Oyez Oyez (enfin, oyez l’« EP MMXXIV » et lisez la chronique) !
En l’an de grâce (Alors on est du côté de Rouen… Ne pas confondre avec Grâces ou Grasses, villes respectivement des Côtes d’Armor et du Sud de la France) 2024, Mémé s’est penchée sur le nouvel écot accordé par Tragos à l’ensemble de la population, “EP MMXXIV” (du nom de cette même année…). Comme un soin particulier a été apporté aux lyrics, nous ne pouvons faire moins que d’écrire une chronique en forme de sonnet. (Mais comme un sonnet, c’est trop court, il vous faudra vous farcir aussi les astérisques, parties prenantes de la chronique ! Eh ouais !) :
…Et dès lors, je me suis baignée dans le Poème*1
de la musique à la fois classique et moderne
Que propose Tragos, du death pour ta gouverne,
Mais avec des riffs de classique comme schèmes.
Il n’y a pas que la musique classique qui parsème
l’inspiration du quatuor, on y discerne
les textes de notre héritage poétique
Poe, Trakl, Rimbaud, Hugo*2, des pépites, des gemmes !
Le trio se fait désormais quatuor
Avec l’adjonction d’un batteur. On dit d’accord !*3
Et un changement notoire de vocaliste*4
Plus abouti, avec une prod. actuelle *5
« EP MMXXIV » propulse le groupe
un gros pas en avant. C’est du beau matériel ! *6
1* Rimbaud, “Le bateau Ivre”
2* « Askesis Objur » fait référence à « Dream Land », de Edgar Alan Poe / « Splendora Disgust » rappelle « Grodek », de Georg Trakl / « Chaos Jubilem » nous renvoie au « Bateau Ivre » de Rimbaud / « Nox Bulemia » nous attire dans les eaux sombres de « Oceano Nox », de Victor Hugo
3* Ben oui, c’est largement mieux que sur « Radix Mendosa », le premier album où la batterie était programmée. Surtout quand Laurent apporte des mises en place bien léchées, comme sur l’intro de « Nox Bulemia », où riff et batterie s’en viennent se titiller mutuellement. Un peu plus tard, dans le morceau, nous aurons également de courts passages syncopés, donnant des petites touches groovy. Ce qui est assez agréable, car arrive un petit point noir : s’il y a régulièrement des petits ralentissements, de petites accélérations, de petits passages breakdownés, ça reste un petit peu… petit ! De fait, on reste dans une zone de mid tempo, qui mériterait quelques fêlures plus importantes.
4* Kevin reprend le flambeau d’Antoine. Une belle voix bien grave dans le growl. Et pourtant, elle reste veloutée. On ne peut nier que c’est un réel plus.
Relevons le feat de Julien Dève, en solo guitare, sur « Splendora Disgust ». Et ça match à merveille. Quand toutes les étoiles s’alignent, ça ne peut qu’être un bon coup de l’oracle…
5* La prod. est de Mathieu de The Security Records. Et mon petit doigt me dit que c’est suite au super boulot que ledit Mathieu a pu faire sur l’EP « Sic Semper Tyrannis » de Nocebo, que Tragos s’est décidé à confier leur propre bébé. Encore une fois, grand bien leur a pris. Car ici est une des grandes différences avec « Radix Mendosa », une production claire, qui laisse la place à chaque instrument, voix comprises, de se faire entendre. La basse est par ailleurs assez audible et propose des lignes bien foutues, avec des fulgurances propres à faire briller l’EP sans être too much. Pour ma part, c’est un réel pas en avant que Tragos a pu faire, avec un son plus large, une instrumentation bien plus étoffée.
6* Damned ! Je n’ai pas encore fini…
Les riffs sont, vous l’avez compris, issus de la musique classique. Certains pourront avoir une impression de riffs scolaires, quand d’autres vont apprécier ce côté à la fois old school et hyper mélodique. On pourrait avancer des accointances avec des groupes comme Sadus ou Quo Vadis. Le death metal que Tragos propose est tout de même légèrement teinté de touches thrashisantes dans les rythmiques, ce qui va de pair avec leur côté non sous-accordé qu’on retrouve pourtant dans le death metal. Mais ça joue et ça joue très bien. Les uns et les autres tentent des choses, ont des idées, et prennent plaisir à jouer. Ça se sent comme le parfum au milieu de l’œuvre de Süskind. Néanmoins, il me manque un petit truc qui fera upgrader encore un peu plus le groupe. Une seconde guitare peut-être ?
Quoi qu’il en soit, Tragos, à peine deux ans après son premier opus, offre un EP de 4 titres, promesse d’un futur album qui sera certainement à tutoyer l’aboutissement. « EP MMXXIV » montre l’évolution du groupe, qui fait un pas en avant avec des compositions étoffées et une production digne de ce nom. Et un réel plaisir à côtoyer une proposition qui fait la part belle à la culture générale, mêlant riffs inspirés de la musique classique, textes de poètes romantico-gothico-expressionnistes et death/thrash Metal.
Beau boulot !
Tracklist :
- Askesis Objur
- Splendora Disgust
- Chaos Jubilem
- Nox Bulemia
Line-up : Cédric – Guitares / Kevin – Chants / François – Basse / Laurent – Batterie
Guest : Julien Dève – Solo guitare sur la 2
Liens :
https://tragos666.bandcamp.com/releases
https://www.facebook.com/TragosDeathMetal666
https://www.instagram.com/tragos_death_metal_band/
https://open.spotify.com/artist/2CPBQgIOStQwjhO3stP9ME