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Pâlefroid –  L’appel

Pâlefroid Artwork

Genre : Black Metal
Label : Antiq Records
Sortie : 26 mars 2024

Note :  95 /100 (Seblack)

Après un Ep et un premier album des plus convaincants, Pâlefroid sonne l’heure du rappel en proposant son deuxième long format. Comme pour l’opus éponyme, le qualitatif label Antiq  est à l’œuvre pour la sortie de « L’appel » qui s’orne une nouvelle fois d’une superbe peinture de la main de Joanna Maeyens

D’ores et déjà on relève la volonté d’une certaine continuité avec ce chevalier sur son destrier sonnant cette fois l’appel des troupes. La posture, plus dynamique, nous donne finalement un petit indice sur la musique contenue dans ces neufs compositions et avant même d’avoir écouté la moindre note de ce nouveau chapitre, « L’appel » dispose donc déjà d’un certain nombre d’atours des plus attirants. 

Rappelons que Pâlefroid est un one man band. L’homme s’était d’ailleurs occupé d’absolument tous les aspects de la musique sur ses deux premières œuvres. Ici, la porte s’est un peu entrouverte : « L’appel » a été enregistré au Prieuré Noir, les arrangements, la programmation de la batterie, le mixage et le mastering ont été confié à Fabien Guillot de Certa Mortis. Plus encore, Hyver a apporté sa plume et sa voix pour une chanson intitulée « Sur les ailes de la tempête » qui n’est pas sans évoquer le méchant coup de vent que son interprète et ses proches ont subi il y a peu. Et oui dans le black metal aussi parfois on se serre les coudes.

Mais venons en à la musique ! Sans détour, de « L’impie »  à « La mort du roi », Pâlefroid mène neuf charges implacables. Le riffing est glacial et féroce, il s’abat comme une série de bourrasques venues des plus froides contrées. Tous les morceaux, à l’exception de « La mort du roi », commencent ainsi de manière tempétueuse voire épique et quand bien même ce dernier morceau est un peu différent des autres, il trouve pleinement sa place concluant l’opus sur une note majestueuse et particulièrement sombre.

L’ensemble rythmique est soutenu par une myriade de mélodies mordantes. Plus encore que sur l’album éponyme, les guitares ne font pas de quartiers. Le chant rauque n’ est pas moins féroce et fait merveille pour conférer à l’album cette noirceur qui n’est pas sans rappeler celle de certains de nos cousins québécois. Ce sentiment est d’autant plus présent que Pâlefroid chante toujours en Français et de belle manière puisque que, tout en préservant ses accents rocailleux, il parvient à rendre ses paroles suffisamment audibles aux oreilles averties.

Incontestablement avec « L’appel », Pâlefroid continue de s’affirmer comme une formation  au caractère bien trempé. Belliqueux et exécuté avec une rare conviction, les morceaux ne pourront que parler aux amateurs d’un black metal qui a à la fois un pied dans le passé et un autre dans le présent.

Le passé, incontestablement, Pâlefroid lui accorde une importance capitale. Cela se ressent dans la musique qui dégage à la fois cette froideur norvégienne et cette propension suédoise à la mélodie. Ce passé, il habite aussi une grande partie des paroles qui s’enracinent, comme le premier album, dans un univers médiéval où sont mis en exergue des valeurs à la fois belliqueuses et chevaleresques. Les mots eux-mêmes sont aiguisés et tranchants, perpétuant ainsi un attachement d’une partie de la scène black metal française à la belle langue.

Pour autant, Pâlefroid n’a rien de passéiste non plus. S’il se tourne vers le passé, ce n’est pas pour s’y cacher mais pour y puiser les inspirations qui vont lui servir à avancer et affronter un présent peu satisfaisant (doux euphémisme). Ainsi, si la musique ne renie en rien le patronage des aïeux et le met en exergue même, elle ne s’enferme pas non plus dedans. Preuve en est donnée par le son de l’album qui nous montre que Pâlefroid sait aussi utiliser les armes du présent pour aboutir à un rendu extrêmement puissant et redoutable d’efficacité. Les ponctuations en voix claires, loin d’être des concessions ou même de simples respirations, donnent encore un peu plus de relief à une haine à la fois sacrée et solennelle.

On renoue ainsi dans « L’appel », avec cette geste black metal où l’artiste affiche souverainement son mépris pour un présent oublieux et entend le combattre les yeux dans les yeux et non le fuir en se réfugiant comme un gueux dans quelque univers fumeux.

Avec « L’appel », Pâlefroid confirme donc non seulement toutes les qualités entrevues avec son premier album mais il franchit de nouveaux paliers. Avec des compositions et des sonorités acérées autant que mélodiques, le groupe chevauche toujours plus loin, l’épée au poing et sous la bannière d’un black metal français auquel il fait honneur.

Tracklist :

1. L’impie (04:40)  

2. Debout les morts! (04:57) 

3. Reconquête (05:00)  

4. La houle (04:55)  

5. Sur les ailes de la tempête (05:00)  

6. L’appel (06:12)  

7. Bâtard galeux (05:45)  

8. Pro Patria Mori (06:12)  

9. La mort du roy (05:24)  

Line-up : Matthieu – Tous les instruments.

Liens :

https://palefroid.bandcamp.com/album/lappel

https://www.deezer.com/en/artist/184455577

https://www.instagram.com/palefroid.bm

1 commentaire pour “Pâlefroid –  L’appel”

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