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Live report – Part 2 / Winter Show 2024

Affiche

Winter Show du Festival De La Mer
Salle Le triskell, Landunvez (29)
23 et 24 Février 2024 – Landunvez

Texte et photos de Mémé Migou

Partie 2 : Samedi 24 février 2024


Driiiing ! C’est l’heure de se mettre en branle pour la seconde soirée du Winter Show. C’est en solo que Mémé va s’y rendre. Mais elle sait déjà qu’elle va y retrouver pas mal de têtes bien connues.

L’accueil et l’ambiance sont aussi sympathiques que la veille. Par contre, un coup d’œil sur le running order et on comprend vite que les sets seront un peu plus copieux, le dernier groupe démarrant quasi une heure plus tard que Never Back Down la veille.

Entrons d’emblée dans le vif du sujet… Mais avant il me faut faire un mea culpa. J’ai oublié de mentionner que chaque soir, DJ Ben et Jean-Yves animaient un set musical. Mille excuses. J’ai pourtant essayé de leur tirer le portrait mais rien à faire…


Les Marie Salope

Elles ont 16 ans et elles sont venues en force de Paris pour draguer le public finistérien… Ce sont les Marie Salope. Pour info, une Marie-Salope est un bateau à fond mobile servant à transporter les produits de dragage et de curage, toutes les saloperies que l’on retrouve dans nos eaux. Mais derrière ce nom hautement symbolique, ce sont 2 guitaristes, 1 batteur, 1 harmoniciste et 1 chanteur… Le tout 100% masculin (enfin je crois… à l’heure actuelle, ne préjugeons plus de rien).

Une palanquée d’harmonicas, tous réglés sur une gamme précise, rangés minutieusement. C’est assez épatant à voir. Ce ne sera pas la seule surprise de la soirée ! Également une profusion de pieds de micros. Ils seront 4 sur 5 à pousser de la voix.


Un joyeux bordel prompt à égayer la soirée et le happy hour en cours. On navigue dans les eaux troubles du punk rock. Plus punk que rock, d’ailleurs. On sent tout de même quelques petites influences de-ci de-là. Ce n’est pas que frontal et provoc à tout va.

Le titre « Ta culotte » se situe entre du Elmer Foot Beat avec un petit passage à la basse qui me renverra directement vers Grease ! La « Porte de la Chapelle », morceau traitant de la police sur un début très Mickaël Jackson. « Les maux de la rue », à propos de Marion Maréchal, avec ces refrains façon hymnes scandés en manif (« Ah ça ira, ça ira, ça ira.. ou pas », « la jeunesse préfère mourir à Cancale » – je crois) ne sera pas sans rappeler le fameux « La jeunesse emmerde le Front National ! »

Ça pulse, ça chauffe, ça drague, ça cure, mais… ça dépasse le set de 1h. Il faut dire que 10 ans + 6 ans de « Chienlit » (« 10 ans de Chienlit » étant le titre d’un album hein!)… ça fait beaucoup de titres. On n’aura donc pas droit aux trois derniers titres.

Les énervés du devant de la scène sont bien chauffés à blanc. Pas de doute, la soirée s’annonce festive.

« Super. Bonne énergie, bonne ligne de basse, des petits moments à l’harmonica, c’était cool. La spontanéité. Très bonne qualité de son. Il y a pas mal de références à plein de groupes punks notamment.» – Coco, Jérome, Fred.

Setlist : Ni belles ni bonnes ; Punkachiennes ; La complainte ; Paris berge ; Ô Marie ; Déchirez-moi ; En Avant Guingamp ; En Dilettante ; Ta culotte ; Marie couche toi là ; Sous le néflier ; Porte de la Chapelle ; Comment fait-on ? ; Les maux de la rue ; Rhuma ; De jolies putes ; (Dugstore ; Voilà c’est ça ; Le phare).


Dirty Fonzy

Roulez jeunesse, laissez la place à de jeunes majeurs ! 20 ans que Dirty Fonzy traîne ses guêtres et son punk rock dans les rues de l’Hexagone. Avec des influences comme les Ramones, les Clash, ils s’ouvrent à d’autres, comme le ska, le hard rock, … 20 ans… un nouvel album sorti il y a peu (Full Speed Ahead – 2023 ), dont ils joueront pas mal de titres.

