Le Spot (Spezet – 29)
Textes et Photos : Mémé Migou
12 Octobre 2024
Crédit Vidéo : Bruno Guézennec

E pardon Spezed e oan bet E pardon Spezed e oan bet Ur Plac’h yaouank am eus kavet… La la la la leno, la la la la leno La la la la lo, la la la looooooooo….
Depuis plus d’une semaine, j’ai cette chanson du répertoire breton, mise en lumière par Alan Stivell, en tête. Pourquoi donc, me demanderez vous ? Allez… Vous n’en avez pas une petite idée, là ?
Ce samedi 12 octobre 2024, Mémé a pris sa p’tite voiture bleue en direction de Spezet ! Et qu’y avait-il là, bas, dans le centre Finistère ? Rien de moins que la release party de Infern, un événement à ne pas louper… mais pas que !

Eh oui…. Le café « Le Spot », verra aussi deux autres groupes se produire, dont Lacabra, groupe américain, en mini tournée en France. Hep ! Vous là, dans le fond de la salle, vous avez un peu suivi nos interviews, sur Memento Mori Webzine ? Non ? Laissez donc Mémé vous faire un p’tit récap :
D’une part, vous avez Anthares, groupe de Thrash breton, qui pour ses trente ans – OK, ce n’était pas expressément organisé pour cet anniversaire – se voit prendre l’avion pour aller en direction du Nouveau Monde. Et ne me demandez pas si le Nouveau Monde est un café qui se situe en région parisienne ! Je vous parle bel et bien des USA.

Là, ils tournent avec un groupe de Death progressif made in Seattle, Lacabra. Le courant passe entre les frenchies et les ricains. Si bien que les uns, reçus par les autres, décident de rendre la pareille, façon « Yooo, une mini tournée en France, ça vous parle ? » Parce que la Bretagne, ça vous gagne… Ce seront donc essentiellement des dates dans le Phare Ouest, avec quelques incursions par ailleurs, à commencer par Paris. Bah oui, on ne va pas les frustrer : venir en France et ne pas jouer dans la capitale ? Voyons voyons…

C’est ainsi que dès le 10 octobre, Lacabra a désossé le public français, à Paris, mais aussi dans le Finistère à Morlaix, le 11 et Spezet le 12… Bien évidemment, c’est de cette date dont nous allons causer un instant.
V’là donc notre Mémé pénétrer dans ce troquet au doux nom de « Le Spot », à une petite heure d’encablure de Brest. Un long comptoir lui fait face, dans une ambiance lumineuse plutôt jaunâtre. Un rideau noir nous sépare du reste de la salle, assez grande, puisqu’il paraît que c’était un ancien dancing. De fait, on y trouvera les petites alcôves qui faisaient les beaux jours des night-clubs. Dès l’entrée, on ne peut s’y tromper, c’est le bon endroit, avec les balances d’Anthares.
Une fois la bière commandée, Mémé dépose sa participation dans la boîte prévue à cet effet et passe au-delà du voile noir… J’avais un peu peur du son car je trouvais le chant un peu faible par rapport au reste des instruments. C’était une simple question de placement parce que, vraiment, il n’en sera rien… Mais je brûle les étapes. Pendant que Lacabra calibre à son tour instruments, son et retours, on nous demande de passer à nouveau derrière le rideau. On avance, on recule, on avance, on…
On finit par comprendre que, oui, c’est une release party ! Et qui dit release dit écoute de l’album en question. DJ Loup prend d’assaut le micro et nous ambiance avant de lancer Turn of the Tide, l’album tout frais, tout beau de Infern. Et c’est parti pour l’écoute en commun de ce skeud, genre de réunion de famille mais la bière à la main. On sent déjà les têtes dodeliner d’avant en arrière dans un même élan. C’est pas ça qu’on appelle une communauté ? D’ailleurs, notre cher Bruno n’est pas loin de pomper comme les Shadoks. C’est un signe, ça ! On en profite également pour discuter avec Julien, Sylvain, Loup, ou saluer Jean-Marie et Simon, les cinq doigts de la main infernale.
Quarante-cinq minutes plus tard, DJ Loup nous enjoint à nous rendre devant la scène. Bon, en guise de scène, nous aurons un simple espace scénique. Pas de podium. Les petits, comme Mémé, avaient plutôt intérêt à se trouver devant, s’ils voulaient avoir la possibilité de bien voir.
ANTHARES

Anthares lance son set. Quelques petits soucis de son, notamment de retour, pour Fanfan, mais ce sera vite réglé. Et nous aurons un set d’une efficacité sans nom, alliant anciens et nouveaux titres. On sent que les gars sont rôdés. Un chaudron de Thrash vient faire bouillir votre sang. La salle se remplit bien, même si le devant reste encore respirable. Voilà une entrée en matière de la plus belle des façons qui soit.

J’avais déjà eu l’occasion de voir Anthares, à plusieurs reprises, à Brest, mais aussi au Morehell Fest… Et pourtant, j’ai découvert certains musiciens sous un nouveau jour : Yann, le chanteur, ne s’est pas ménagé. Plié en deux, il donnera toute son énergie au public, qui le lui rendra bien.
Retrouvez notre interview de Anthares sur Memento Mori Webzine ici

Setlist : Burning Light ; Arise the War Cry ; Lost ; Trance Thrash ; Invaders ; The Day After ; Sinister Syrus ; After the War ; The Last Battle ; Dance with the Fog

LACABRA

Après une assez courte pause, Lacabra investit la scène. Là, le public est déjà en nombre devant la scène. Je sens que ce ne sera pas facile de shooter de face, à moins de me retrouver sur l’arrière de la salle. Et de fait, je me retrouverais à naviguer de droite et de gauche… mais toujours en vitesse, tant ça va bouger devant.

