Astral Spectre est un projet solo de Tenebros, musicien originaire d’Allemagne, il est également le chanteur et guitariste de Mournful Winter.
Il a fondé Astral Rape en 2020 et après une démo en 2021, son premier album est sorti sur le label Northern Silence Productions en 2022. Un album singulier qui s’éloignait déjà volontiers du black metal pur et dur pour évoluer dans un univers mélangeant autant le métal noir, le heavy metal sauce NWOBHM que des sonorités très seventies.
Pour ce deuxième opus, toujours chez Northern Silence Productions, pas de changement notoire, Astral Spectre enfonce le clou et ancre peut-être un peu plus encore sa musique à la charnière des années 70 et 80. Pour l’occasion il retrouve son complice du premier opus en la personne de Befana, de nouveau invité sur le titre éponyme avec des sonorités de clarinette et de flûte.
Le mélange est assurément étonnant et peu commun. Honnêtement, je pense qu’on aime ou qu’ on déteste mais on ne peut guère rester indifférent face à un tel attelage musical.
A titre personnel, et plus que la dimension black metal, c’est le côté très NWOBHM qui m’a frappé et séduit avec ces mélodies de guitares me ramenant à l’album Killers de Iron Maiden et à toute cette époque. Eh oui ça ne nous rajeunit pas dites donc. N’empêche, cette filiation avec cette période du heavy metal est frappante. Concentrez votre attention sur les mélodies de guitares c’est loin d’être déplaisant.
Les sonorités d’orgue Hammond nous emmènent encore un peu plus loin dans le temps des seventies. Là par contre je bloque davantage. Je n’en dirai pas beaucoup plus à ce sujet car de manière totalement subjective j’ai toujours eu une sainte horreur de cet instrument ; sans savoir exactement pourquoi d’ailleurs. Disons que sur “Ars Notoria” ’il apporte un cachet supplémentaire à une musique qui n’en manquait déjà pas.
Le chant, lui, se place davantage dans la sphère extrême. On peut parler de chant black mais là encore avec un petit tour dans le passé. Pour décrire cette voix caverneuse et assez gutturale parfois, on peut remonter à la charnière des années 80 et 90 avec des intonations qui rappellent aussi bien le chant black de cette époque que les voix death / thrash. Quelques intonations du chant de Tenebros m’ont parfois évoqué celui de David Vincent sur les premier Morbid Angel mais dans un rythme beaucoup plus mid tempo.
Passé l’étonnement, cette curieuse alchimie musicale s’avère plutôt intéressante avec ses résonances occultes voire psyché. L’album est assez concis, ne souffre pas de longueurs rédhibitoires et la curiosité faisant son petit effet, on pousse assez facilement le bouton replay.
Après comme mentionné plus haut, le style pratiqué est tellement singulier qu’il pourrait s’avérer clivant : les uns détesteront, d’autres adoreront. De mon côté je me situerai à mi chemin saluant l’audace d’Astral Spectre avec une musique sortant vraiment de l’ordinaire et pleine de clins d’œil à des périodes pour lesquelles j’éprouve toujours une petite pointe de nostalgie. Ah si seulement j’aimais l’orgue Hammond…mais sans lui Astral Spectre ne serait plus tout à fait Astral Spectre.
Si vous êtes curieux, allez jetez une oreille et même deux sur « Ars Notoria », à coup sûr il ne pourra pas vous laisser indifférents.
Tracklist :
- Spellbreaker – 04:45
- Gypsy Witch – 03:52
- The Magician’s Horse – 04:19
- Possessed by Ancient Spells – 05:31
- A Sign in the Sky – 06:59
- Ars Notoria – 06:02
- Floating Through Time – 07:21
- Sigil of Zagan – 03:26
Line-up : Tenebros – Tous les instruments et le chant.
Guest : Befana – Clarinette, basse flûte
Liens :
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