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LE COVEN DU CARROIR – Tenebrae Fabulae

  • par

Genre : Black Metal 
Label : France Black Death Grind
Sortie : 13 Septembre 2024

       Note : 85/100 (LB D)

                  On connaît le Berry surtout pour ses spécialités culinaires, la galette de pommes de terre, les œufs à la couille d’âne (si,si !) et autre pâté Berrichon. Les footeux vous diront qu’ils connaissent cette région pour la Berrichonne de Châteauroux, club connu pour ses petits exploits en coupe de France ou ses quelques montées éphémères dans l’élite du football français. Mais, connaissez-vous le Berry pour ses mythes, ses légendes ou ses croyances ésotériques? Non ? Et bien moi non plus, du moins jusqu’à ce que j’apprenne l’existence du groupe Le Coven du Carroir.

       Avant tout, une petite présentation s’impose. Tout d’abord, il y a cet étrange nom en 2 mots, le Coven du Carroir. Le coven, en anglais, se définit par une réunion de personnes qui pratiquent la sorcellerie, et le carroir, en Berrichon, c’est le nom donné au carrefour ou croisement des routes. A l’origine de cette formation se trouve un guitariste chanteur se prénommant le Sorcier du Berry. S’en suivent deux autres musiciens, Bleiz et Marin Semellé, respectivement à la guitare et à la basse. En formant ce groupe en 2022, à Bourges, le trio avait pour but de mettre en valeur les histoires et traditions de leur terroir. Quasiment inconnues du grand public, elles seront célébrées comme il se doit sur leur premier album, intitulé “Tenabrae Fabulae” qu’on pourrait traduire en français par “Légende Sombre”, et ce n’est vraiment pas un hasard non plus.

       Quatre titres sur sept sont consacrés à ces légendes du Berry, et c’est ainsi que nous découvrons l’existence, et ce dès l’ouverture de l’album, de la femelle noire de Romorantin, vieille dame considérée comme une sorcière que tout le monde fuyait comme la peste. Du pont de Beaugency, dont la légende dit qu’il fut construit en une nuit par le diable en échange d’une âme, les habitants lui offrirent un chat. C’est d’ailleurs, ce thème qui sera choisi et qui ornera cette magnifique pochette. Troisième Récit mentionné, les lavandières de nuit, qui nettoyaient le linge des futurs défunts dans un cours d’eau ou un lavoir la veille de leur mort. Et enfin, les meneurs de loups, conte évoquant des anciens loups-garous, qui, après avoir conclu un pacte avec le diable, ne se métamorphosent plus et prennent la direction et la protection des meutes de loups. Les trois derniers titres se concentreront davantage, et plus globalement, sur la sorcellerie et le paganisme, tout en dénonçant la religion catholique dans son ensemble.

  

       Mais toutes ces anecdotes ne seraient rien si elles n’avaient pas été agrémentées de musiques. Nos trois compères nous ont composé quelques hymnes bien Black Metal autant mystique qu’horrifique, parfois saupoudré de riffs heavy (“Torning The Veil”) ou voir carrément thrash sur “Black Female”. Dans l’esprit, toutes ces inspirations ne sont pas sans rappeler le Black Metal si atypique des Norvégiens de Satyricon.  Les parties symphoniques, les chœurs et autres diverses orchestrations sentent bon le Black Sympho des années 90 (on pensera bien sûr à Cradle Of Filth). La scène grecque est clairement perceptible dans les atmosphères ésotériques et la théâtralité des titres, on peut citer sans vergogne Rotting Christ ou Macabre Omen, particulièrement flagrant sur “Wolf Leader”. Mais toutes ces influences ne sont pas de vulgaires plagiats, ici tout est digéré, maîtrisé et bien ficelé. Le chant criard est varié et totalement possédé, apportant lui aussi sa petite pierre à l’édifice en accentuant le côté malsain et terrifiant de la chose. Pour autant, le titre le plus surprenant est sans aucun doute “Bean Nigghe” avec son intro très techno indus, la batterie programmée si souvent décriée dans notre musique est ici mise en valeur. Du fait de la non-présence d’un batteur, je pense qu’elle pourrait susciter de nouvelles perspectives pour nos compositeurs à l’avenir.

     Alors, pour résumer la situation, je dirais que Le Coven du Carroir nous a concocté un premier album de très bonne facture, et déjà l’impatience me guette pour les prochains enregistrements. Tout comme pour Anakreb que j’ai chroniqué dernièrement, je le range sans problème dans les catégories “groupe à surveiller” et “grand espoir du Black Metal Français“. Un conseil, si vous ne le connaissez pas, penchez vous très vite sur cet album, il en vaut vraiment le détour.

Tracklist : 

  01 – Black Female 

  02 – Devil’s Bridge

  03 – Bean Nigghe

  04 – A New Age Has Come

  05 – Torning The Veil

  06 – Gods of Old

  07 – Wolf Leader

Line-up : 

Le Sorcier Du Berry – Chant, Guitare / Bleiz – Guitare / Marin Semelé – Basse.

Liens : 

https://lecovenducarroir.bandcamp.com/album/tenebrae-fabulae

https://www.facebook.com/LeCovenduCarroir

https://www.instagram.com/covenducarroir

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