Aberrant !
Si Mémé vous dit que cet opus de près de 29 minutes est le fait d’un seul et même homme… Vous me répondrez, petits effrontés, que ce n’est ni le premier ni le dernier. Dans le black metal, c’est même chose assez courante. Ouais mais…
Aberrant !
Si Mémé vous répond que dans le death metal, des one-man bands, ça ne court pas les rues… Vous glisserez, fort à propos, que hormis quelques invités, le premier Necrophagist version mouture initiale était le fait d’une seule personne. Sinon, effectivement, on en retrouve dans le Brutal death, le slam death… Mais dans le death old school, vous avouerez qu’il n’y en a pas tant que ça.
Aberrant !
Si Mémé vous dit qu’elle a failli avaler sa tasse de bloodveine* en lisant le monogramme « J. »… Bon, OK, J. tout court, ce n’était pas suffisant… Par contre, un J. avec le nom Tattva à côté, de suite, ça tilte ! Tattva, ce projet black metal, one man band (qui l’eut crû !) qui a tant remué Mémé en 2023. Alors là, elle en a les papilles auditives qui s’affolent.
J. ? C’est notre Déhà français ! Divers projets, du black, du death, et des productions de qualité. Une belle personne qui se construit elle-même, qui bosse et se remet en question, qui cogite. Mémé en est fan.
Donc… de quoi se mettre bien en lançant l’EP. EP…. c’est vite dit ! Il y a tout de même neuf titres ! Tous aux titres parlants. Et si l’ambiance globale donne dans le death old school, la durée des morceaux tire plus sur le grind. Mais de grind, il n’y a point en cet « Aberration ».
« Glory Rempage » ouvre avec le pied au plancher. En une minute, alors que de nombreux autres groupes n’en seraient encore qu’à la fin de l’intro, on est déjà passé par quelques stades. C’est une entame martiale, avec des riffs et une section rythmique bien marquée, sur un cri rauque du chant. On est déjà le doigt pris dans l’engrenage, avec ces petites volutes de guitare parsemées de ci de là comme une pincée de sel qui exhausse le goût. Sauf qu’à trente secondes à peine, on a une forme de break fait de percussions prompt à nous faire twerker du boule (ouais je sais, c’est redondant) tout en gigotant des épaules, ce qui fait ballotter les seins de notre Mémé. Ça ne dure pas, juste une poignée de secondes avant de repartir. Et c’est encore plus foisonnant en arrière-plan du chant. C’est riche, comme une sauce ayant mijoté des heures durant, dans laquelle on peut y voir les yeux de la matière grasse alvéoler la surface. Et paf ! Pas loin de la minute et c’est un ralentissement tout schuss qui nous retient sur quelques mesures. Le motif se répète dans ce tempo réduit, donnant une lisibilité au travail des guitares. Après une reprise martiale de la batterie et un chant plus impératif, on arrive petit à petit sur la fin du morceau. Wow !
« Death Tale » nous offrira des riffs savoureux. On a toujours cette sensation de machinerie qui vient rythmer la mélodie. Une forme de dualité entre les riffs parfois mélodiques, parfois en écho à cette rythmique marquée. Dualité entre rondeurs et saccades. Entre des rythmes qui clopinent et syncopent, nous faisant passer d’un pied sur l’autre comme un enfant trop pressé d’aller pisser. Le tout met délicieusement mal à l’aise.
Mémé ne va pas vous faire tous les morceaux. Vous aurez compris l’idée : n’ayez aucune idée préconçue. Car ce que J. nous offre, c’est de la richesse, du foisonnement, des idées alambiquées sur une base de death old school. D’ailleurs, calez-vous vers 0:45 sur le titre « Guru’s Legacy » et laissez quelques instants s’écouler, vous aurez une belle descente d’organes et… d’orgasmes !
Revenons sur la luxuriance des thèmes. Le palindrome HOROH.. en faisant une petite recherche google, ce dernier nous annonce doctement qu’en Maori, cela veut dire fou. Et combien cette définition convient à merveille à ces lignes alambiquées sorties tout droit de l’imagination et de l’inspiration de J. Aberrant, non ?
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Au 6ème titre, « Devour the Saviour », nous retrouvons un guest qui vient gruiker : Seb Mocky.. qui signera d’ailleurs l’artwork. Et vous ne pourrez nier qu’il défonce sa race, cet artwork. Enfin, il défonce surtout c’te pauvre dame.
Ce titre a des rythmiques de folie ! Et le duo fonctionne nickel. On a des accélérations qui nous laissent présager une incursion dans le grind/brutal, mais c’est sans compter sur J. qui va ralentir le tout. On finit sur un climat malsain qu’un Abdul al-Hazred n’aurait pas renié.
Le tout dernier titre commence sur un sample qui nous propulse dans les tourments d’un sac médiéval mené par une inquisition aussi démente que démoniaque. Ce sera le titre le plus long, qui se clôturera sur un rire à glacer le sang.
Aberrant !
Pour autant, Mémé a tout de même quelques petites réticences. A commencer par le mix. La première écoute a été quelque peu décevante, car les morceaux reçus n’étaient pas très nets niveau prod. J’aime quand elle est claire. Or, là, j’avais un chant légèrement en avant, avec un brin de réverb, mais le reste se retrouvait relégué en arrière plan. En tendant, l’oreille, c’est là où on se rend compte qu’on passe à côté de lignes folles. La seconde écoute, en passant par le mix spécial streaming (Spotify), était déjà un peu plus claire. Malgré tout, ça restait un « tend l’oreille », que Pépé V. partageait. Mais vous savez, Mémé ne se contente pas d’une, deux ou trois écoutes. Finalement, c’est aux oreillettes que le tout s’est éclairci. Mais peut-être était-ce aussi à force d’avoir l’oreille éduquée… Finalement, j’avais l’impression d ‘avoir un mix façon black metal, version trve. Avec une telle opulence d’idées, pourquoi le choix de ce mix qui aplanit le tout et dévore la basse qui n’a plus de place pour s’épanouir ?! Et malgré des jeux de rythmiques assez alambiqués, le côté martial se fait un peu redondant.
Aberrant !
Ces petits points noirs mis vite fait sous le tapis comme on balaie de viles grains de poussière, Horoh nous offre un EP qui se révèle être un petit trésor d’idées de folie. Pour Horoh, Mémé dit Hourrah !
Aberrant !
- Vous avez suivi ? C’est de la verveine.. mais rouge sang !
Tracklist :
- Gory rampage
- Death tale
- Guru’s legacy
- Slaves of suffering
- Survivors
- Devour the saviour (feat Seb Mocky)
- Vermine’s feast
- Devastation
- Aberration
Line-up : J. – Tout
Guest : Seb Mocky – chant sur la 6
Liens :
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