Aller au contenu

Corpus Diavolis  /   Elixiria Ekstasis (2024)

  • par
Elixiria Ekstasis

Genre : Black Metal
Label :
Les Acteurs de l’Ombre Productions
Sortie :
15 mars 2024

Note : 80 /100 (Seblack)

Corpus Diavolis est de retour. Deux ans et demi après le flamboyant « Apocatastase » le groupe nous convie à un nouveau rituel entièrement tourné vers cet univers sataniste et ésotérique qui est le sien. Pour ce cinquième opus intitulé « Elixiria Ektasis », la formation du sud de la France a renouvelé son pacte avec les Acteurs de l’Ombre Productions.

Se pencher sur un album de Corpus Diavolis ne peut se résumer à simplement parler de musique. C’est aussi une expérience esthétique et philosophique où ces différents éléments sont réfléchis et liés entre eux. Pour «Elixiria Ektass», le groupe se montre toujours aussi ambitieux puisant la quintessence de son travail dans, je cite : «la sexualité féminine divine, la femme libérée en tant qu’initiatrice, en union mystique avec le Chaos. Elle lève haut son calice et offre son sang, l’Elixir de l’Extase. La bestialité, poussée à son paroxysme, se manifeste dans sa pureté, puis se métamorphose en nappes d’ambiance psychédéliques, en basses fréquences progressives et en chants sacerdotaux, pour former les parchemins sur lesquels sont inscrites les visions et les formules complexes d’un Esotérisme Charnel Satanique».

Particulièrement dense, cette description vient confirmer que pour Corpus Diavolis, le black metal est bien plus qu’une musique et le satanisme bien plus qu’un simple affichage. Sans nul doute, le groupe fait partie de ceux qui embrassent cet univers avec une conviction inébranlable et un niveau d’exigence et de connaissances toujours plus élevé.

L’artwork réalisé par l’artiste chilien Kerbcrawlerghost ne manquera pas d’interpeller également, quitte à susciter l’opprobre des puritains, que l’on parle ici d’individus ou des algorithmes qui sévissent sur divers réseaux sociaux. Toujours sur le plan visuel, le groupe continue d’affiner et de ciseler son univers comme en témoignent les photos et vidéos qui accompagnent la sortie de «Elixiria Ektasis». Un univers que le groupe conserve autant que possible pour ses prestations en concerts remarquables par leur esthétique très travaillée.

Afin d’aller au bout des choses, Corpus Diavolis a enregistré ce nouvel opus au Dæmonicreation studio, le mixage et le mastering ayant été, une nouvelle fois, confié à George Emanuel du Pentagram Studio à Athènes.

Nul doute donc «Elixiria Ektasis» ne peut se concevoir autrement que comme une expérience rituelle à la fois musicale, visuelle et philosophique ponctuée de différents moments que Corpus Diavolis développe sur neuf titres pour près d’une heure de musique.

Passé le nécessaire moment d’introduction, le groupe enchaîne sur un black des plus occultes. Guitaristiquement et vocalement, on est dans univers connu mais qui a encore gagné en finesse et en nuances avec de multiples transitions, des passages de chant scandés et bien sûr des chœurs. Ces traits on les retrouve sur l’ensemble de l’album mais avec une infinité de variations selon la couleur dominante que le groupe entend donner à chacune des compositions.

«Elixiria Ektasis» sera ainsi traversé de titres aux ambiances assez différentes. Le déchaînement et la frénésie habiteront ainsi « Key To Luciferian Joy » ou « Vessel Of Abysmal Luxury ». L’occulte saura se faire plus reptilien sur des compositions mid tempo tout aussi prenantes comme «Carnal Hymnody». L’aspect pleinement ritualiste se manifestera à diverses reprises notamment dans les pistes les plus longues qui laissent la part belle à des sonorités de synthé, de chœurs ou de sitar, pensons à «Cyclopean Adoration» ou au très riche final «Chalice of Fornication».

Mais bien évidemment, on ne saurait résumer l’album à une simple succession de compositions tantôt rapides ou plus atmosphériques. Ces nuances, Corpus Diavolis les amènent au cœur de morceaux tout en contrastes et en reliefs qui font de « Elixiria Ektasis » un album riche de multiples nuances de noirceur. Certains pourront toujours reprocher à cet opus quelques longueurs mais ce grief est hors de propos par rapport aux intentions artistiques du groupe qui est justement de donner vie à un véritable rituel.

Conséquent et travaillé dans ses moindres des détails, Corpus Diavolis délivre avec ce cinquième chapitre un album très abouti. Peut-être est-il un peu moins accrocheur que ne l’était «Apocatastase», encore que cela se discute, mais il est surtout beaucoup plus dense par la multiplicité de ses nuances qui en font un album qui s’apprécie autant dans l’immédiateté que sur la durée.
Tel Satan assoiffé de connaissances, le groupe poursuit de la plus belle manière son cheminement sur les sentiers du black metal et l’occultisme, à chaque sortie il s’enrichit et abreuve toujours un peu plus son auditoire sans jamais dévier de son cap.

Tracklist :

  1. His Wine Be Death (07:52)
  2. Key to Luciferian Joy (05:16)
  3. Carnal Hymnody (06:08)
  4. Cyclopean Adoration (09:59)
  5. Vessel of Abysmal Luxury (07:48)
  6. The Golden Chamber (05:03)
  7. Menstruum Congressus (04:46)
  8. Enfleshed in Silence (01:09)
  9. Chalice of Fornication (09:59)

Line-up : Daemon Creator – Chant, Synthétiseurs / Analyser – Guitares / Funeral – Basse / King Had – Batterie / Martial – Chœurs.

Liens :
https://corpusdiavolis.bandcamp.com/
https://www.deezer.com/en/artist/13546445?autoplay=true
https://www.facebook.com/CorpusDiavolis
https://www.corpusdiavolis.com/
https://www.instagram.com/corpusdiavolisband/
https://open.spotify.com/intl-fr/artist/3Ek2lLBUgcbcse2JUMbxEr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *