metal Avant-Gardiste, prend un malin plaisir à mélanger Metal Extrême, Metal Progressif et éléments de la culture hongroise, notamment grâce aux harmonies vocales des 2 chanteuses de la troupe. Le chef d’orchestre, derrière sa basse, assure une ossature rythmique solide à l’ensemble avec son binôme à la batterie. Le line-up composé de musiciens non dénués de charisme délivre une prestation d’excellente qualité. Encore un concert marquant. Et ce n’est que le début.

Bruno : Je reste sous les tentes (comme c’est très souvent le cas lors de mes week-ends Hellfest) pour Thy Catafalque. Je ne sais pas si c’est une constante mais le dernier groupe hongrois qui m’avait marqué sous la Temple, Dirty Shirt, était une vingtaine sur scène, pour un concert des plus jouissifs, en 2022.

Thy Catafalque n’a pas un line-up aussi impressionnant mais ils sont quand même 8 sur les planches quand la formation se présente au complet. 2 Guitaristes, 1 bassiste, 1 batteur, rien de très original, mais 2 chanteurs et 2 chanteuses.

Le Metal Progressif, qualifié d’Avant-Gardiste, de la formation m’a tout de suite embarqué et le travail au chant n’y est pas étranger. S’ils sont bien 4 à tenir les micros, ils ne sont pas souvent ensemble sur scène, se succédant au gré des titres pour varier les plaisirs : un chanteur et les 2 femmes, les 2 chanteurs seuls, les 2 chanteuses seules, l’autre chanteur et les 2 femmes, les 4 ensemble.

50 minutes qui ont passé bien vite, c’est toujours bon signe.

Lien vidéo THY CATAFALQUE :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

AIRBOURNE

Seb : Après un concert musicalement riche, quoi de mieux qu’une bonne dose de Hard Rock comme on sait si bien le faire au pays des kangourous ? Les frangins O’Keeffe, en dignes héritiers d’AC/DC vont nous servir ce qu’ils savent faire de mieux : du bon Blues Rock, les doigts dans la prise avec les potards au maximum. Je n’ai pas vu Airbourne depuis leur passage en terre clissonnaise en 2017. Autant dire que ça fait un bail. Eh bien, 8 ans plus tard, ils n’ont pas changé d’un iota et envoient toujours la sauce avec une efficacité redoutable. Tant et si bien qu’il ne sert à rien de résister car la musique du groupe a cette force de vous faire taper du pied et secouer la tête en rythme. C’est imparable. Et ça fait du bien. Un très bon moment avec les potes tout en s’envoyant des bières.

CHAT PILE

Bruno : Retour à la Valley après ma courte incursion du début de festival (!) et rendez-vous avec Mémé Migou (qui terminait son service au catering des bénévoles et pour qui ce sera le premier concert), pour assister à l’attendue prestation des ricains de Chat Pile et leur Sludge, Noise, Post-Hardcore sombre et inquiétant.

Busch, le chanteur, qui n’est pas du genre à s’emmerder avec les panoplies de scène, était torse nu, pieds nus avec juste son short gris lui tombant sur les hanches, déambulant sur la scène et exécutant des pas de danse pour le moins désordonnés.

En une heure les 4 musiciens ont mis tout le monde d’accord, nous venions d’assister à un des moments marquants du festival. [NdMémé : Je ne peux que plussoir !]

Lien vidéo CHAT PILE :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

IHSAHN

Bruno : Outre le fait que je sois toujours obligé de vérifier si je n’ai pas fait de faute quand j’écris son nom, je n’arrive pas vraiment à m’emballer pendant les concerts du musicien norvégien. Ce n’est pas que je n’aime pas sa musique, je trouve les morceaux très bien, mais il manque ce petit truc en plus qui fait que l’on sort de là avec la banane en ayant la sensation d’avoir assisté à un grand moment.

Pour l’instant je n’arrive pas à savoir à quoi c’est dû, un jour peut-être.

Pas grave, je n’ai pas non plus boudé mon plaisir et je ne me suis pas ennuyé, il ne faut pas exagérer.

Lien vidéo IHSAHN :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

MONKEY3

Bruno : Je continue ma séance de running, car je ne sais pas si vous avez remarqué mais je venais de faire Temple/Valley/Temple pour retourner immédiatement dans la Valley pour le Stoner/Psychédélique des très Floydiens Monkey3.

Quand je dis Floydiens je fais bien sûr référence à Pink Floyd, le dernier album des Suisses étant un hommage plus qu’appuyé à la légendaire formation anglaise, comme son titre l’indique « Welcome to the machine« .

Pas de chanteur dans le quartet helvète, vous fermez simplement les yeux en début de concert et vous vous laissez entraîner par leur musique, vers les étoiles, tout là-haut. Bon, ouvrez les régulièrement quand même car les lights étaient vraiment magnifiques.

Un beau moment, un peu hors du temps, aussi rafraîchissant que le petit vent qui se levait à l’occasion pour faire remarquer aux spectateurs que les températures caniculaires de cette journée commençaient à baisser.

