Live Report
Quand on chronique l’album d’un groupe, et qu’en plus il s’avère être un coup de cœur de ce début d’année, que demander de plus que de sauter sur l’occasion pour le voir en live ! Alors imaginez la même en double…
Vous comprenez pourquoi, en ce mercredi férié, Mémé n’a pas hésité une seule minute pour sauter dans sa p’tite voiture bleue pour lui infliger quelque 300 km en direction de Nantes, où je retrouverai le copain Virgile Tollé de Nawak Posse. Lui, il vient faire des interviews… Mémé a donc insisté pour s’immiscer dans la conversation, mais voilà… Même après avoir reporté le rendez-vous de 1h, on a attendu… attendu… attendu…
Ahhhhh… Un début de long week-end sous un beau soleil, il n’en fallait pas plus pour que les Parisiens convergent vers les vertes étendues bretonnes. En d’autres termes, ça bouchonnait sur l’axe Est-Ouest !
Une bière plus tard, deux bières plus tard et un retour à l’hôtel pour se sustenter, voilà qu’un message nous parvient : ça y est… ils arrivent. Les deux groupes quasiment en même temps.
On n’ira pas de suite les solliciter pour une interview, devant jouer dans la demi-heure qui suivait… C’est donc naturellement que j’ai laissé Virgile à sa besogne, Virgile que chacun vient saluer, quand mémé se voit conférer un joli « Bonjour Madame » du bassiste de Demande à la Poussière. Pourquoi ai-je l’impression qu’il m’a prise pour la mémé de Virgile ?!
Allez… passons ces considérations et sautons à pieds joints devant la petite scène où, justement, Demande à la Poussière se met en place.
Quatre titres du premier album – Demande à la Poussière-, un du second – Quiétude Hostile – et quatre du dernier – Kintsugi. Voilà par le menu ce que nous allons découvrir.
C’est encapuchonné que le nouveau chanteur, Simon, viendra nous chatouiller les oreilles. L’ambiance est sombre, très sombre. Tant dans le visuel que dans la musique qui se veut d’une lourdeur à faire ployer le dos d’Edgar, le guitariste, et de Neil, le bassiste. A d’autres moments, nous sommes plongés dans l’enfer du rouge enfumé, ce qui se mariera à merveille avec la petite sirène que Simon fait beugler carrément depuis le public. Sur le fond, un visuel numérique vient souligner d’images variées autant que synchronisées le set.
Comment vous dire que l’on se retrouve complètement plongé dans l’intensité d’un set qui vous jette à terre, à mordre la poussière. Le seul petit bémol vient d’une sonorisation qui n’offre pas toujours « la visibilité » du chant, selon l’endroit où l’on se situe. A droite de la scène, tout devant, les parties parlées n’étaient pas forcément audibles – à moins que ce ne soit la surdité latente de Mémé ! Heureusement, il suffit de bouger un peu pour avoir son plein de growls et autres voix décharnées. Quel panel de techniques vocales !
La basse, les riffs de guitare font vibrer nos poils en érection de textures cinglantes qui résonnent à l’envi. Poils qui seront caressés ensuite par un jeu de batterie maîtrisé, au cordeau, de Vincent.
La scène étant assez petite, c’est assez régulièrement que Simon descend dans la salle, pour ne pas dire la fosse, et chante au milieu du public. Il faisait sombre, et l’une de ces descentes a failli tourner à la descente aux enfers avec un cassage « de margoulette » évité de justesse.
Mais cela n’a pas empêché de surkiffer le moment.
Merci DALP !
Setlist : Inapte ; Kintsugi ; Quiétude Hostile ; L'Univers ; Etranglé ; Ichinawa ; La parabole des aveugles ; Condamné ; Accroché
Après un court laps de temps dédié au changement de plateau, nous voilà accueillis par Vesperine. Directement, on est mis au jus : un cube troué de toutes parts gît en pleine salle, devant la scène. Tout est sombre, si ce ne sont les rais de lumière qui jaillissent dudit cube, qui sera la mini scène ultra personnelle de Rémi, chanteur de Vesperine, lui conférant une aura mystique assez bienvenue.
De toute façon, il n’aurait pu en être autrement, cinq sur scène, cela tenait du pari scabreux. C’est donc parfois face aux musiciens et à la scène, parfois face au public qu’il nous offrira sa voix post-hardcore reconnaissable et bien marquée. Certains pourraient être chafouins de voir le dos du chanteur faisant face à ses comparses, quand personnellement, j’avais cette impression d’être dans son clan. Pour un peu, je me serais bien mise à chanter aussi. OK… il valait mieux pas.
Je n’aurai pas la setlist complète, mais on reconnaît d’emblée quatre morceaux du dernier album, sorti il y a peu également, Perpétuel. En commençant par les deux morceaux du Mouvement I – qui sont pour ma part les hits de l’album – et continuant sur les deux morceaux du mouvement II. Le tout dernier morceau joué sera issu du premier album.
C’est donc une forme de release party qu’ils nous offrent, sur cette tournée. Ce qui est amusant, c’est le choix de commencer par le début logique, mais qui n’est certes pas celui de l’album, celui-ci commençant par le second titre du Mouvement III, offrant ce rythme de moto perpetuo.
On navigue sur des jeux de lumières qui collent avec l’intensité de la musique de Vesperine. J’avoue que j’appréhendais un peu le live du groupe pour la simple et bonne raison que le mix est si magistralement millimétré sur album, avec un jeu de batterie organique, que je craignais un sacré déséquilibre. Mais il n’en a rien été ! J’ai retrouvé en live l’exacte réplique de l’album mais la chaleur et l’intensité du live en plus. C’est tellement beau, qu’on n’avait pas envie de décoller.
Mais il le faut bien… Et c’est sur un p’tit nuage que Mémé s’en retourne à sa chambre d’hôtel, consciente d’avoir vécu l’un des concerts de l’année. Vous êtes passés à côté ? Tant pis pour vous… Je ne peux que vous encourager à scruter les agendas pour sauter sur les prochaines dates.
Le pari d’une tournée avec ces deux groupes pouvait sembler osé, diamétralement éloigné (je n’irai pas à dire opposé, il ne faut pas exagérer), et pourtant, ça l’a fait. C’était une soirée faite d’intensités, chaque groupe ayant la sienne en particulier.
J’en veux encore !
retrouvez les chroniques des deux albums ici :
Retour de ping : Interview – Demande à la Poussière - Memento Mori Webzine