1… 2… 3… Soleil !
Cette boule lumineuse que certains adulent depuis des siècles et des siècles s’imprime sur notre rétine lorsqu’après avoir frappé les trois coups cérémoniels nous nous retournons vivement pour savoir qui tente de nous suivre. On ne peut s’empêcher de lancer un juron, un cri qui monte des entrailles pour assainir notre rage. Désormais, nous ne verrons plus qu’en contre-jour, un joli noir et blanc qui n’accepte aucune nuance de gris.
Ainsi vont les pochettes de Ende, sans concessions. Ainsi va la musique proposée par le duo I.Luciferia et Thomas Njodr, tantôt déchirante comme seul sait le faire un DSBM, tantôt acérée, malsaine, rapide, proche de l’apoplexie que les Trve manient avec plaisir et délectation.
1… 2… 3… Lune !
C’est au cœur de la nuit, qu’on apprécie encore plus le black metal cinglant de Ende. Car on y trouve des ambiances allant des cris d’agonie aux chants liturgiques, en passant par les croassements des freux, le tocsin au loin, … Entre Rennes et Angers, on sent l’humidité sortir des cimetières, se dégager de l’humus au cœur des bois, laissant planer une brume où nous pouvons y voir les formes des démons que la musique appelle de toutes ses forces.
1… 2… 3… Albums !
Non non non… Doublez la mise. C’est pas moins de six albums, depuis 2010 , en seulement 14 ans, que le duo nous gratifie de son black metal plutôt anciennes générations. Rajoutez à cela trois Splits, une démo et un album live, on peut dire qu’ils sont foisonnants, au grand plaisir des puristes.
1… 2… 3… Duo !
Deux personnes au sein de Ende ? Pas tout à fait. On commence par une personne, oui… un one man band dès 2008, sans nom… En ressort une démo, The Gods Rejects qui sortira seulement en 2015 sous la forme de 66 cassettes. Et c’est seulement en 2010 qu’arrive Thomas, batteur aux BPM qui essouffleraient un cheval lancé au galop ! Mais sur scène, ils ne se contentent pas de la formule initiale, ils s’adjoignent la participation de guests, musiciens de sessions live.
1… 2… 3… Pistes !
Beati Mortvi, c’est une compilation de quelques titres de ce groupe qui hante les scènes black et autres festivals (un live a d’ailleurs été enregistré en 2022 au Motocultor !) depuis 2010 (2008). En tout, ce sont seize morceaux que l’on va retrouver sur cet opus, offrande faite juste avant le grand retour de Ende et de son prochain album, à venir en 2024 (L’Aube des Anathèmes).
Pour vous remettre dans le jus, Ende nous gratifie de deux morceaux sortis sur Splits, Liber Damnatus I et II, toute la démo de 2008/2015 avec un son plus clair (ce qui n’est pas le cas pour tous), six pistes lives (au Music Hall, Allemagne) et trois Covers, « Cosmic Keys to my Creations and Times » de Emperor ( tiens donc, on sent bien la filiation), « Transylvania » de Mütiilation et « Wings of Funeral » de Morbid.
1… 2… 3… Minutes !
Hormis les pistes d’ambiance (pour le set live), On navigue plutôt entre quatre et huit minutes par morceau pour Beati Mortvi, Reliquat Mortifère qui fera la part belle aux titres en anglais. Ce que je trouve personnellement dommage. Car souvent et de plus en plus, nous trouvons du chant en français dans la discographie de Ende. On y sent comme pour Emperor, la filiation avec notre Seth national. Chanter en français apporte toujours une touche différente, une aura particulière. Sur la compilation, on reste dans ces titres en anglais.
3… 2… 1… Choix !
Choisir, c’est renoncer. On a déjà vu au paragraphe précédent, qu’une option avait été mise pour le choix de la langue. Un autre également sur les titres en eux-mêmes. Plutôt que d’aller piocher dans les six albums, ce sont les Splits, des morceaux lives (oui, issus desdits albums : « When Crows flew Above Märhn » , « Cylenchar » et « Das Hexenhaus » sont issus du LP Emën Etan, 2017, tandis que « Black Sorcery of the Great Macabre » vient de Rebirth of the i, 2015) , de covers sessions et d’une démo sortie en seulement 66 tapes. De là à se dire qu’on met en avant les morceaux moins connus, on n’en est pas loin. Et c’est plutôt bien joué !
Oui, bien vu… même si j’aurais aimé retrouver quelques titres du premier album Whispers of a Dying Earth, que j’affectionne particulièrement car j’y trouve un black pas seulement tranchant et malaisant, mais aussi de ce black qui tente des percées vers de nouvelles contrées. Oui, sur ce premier LP, on y trouve plein de belles trouvailles. Mais je vous rassure, on en trouve également sur les titres de la compilation. Écoutez donc ce passage aérien de par sa mélodie vers 2:00, sur « Liber Damnatus Psalm I », alors que derrière, ça envoie de la scie à métaux lourds !
3… 2… 1… Reliquat !
Entrons en béatitude… même si nous ne sommes pas morts. C’est bien vivants que nous allons nous ré-approprier une partie de l’œuvre de Ende, de celle qui n’est pas mise en avant en général. Entrons en béatitude devant cet ex-voto déposé au pieds du Grand Œuvre de Ende, qui n’oublie pas la moindre parcelle de titres, ces petites perles qui restent inconnues, véritables reliquats des écoutes d’albums, les reliant dans cette compilation, avant de nous apporter une offrande d’un tout autre acabit, un effort long, qui gravera les pistes dans le marbre des écoutes.
3… 2… 1… Partez écouter, savourez !
Tracklist :
1) Beati Mortvi
2) Liber Damnatus, Psalm I
3) Liber Damnatus, Psalm II
4) Cosmic Keys to my Creations and Times (Emperor cover)
5) Transylvania (Mütiilation cover)
6) Wings of Funeral (Morbid cover)
7) Intro/Empty
8) Your Purity
9) Land of the Dead
10) Pigs
11) Invocation
12) When Crows flew Above Märhn Emën Etan 2017
13) Black Sorcery of the Great Macabre rebirth of the i 2015
14) Cylenchar Emën Etan 2017
15) Das Hexenhaus Emën Etan 2017
16) Revocation
Line-up : I.L – Guitares, Basse, Chants, Ambiances / T.Njodr – Batterie
Live guests : RLN – Guitare / Briac – Guitare / Valentin – Basse
Liens :
https://www.facebook.com/ENDE.official
https://ende-official.bandcamp.com/music
https://www.instagram.com/ende_official_insta/
https://www.metal-archives.com/bands/Ende/3540327449