Oui parce que je n’en ai pas parlé, mais j’ai souffert en silence ce jeudi, avec ses 36°C à l’ombre et ses + de 40°C sous les tentes, devant.

Seb : J’ai un bon creux d’une heure et demie durant lequel rien ne m’intéresse vraiment. J’en profite pour retrouver les potes en mangeant un morceau et en prenant l’apéro. Apéro qui est plus ou moins en cours depuis 11h le matin… Autant dire qu’à 22h passées, il devient plus compliqué de s’immerger dans les sets proposés. Notamment celui que délivre Monkey3 sur la Valley. Pour avoir vu la formation au Motocultor l’année dernière et m’être fait happer par ce voyage psychédélique très Floydien, je sais qu’il faut être en condition pour pouvoir apprécier et vivre pleinement celui-ci. Ce soir, je tente l’expérience mais n’y arrive pas. La faute à trop de joie, trop d’excitation de retrouver les plaines du Champ Louet et les potes et trop de pintes et/ou de verres de muscadets partagés. On le connaît pourtant très bien ce piège du 1er jour mais on se fait avoir quasiment à chaque fois. Je jette donc l’éponge en milieu de set et mon binôme d’enjaillement et moi prenons la sage décision de faire route vers le camp de base et d’aller nous coucher. Tant pis pour The Hellacopters, Orange Goblin et Alcest mais à un moment donné, il faut savoir être raisonnable (surtout si on ne l’a pas été avant 😉). Sur le chemin du retour, en passant derrière les Mainstages, la musique de Korn nous accompagne sur le début d’une longue et interminable marche.

Lien vidéo MONKEY3 :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

THE HELLACOPTERS

Bruno : Rock N’ Roll !!!!

Pour avoir acheté le 1er album des Suédois « Supershitty to the Max! » » en 1996, j’avais immédiatement pris un bon gros coup dans la gueule avec leur Rock hyper énergique et leurs compos inspirées.

Près de 30 ans plus tard, ils sont toujours présents, avec le retour de l’enfant prodige, Dregen (parti fonder Backyards Babies entre temps).

Même si ce concert n’avait pas le pit le plus agité du week-end, la formation a enchaîné les classiques et autres incontournables de leur discographie, et ils en ont un sacré paquet en stock !

Alors évidemment, The Hellacopters n’a plus la fougue de ses débuts et on pourrait leur reprocher un manque de folie mais j’ai néanmoins passé un excellent moment, et j’en aurais bien pris 20 minutes de plus.

Lien vidéo THE HELLACOPTERS :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

WHITECHAPEL

Bruno : Je prends immédiatement le chemin de l’Altar dès les dernières notes des Suédois, pour être relativement bien placé pour le concert des Américains, histoire de vous ramener des vidéos pas trop dégueulasses.

Vous noterez la conscience professionnelle, enfin pas professionnelle du tout, ça ne me rapporte pas 1 centime. (PS : j’ai écrit ça plusieurs semaines avant la polémique sur les influenceurs qui se font payer).

Le Deathcore de Whitechapel bute méchamment, vous savez que vous pouvez laisser la finesse au placard quand vous rentrez sous la tente.

Le son est énorme avec, comme souvent, une grosse caisse qui défonce tout (un peu trop à mon goût), mais je le savais déjà, à chaque fois que le mot « core » est associé à « Metal » ou « Death » on a le droit a un son de double grosse caisse d’un niveau délirant, sans compter le pad de batterie qui déclenche les infra-basses !

Écoutez la vidéo que j’ai filmée, vous comprendrez de quoi je veux parler.

Le pit était bien énervé et des slammeurs s’en sont donnés à cœur joie. Rien de plus à ajouter, un concert de Whitechapel quoi.

Lien vidéo WHITECHAPEL :

Crédit vidéo : Bruno Guézennec

ALCEST

Bruno : Dernier concert de cette première journée, sous la Temple avec le Blackgaze d’Alcest et sa musique lumineuse et subtile… Bon ça c’est en pratique, parce que le son n’était ni lumineux ni subtil, on entendait à peine la voix de Neige, noyée sous un brouhaha de guitares mal réglées et d’une grosse caisse ridiculement forte par rapport au reste. Eh les mecs, c’est pas du Deathcore que vous sonorisez, c’est Alcest !

J’ai tenu 3 ou 4 morceaux en espérant que cela s’améliore, mais il n’y avait pas de grande différence, en désespoir de cause j’ai reculé au milieu de la Temple, mais le résultat était à peu près le même. J’ai reculé encore un peu et dans le fond on entendait moins la grosse caisse, mais ça m’avait saoulé, donc je suis sorti de la Temple pour partir, et arrivé dehors je me suis aperçu que ceux qui regardaient le concert sur l’écran extérieur de la Temple et les enceintes externes avaient un son qui était de bien meilleure qualité !

Un rien énervant quand même, ça m’a pris la tête je suis parti quand même, de toute façon on approchait de la fin du concert.

Pas de vidéo, j’ai commencé à filmer au début du concert mais devant le naufrage sonore j’ai fini par laisser tomber.

Tant pis, dernier concert du jeudi. Demain sera un autre jour.

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