Seconde surprise de la soirée, c’est un… punaise, je n’arrive pas à définir le truc… un pingouin géant, dirons-nous, qui vient lancer le set. On le retrouvera plus tard sur un autre titre, le drapeau à la main. C’est foutraque, mais c’est fun. Non… je reprends : c’est foutraque ET c’est fun !

« On a fait 12h de route, on vient tout droit d’Albi ». Le décor est planté… on a intérêt à dépoter dans la salle. Et il faut bien avouer qu’ils vont mettre un beau dawa.

Ce sont deux chanteurs qui vont se relayer pour du punk rock plutôt bien foutu, assez travaillé avec des incrustations de ska. Le jeu du batteur est à souligner. Quelle énergie ! Dans la salle, ça danse, ça pogote, on a même un début de circle pit à l’initiative du groupe… mais qui ne perdurera pas. On voit les sourires sur les visages. Mais qu’est-ce qu’il fait chaud !

Ah ! Mazette, dans la salle, c’est le feu, l’enfer, un dancefloor street-punk rock des plus efficaces. On est parfois dans la veine punk rock californien façon Sum 41. Des jeux avec le public (coucou le générique du jeu « Motus ») , l’un des chanteurs-guitaristes descendra dans le public, le retour de la mascotte avec sa pancarte « Oh ! Oh ! » que le public devra chanter pour défendre « son » côté de la salle… Comme quoi, à 20 ans, on connaît son métier ! Et se dire aussi que nous avons un des membres de Opium du Peuple devant soi, c’est assez cool.

Très bon son, meilleur que la veille. On entend distinctement le chant, les paroles… La moyenne d’âge de la salle est pas mal élevée, mais tout le monde est là et se respecte, même ceux qui sont venus pour faire la teuf et qui finissent pas y trouver leur compte.

Super set !

« C’est une découverte pour moi. J’ouvre mes chakras. Je suis plutôt reggae, je suis venu pour la teuf. Je suis ouvert à ça. Jamais je ne serais venu de moi-même, et j’ai apprécié. Je n’écouterai pas ça tous les jours, mais en concert, c’est bien ! » » – Nico

Setlist : Full Speed Ahead ; Running Out of Time ; Here We Go Again ; Radio N°1 ; Riot ; Coming Back ; Beervengers ; Hossegor Crust Club ; WTF ; Things We’Ve Never Said ; Casual Day ; Too Old To Die Young ; Drink’Em All ; The Worst ; Rock’N Murders ; Dirty Fonzy

Los Tres Puntos

Après les harmonicas des Marie Salope, je vois arriver des étuis de trombones à coulisses, trompettes, et autre saxo version maousse costaud. Ça ne trompe pas… une section cuivres va envahir le plateau. Arrivera-t-elle à prendre en otage le public. La réponse sous peu… En attendant, il y a pléthore de micros. Mazette ! Jamais vu ça…

3 cuivres, mais avec la participation d’un quatrième de temps en temps : le chanteur des Coupe Gorge (cf Livre report de la part.1*) qui revient souffler dans un saxo sur un titre, et le chanteur-guitariste qui prend le trombone à coulisses.

*ATTENTION ! Il se pourrait que cette personne ne soit le chanteur de Coupe Gorge, mais alors je ne sais qui elle est ! C’est grave, docteur ?!

**EDIT – Nous avons le fin mot de l’histoire. Merci à la source même de nous avoir permis de lever le voile du mystère. Voici ses propos « Ici Erwann de Douarnenez…et je ne suis pas le chanteur de Coupe Gorge…que j’adore….mais le frère du batteur de Hit the Fan et de Philippe Colin, et j’ai été invité à pousser la chansonnette (avec mon frangin) sur le dernier morceau des copains de Never Back Down, et joué du saxo avec les super potes de Los Tres Puntos… voilà voilà ! ». Merci donc, Erwann de Douarnenez !

Avec les Los Tres Puntos, on entre dans une nouvelle dimension. Déjà, il faut savoir que le groupe délivre son ska punk depuis 1995 ! Là… nous tutoyons les 30 ans !

Comment les définir ? Prenez une dose de la Mano Negra, un rayon des Négresses Vertes, le tout dans le shaker d’une feria, sur un glaçon de punk rock ! Vous voyez un peu le topo ? La filiation est assez marquée également dans leurs prises de position. Le set aura de temps en temps des engagements mis en lumière, comme celui de défendre le milieu associatif et culturel. Ce n’est pas de la démagogie, mais bien la défense de notre futur… Ce n’est pas pour rien qu’on retrouvera dans le set une reprise de Ludwig von 88. ( Halala… ceci ne nous rajeunit pas !)

