Genre : Rock Metal
Note : 90 /100 (WvG)
Label : Ellie Promotion
Sortie : 14 Avril 2024
Ça faisait un moment que je n’avais pas mis les pieds dans le milieu (et « les pieds, je les mets où je veux, Little John… »), un moment que mon encre noire ne s’ancrait plus sur la page blanche, un moment que ma verve s’était ramollie, que ma plume ne s’était pas redressée, sans que la muse m’habite… Bref, je ne suivais plus trop les actualités musicales metal and friends. La faute au temps, à l’envie et à une impression de redondance, de déjà-vu/entendu… Faut dire que, plutôt porté sur le Metal sympho ou Power, ça commence soit à tourner en rond (coucou les derniers albums de Rhapsody of Fire et Hammerfall) soit à s’auto-parodier pour continuer d’exister (Freedom Call… voire des groupes qui affichent clairement leur bannière parodique, type Nanowar ou Ultra Vomit – cf. leur album à venir).
Par conséquent, difficile de me donner envie de me bouger pour aller en concert, et encore moins en fest. Or il se trouve que Gisors accueille désormais deux festivals en plein essor et pérennes : le Gisors Metal Fest (plutôt typé HxC) et le Kave Fest (même si encore trop teinté Metalcore, avec une diversité plus marquée). C’est donc via l’affiche de ce dernier (Septicflesh en TA pour un prix modique, on ne va pas cracher dessus) que j’y ai remis le pied pour reprendre le mien, du moins essayer, et je n’avais donc pas du tout écouté les autres groupes dans le running order. Grand bien m’en a pris puisque ça m’a permis de découvrir Storm Orchestra, groupe dont je vais présentement vous exposer les raisons de ma satisfaction (et pourquoi j’écris de nouveau à votre encontre, lecteurs potentiels).
Orage ? Oh, des espoirs, jeunes espoirs sur la scène française de facto que cet orchestre, du moins ce trio parisien labellisé « alt-rock ». Pour faire assez synthétique, les puristes de greuh greuh et « y a pas de blastbeat donc c’est de la merde » peuvent passer leur chemin tout de suite, puisqu’ici, on se retrouve face à une symbiose entre Muse, Placebo, Breaking Benjamin et Nothing more pour un rock groovy et teinté metal. Leur concert au Kave fest ayant été carré et punchy m’a incité à faire un pit stop au merch’ et me procurer leur premier album intitulé « What a Time to be Alive » (après un EP paru en 2021) dont une bonne partie du set contenait les morceaux.
En fait, je devrais plutôt dire « tubes » parce que c’est redoutablement efficace ; on sent que le groupe fondé en 2013 a pris le temps de maîtriser son sujet avant de passer par la case studio et pondre un album aussi carré que l’a été leur set : onze titres et rien à jeter, tantôt balançant, tantôt mélodique, du premier riff de guitare à la dernière note de piano. Le trio constitué de Maxime Goudard (chant/guitare), Adrien Richard (basse/backing) et le dernier arrivé Loïc Fouquet (batterie) a mûri cet album (et probablement celui à venir dont je n’ai écouté qu’un single, « Bright Soul », à l’heure actuelle) de manière à faire ressortir la quintessence de leur musique et tout le potentiel qu’elle a en live, poussé à un niveau professionnel. De l’efficacité pendant une quarantaine de minutes.
Autre point (qui est peut-être un détail pour vous mais qui pour moi veut dire beaucoup), qu’on aime ou pas le timbre et les inflexions de la voix du chanteur, il y a UNE qualité indéniable : la qualité de l’accent ! Pas des français qui écrivent des chansons en anglais « parce que… » [ajouter la mention inutile] et baragouinent en yaourt mais un groupe qui veut fournir une réelle qualité auditive, ce que je respecte profondément.
Quand le morceau d’ouverture « Piece of you » donne le ton et la puissance, « Demons » calme le jeu et les glissandi sur « Criminal » (qui pourrait limite être une power ballad si le gros son n’était pas un argument de taille) apaisent et donnent de la tendresse dans la rudesse du grain cumulée à la lourdeur des frappes et la basse qui galope quand elle ne se fait pas pesante.
Je pourrais passer des heures à vous convaincre en vain, je vous invite davantage à jeter (puis récupérer) votre oreille et prendre votre pied, avec votre petit cœur – avec les doigts – de « fragile » qui préférera dire « gneu gneu, c’est pas metol », en allant écouter deux titres ci-dessous :
Si vous êtes amateurs de leurs influences, vous ne pouvez pas passer à côté de ce groupe en devenir (et pour une fois « à la française », sans être péjoratif).
Tracklist :
1- Piece of you
2- Suspect
3- Wait a Minute
4- Criminal
5- Now or never
6- Come undone
7- Tones of the Thunder
8- Queen
9- Break the Rules
10- DIE DIE DIE
11- Demons
Line up : Maxime Goudard – chant, guitare / Adrien Richard – basse, backing / Loïc Fouquet – batterie
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