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Etoile Filante  /  Mare Tranquillitatis

  • par

Genre : Black Metal Atmosphérique
Label : Northern Silence Productions
Sortie : 1er mars 2024

Note : 75/ 100 (Seblack)

Né en 2014, le groupe français Etoile Filante ne s’était plus manifesté musicalement depuis 2020 et son premier album «Magnum Opus Caelestis», déjà sorti alors chez Northern Silence Productions. En 2024, revoilà donc le quatuor de retour avec un deuxième opus intitulé « Mare Tranquillitatis ».

Il est parfois de bon ton de reprocher aux groupes actuels de ne rien proposer de bien neuf, de ne pas sortir assez du rang pour se distinguer de la masse des sorties estampillées black metal. Voilà un grief que l’on ne pourra formuler concernant la musique et l’univers développé par Étoile Filante depuis ses débuts.

Comme son nom l’indique le groupe se place dans une thématique cosmique, celle-ci étant largement suggérée par l’utilisation abondante de nappes de synthétiseur. L’autre marqueur fort d’Étoile Filante est de lier cet élément à la mythologie grecque. Pour « Mare Tranquillitatis », le quatuor fait principalement référence à la cité de l’Atlantide. C’est d’ailleurs probablement cette cité engloutie qui figure sur l’artwork dans des couleurs et un graphisme relativement proche de ce que le groupe avait proposé sur son premier album. La lecture de la tracklist finit de confirmer la place de la cité des Atlantes avec, par exemple, un hommage au recueil de nouvelles fantastiques « Poseidonis », de l’écrivain américain Clark Ashton Smith, écrit dans les années 1930-40.

Ce mélange entre futur et passé, on le perçoit dans les lignes de synthétiseur évoquées plus haut mais aussi avec l’utilisation d’un des plus anciens instruments électroniques : le thérémine. Créé dans les années 1920, cet appareil a notamment été utilisé dans les films des sciences fictions des années 1950. Il apporte, sans nul doute, à la musique d’Étoile Filante une certaine patine qui peut évoquer ce pan du cinéma tout aussi bien que certaines séries d’animations japonaises des années 80 qui aimaient, elles aussi, mélanger passé mythologique et sciences fictions.

A cette bande sonore assez particulière, le groupe associe un black metal que l’on pourrait qualifier de progressif dans le sens où la musique se développe selon une progression narrative faite de circonvolutions qui parfois prennent le temps de se dérouler tout en se montrant plus appuyées à d’autres. Si on ajoute à cette formule un chant au timbre très amer, la musique de « Mare Tranquillitatis » s’avère aussi étonnante que l’était celle de «Magnum Opus Caelestis». Durant ces années, on sent aussi que le groupe a peaufiné sa formule et parvient à proposer un ensemble de compositions plus fluides et doté d’un son plus travaillé encore.

Au-delà de ces quelques remarques, il est assez difficile de trouver les justes mots pour décrire la musique de ce deuxième album. Très personnellement la musique d’Étoile Filante m’évoque quelque chose qui serait au croisement de K Amon K et de Monolithe. Le premier pour la partie black avec des structures progressives et surtout le chant. Le second pour les synthétiseurs et le côté cosmique.
Après ce n’est qu’un vague ressenti mais ce qui est certain c’est que l’on est pas ici face à un black metal atmosphérique ordinaire. Comme pour le premier album, il m’a fallu un peu de temps pour totalement me familiariser avec les nappes de clavier. Mais au fil des compositions et des écoutes ce sentiment un peu mitigé s’est largement dilué pour me laisser porter dans l’univers bien particulier du groupe, au point d’y revenir avec une certaine délectation.

Pour ceux et celles qui suivaient déjà le groupe, ils ne seront pas totalement surpris par le contenu de « Mare Tranquillitatis » qui se situe dans la continuité de son aîné. Pour les autres, l’étonnement sera certainement plus important dans le bon sens ou le mauvais car les choix faits par le groupe en matière d’instrumentations peuvent autant plaire que déplaire. Dans tous les cas, voilà un album qui ne devrait pas laisser indifférent.

Tracklist :

  1. Sur les stèles des soleils entrevus, ou le châtiment de Neptune (10:55)
  2. Fragments de Poseidonis – d’après Atlantide de Clark Ashton Smith (08:20)
  3. Mare Tranquillitatis (02:05)
  4. La traversée (04:02)
  5. Naufragés de l’océan d’Onyx (08:01)
  6. Le vent des éternels (06:27)

Line-up : Einsiedler – Basse / Phobos – Chant / Chazoul – Guitares, synthétiseurs, thérémine / Kryos – Batterie.

Liens :
https://etoilefilante-northernsilence.bandcamp.com/album/mare-tranquillitatis
https://www.deezer.com/fr/artist/83920992?autoplay=true
https://www.facebook.com/Etoile.Filante.France
https://www.instagram.com/etoilefilante_blackmetal

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