J’avais eu les retours des copains, en concert la veille à la MJC de Morlaix, où Lacabra et Anthares étaient de concert en concert. Et sur la petite vidéo de Bruno, effectivement, je plussoyais les sentiments de LB D qui trouvait un petit côté black, notamment dans le chant. Et jusque dans le logo, rajoutera Mémé… Bah en direct, j’ai beaucoup moins eu cette sensation. Par contre, j’ai été bluffée par le côté ultra mélodique de ce Death Metal qui fleure bon les US. Alors, on ne va pas non plus tomber dans la p’tite fleur bleue… On a ici une grosse machinerie qui sait pertinemment ce qu’elle fait. J’entends par là que les gars sont pros et jouent très bien.

Juste à côté de moi, j’ai un trio de chevelus bieeeeeeeen chauds, bieeeeeeeen dans le set. À tel point que l’un d’eux se retrouvera à plusieurs reprises à couvrir de son doux “chuchotement” le micro de Lance, le chanteur en titre de Lacabra qui n’hésitera pas à invectiver le public pour lancer pogo wall of death ou autres circle pits. Oui, oui… un wall of death dans cent mètres carrés (j’exagère peut-être, je n’ai absolument pas le compas dans l’œil). Il faut dire, si vous avez bien suivi, que le public n’attendait que la petite étincelle, puisqu’il avait déjà été bien chauffé par Anthares.
Retrouvez bientôt l’interview du groupe chez Memento Mori Webzine !

Setlist : Bon... euh... j'ai un peu de mal à décrypter leur écriture et comme je n'ai que peu d'infos sur leurs titres... Mémé et ses yeux à doubles foyers s'excusent d'avance si elle écorche les titres...
Blood of the Goat ; Phallacy ; Human Quilt ; Nothing ; Reprobate ; Enemy (Feeding the Fl*&à »*) ; I am Thee ; Fractured ; Devils Mechanic (programmée, mais apparemment pas jouée)
INFERN

On a déjà vécu deux beaux et grands moments. Reste encore à venir la prestation de Infern. Eux aussi, j’ai déjà eu l’occasion de les voir plusieurs fois sur scène, notamment au Morehell Fest (juste avant Anthares, d’ailleurs). Mais aujourd’hui était un set spécial. C’était la release party de leur tout premier album Turn of the Tide (quoi ?! J’me répète?), dont on a pu écouter l’intégralité en ouverture de soirée. Là, ils allaient pouvoir défendre ces nouveaux titres, mais sans oublier les anciens, qui ont déjà leurs adeptes dans la salle. Si Anthares a chaudronné le public et Lacabra l’a retourné comme une galette-saucisse, Infern, va littéralement dévorer la crêpe jusqu’à la dernière miette. Et le public en redemandera, les américains en premier. Car dans le pit, qui n’a pas mis trois titres à se lancer dans des pogos d’envergure, le bassiste de Lacabra ne sera pas le dernier à se lancer, épaule en tête dans celle de ses voisins. Et à l’instar des vidéos de concerts US que l’on peut voir sur le web, c’est quand même assez violent (même si l’esprit reste bon enfant). Et vas-y que je slame (Lance en profitera d’ailleurs pour voir la vie d’en haut) et qu’ça pousse dans tous les sens. Mon comparse Bruno a, à plusieurs reprises, failli filmer le plafond. Sérieusement, c’était le feu ! J’ai rarement vu un bordel pareil. La magie du Death old school.

La prestation du groupe fut impeccable. J’ai eu beaucoup de mal à shooter Simon, derrière ses fûts, pour cause de pit en délire, mais j’ai apprécié à l’oreille les subtilités rythmiques qu’il nous offrait. Il en allait de même pour les attitudes quasi en transe de Pierre Loup et ses riffs efficaces. Sylvain nous a offert sa grande présence (et pas seulement grande de par sa taille). Chaque fois, j’adore regarder son jeu de bassiste. Jean-Marie, guitariste soliste, se lâche à chaque fois un peu plus. Ça fait plaisir car son jeu est virtuose. Quant à Julien, le chanteur, y a pas à dire… Entre sa grosse voix qui ne faiblit pas et sa prestance qui harangue la foule, on est broyé dans sa main… On devient un tout petit fétu de paille qui plie juste sous son regard…

C’était une release party, mais bordel, cette ambiance !… Ce boxon !… Ce raz-de-marée !… Que dis-je, c’est un raz-de-marée ? … C’est un cataclysme ! Et pour paraphraser Edmond (Rostand, pas une hypothétique connaissance), on avait juste envie de crier à tue-tête : « c’est un peu court, jeunes hommes ! », tant on voulait prolonger ce moment. Mais on finira sur cette boule d’énergie qui nous aura traversé.e.s.
Retrouvez notre chronique de l’album « Turn of the Tide« , ici
Bientôt, l’interview du groupe…

Setlist : Undertow ; Burning Fields ; Tormented Paranoid ; State Puppet Theater; Buried Alive ; Phineas Case ; To the Extreme ; Victim of the Doom ; Ecocide ; Archetype of Brutal Aggressor

On se dirigera pour clôturer la soirée vers les stands de merch, qu’on dévalisera… Il ne nous reste plus, désormais, qu’à attendre de pouvoir les revoir. C’est quand vous voulez, messieurs !
Un grand merci à Anthares, Lacabra et Infern pour ce concert qui restera marqué au fer rouge.


























































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