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Lovecraft/Baranger – L’Abomination de Dunwich

Genre : Nouvelle illustrée
Editeur : Bragelonne
Dépôt Légal : Octobre 2022
ISBN : 9791028118051

Note :   85/100 (Mémé Migou)

Vous venez de passer quelques jours à vous baffrer, à boire et manger, à échanger des cadeaux qui trônaient sous un sapin bariolé, à regarder les feux d’artifices tirés de tous les côtés, bien que ce soit interdit (mais c’est joli). Quand d’autres ont profité de quelques jours pour aller renifler la poudreuse, celle qui tombe du ciel et qui permet de glisser sur une piste aux couleurs codifiées. Bleue pour les débutants, rouge pour les intermédiaires et noire pour ceux qui sont en recherche de sensations fortes.

En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de recevoir quelques livres qui feront les belles heures de janvier. On va commencer par ce bel objet, L’Abomination de Dunwich.

Oui, il s’agit bien d’une nouvelle de Howard Philip Lovecraft parue pour la première fois en 1929. Les connaisseurs se demanderont pourquoi une réédition. C’est simple : c’est surtout le prétexte pour François Baranger de proposer des illustrations, tout en se basant sur une traduction de Sonia Quémener, datant de 2012, qui n’est pas celle qu’on retrouve sur les récits nombreux qui jonchent youtube. D’ailleurs, cette traduction est une réelle plus-value de par sa modernité de ton, sans pour autant tomber dans le putassier.

L’Abomination de Dunwich, une nouvelle de Lovecraft, nous fait la narration de Wilbur Whateley et de son clan qui vont œuvrer à ouvrir la porte sur une autre dimension. C’est dans cette nouvelle que nous entendrons parler de Yog-Sothoth….

Lovecraft n’a pas son pareil pour poser des ambiances malsaines, crissantes comme des ongles qui parcourent une tableau noir. Il s’appuie énormément sur les canaux sensitifs et sensoriels pour arriver à ses fins. Il prend son temps pour poser le récit. Certains pourraient dire que c’est trop long à se mettre en œuvre. Personnellement, je dirais que c’est essentiel pour laisser l’atmosphère nous imprégner. Et pour y arriver, Lovecraft nous envoie des infos auditives, des odeurs, des visions glauques… Tout y passe, pour notre plus grand plaisir.

Intérieur du livre

Ce livre, édité chez Bragelonne et préfacé par l’excellent Joann Sfar, est donc l’alibi parfait pour les illustrations de François Baranger. Pour être une fan, profession oblige, des albums illustrés pour les enfants (ce qui n’est pas le cas ici !), il va sans dire que je fais attention à ce que les illustrations ne soient pas une redondance du texte. Il en va de même pour les Haïsha, ces Haïku acoquinés à des illustrations ou des photos : il ne faut absolument pas que le texte soit une légende de l’image, mais au contraire que les deux mis ensemble fassent une troisième œuvre. Or ici, c’est tout le contraire. L’illustration est véritablement la traduction des deux ou trois paragraphes du texte. Et pour autant, ça ne m’a absolument pas dérangée. Paie ta contradiction, Migou !

Le format – 27 cm x 35,5 cm- donne aux illustrations une dimension de tableau immersif. On se sent happé dans les vapeurs méphitiques de Dunwich. On lit le texte et on se surprend ensuite à rechercher les moindres détails du texte dans les coups de pinceaux de François Baranger. Une sorte de « où est Yog-Sothoth ? » …


La colorimétrie suit bien les descriptions sensitives : du vert , du bleu, du sépia, tout ça en couleurs dé-saturées. C’est excessivement raccord. Et bien sûr, quelques touches de rouge flamboyant.


C’est une belle œuvre d’art que nous offrent Bragelonne et François Baranger. Une manière immersive de plonger dans les œuvres de Lovecraft, sur une traduction des plus modernes.

Un bon kif !

Crédits : H.P.Lovecraft – Auteur / François Baranger – Illustrateur / Sonia Quémener / Traductrice


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