Genre : black metal / Label : Debemur Morti Productions / Sortie : 27 septembre 2024
Note : 90 /100 (Seblack)
Les Polonais de Arkona font partie de ces groupes que je suis de près et depuis longtemps. Au moment d’aborder un de leur disque, l’objectivité n’est donc pas forcément de mise (pour peu que cette chimère existe vraiment d’ailleurs). C’est ainsi depuis 2001 et la sortie de « Zeta Reticuli » et cet intérêt ne s’est jamais démenti depuis.
En plus d’une vingtaine d’années, la musique de Arkona a eu le temps d’évoluer. Mais à chacune de ces évolutions Korzon et ses sbires ont toujours su proposer des compositions où l’ADN du groupe restait bien prégnant. Arkona c’est une sorte d’idéal tout à la fois épique, puissant et traversé par des claviers conférant à ce black metal une forme souvent accomplie.
Sans surprise donc, « Stella Pandora » ne fera pas exception à mes yeux et oreilles. On pourra ne pas être d’accord avec cela bien sûr, mais dans l’ensemble je resterai sourd à ces arguments. Je l’avais dit, je ne serai pas objectif.
Passons… pour ce huitième album du groupe, il aura fallu patienter presque cinq longues années pour que le groupe assure la succession de “Age of Capricorn”. Honnêtement j’ai bien cru qu’on était reparti pour un long silence discographique comme celui de 2003-2013…mais non ouf ! Côté label, la stabilité est de mise puisqu’il s’agit de la troisième sortie du groupe chez Debemur Morti Productions. En se penchant sur les titres de ses six compositions, on remarquera cette fois une nette inclinaison pour la mythologie grecque et la mort. Cela n’en fait pas pour autant un « concept album » mais ce fil est bien présent et va placer la musique sous le sceau du grandiose qui en impose.
Car oui, beaucoup de choses en imposent dans cet album. Le son tout d’abord qui est énorme (presque un peu trop) et donne la pleine mesure de la puissance des guitares, de la basse, de la batterie et du chant. La qualité des compositions ensuite : les chansons sont accrocheuses sans pour autant tomber dans la facilité ou une quelconque forme de systématisme. On notera au passage quelques enchaînements et transitions entre certaines pistes qui donnent cet agréable sentiment que chaque compo est le prolongement de la précédente. Aux différentes écoutes (et il y en a eu quelques-unes…) je n’ai pas vu passer les quarante sept minutes de cet album et ça c’est toujours un très bon signe.
Alors pas un bémol ? Même pas un petit regret ? Si un… Voire deux…j’ai déjà un peu suggéré que le son était un petit peu trop massif à mon goût, mais ce qui me chagrine le plus ici ce sont les claviers. Les orchestrations ont beaucoup contribué à l’intérêt que je porte au groupe. Or ici, je les trouve vraiment sous-utilisées. Bon c’était déjà un peu le cas sur « Age of Capricorn » voire sur d’autres…. L’affaire est d’autant plus frustrante que quand ces sonorités sont de sortie (ou davantage mises en valeur), la musique devient véritablement grandiose et irrésistible. Écoutez les titres « Altaria »… ou « Aurora » qui referme l’album, vous m’en direz des nouvelles…
Reste que, « Stella Pandora » démontre donc , si besoin était, que Arkona reste Arkona : une référence solide, parfois sous-estimée, mais hautement recommandable voire franchement indispensable.
Tracklist :
1. Pandora (08:51)
2. Altaria (07:48)
3. Necropolis (07:44)
4. Elysium (07:02)
5. Prometeus (06:56)
6. Aurora (09:06)
Line-up :
Khorzon – Guitare, Orchestrations.
Zaala – Batterie.
Drac – Chant, basse
Kaamos – Guitare.
Liens :
https://arkona.bandcamp.com/music