Des relents de ska, limite raggamuffin, auront vite fait de cueillir Nico, notre fan de reggae ! Les gens dansent, slament, se mettent torse poil. Et je vois même des couples se former (enfin, c’est ce que Mémé imagine…). Il y a beaucoup de gaieté, de discours engagés.

Et viva Galicia !

« Le fest en lui-même est bien géré. Concernant les groupes, en live c’est bien. Ça plaît à beaucoup de gens ici.» – Ywan

Setlist : Perpetua ; Ciudad Bianca ; La chaleur de vos voix ; Anonimo ; La réalité, El Sistema ; Sin Vuelta ; En mouvement ; Guapa ; AltaMar ; Nuevo Mundo ; Le temps passé ; Aficionados ; La Despedida ; America Latina ; Les sentiers de la gloire ; Pesadilla ; Gringo.

Georges Mickaël

J’avoue bien humblement que… Rhaaaa… le trap-je-ne-sais-pas-quoi, ce n’est pas tout à fait mon genre. Il est 1 heure du mat et je me dis que je vais shooter les quelques premières chansons, prendre la température et m’en retourner sagement dans mes pénates et autres charentaises. Ce n’est pô biiiiien, Mémé ! Ouais, mais faute avouée à moitié pardonnée.

Ceci dit… Je suis restée par curiosité et finalement, c’est tout le set que je me suis enquillé. Pourquoi ?

Parce que c’était fun comme tout ! Parce qu’on était tous chauds, fatigués avec cette furieuse envie de lâcher prise. Parce qu’on était conscients qu’on vivait les derniers instants du festoche. Et finalement, parce que j’avais en face de moi un groupe qui fait ce pas de côté humoristique et ironique comme j’aime.

Pour commencer, l’entrée sur du Georges Mickaël (prononcé à l’anglaise) – Careless Whispers – avec des costumes dans une dominante de rose bonbon, des chapkas, et autres cerfs de Noël en déco. Okayyyy… Mais très vite, Georges Mickaël (prononcé à la française) lève le voile du pot-aux-roses (non ils n’ont pas viré leurs costumes-pyjamas à cerfs roses et sapins). Comme dans les derniers instants d’un épisode de Scoubidoubibdouuuuhouuuuuuu, ils nous avouent être Phil Collin. Enfin… Philippe Collin, comme son homophone le colin. C’est qu’ils nous donnent le Merlu… euh.. la berlue, ces quatre-là ! Et ils vont finir la soirée, finir le festival, en feu d’artifices !

Comment décrire ce que j’ai vécu, sinon avec le terme de hallucinant ? On peut rapprocher le set d’un énorme karaoké géant, fait de mash-ups de titres des années 80, pour la plupart, liés à la sauce metal.

Je revois encore mon copain biker- photographe, T.Oria avec le chanteur du groupe Hatch, en train de chanter à tue-tête « Ti aaaaaaaamo… ti amo tiiiiii… ». Eh ouais ! J’ai des preuves ! Mais pire encore, certains ont même fait une chenille ! Si si, j’vous jure….

Donc on regarde un peu hébété en se demandant ce qu’on fait là. On persiste pour voir jusqu’où les quatre entités « Philippe Collin » vont nous mener. Et finalement, on signe en s’octroyant le plaisir coupable de chanter tous ces vieux titres (non, je ne suis pas allée dans la “cheucheu” !)

Humour et ironie, quand tu nous tiens. Merci pour ce set complètement décalé !


Setlist : Intro Georges fourrures ; 1 – Dance + Raining Men + (Fancis Cabrel) Encore et encore ; Medlezy80 ; Céline François : Fame Piano Debout ; Zoukmachine Queueleuleu ; Demis ; Né pour être vivant + Lavabo (Patric Lagaf) ; Jonhhy en Afrique du Sud ; Compagnie Créole ; Sarra Perque Ti Amo ; Marie Myriam Lou – Qui saura nous ; Khaled ; Comme d’habitude ; Queen ; Dalida en rappel

Voilà… une belle édition, haute en couleurs et en styles divers et variés. 

Merci à l’équipe du Festival De La Mer. 

J’espère vous recroiser dans la version été, maintenant !

Au dodo, Mémé !

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