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Interview – Andy Gillion

  • par

Interviewé – Andy Gillion
Interviewer – WvG

Puisque l’album d’Andy Gillion, Exilium, est paru le 11 octobre dernier, nous en avons profité pour faire le point avec lui tant sur cet album que sur sa carrière en général et ce qui le pousse à être aussi prolifique. Et le musicien a été plutôt disert sur les divers sujets que nous avons abordés avec lui.

Andy Gillion (MORS PRINCIPIUM EST) Teams Up With JEFF LOOMIS and 66SAMUS To  Release Jaw Dropping Solo Track "Skyless"

[VF, VENG below]

[WvG] Bonjour Andy. Avant toute chose, nous sommes honorés que vous acceptiez cet échange de questions-réponses avec nous.

  • Pour commencer, comment vous sentez-vous quelques semaines après la sortie de votre dernier album Exilium ?

Je me sens au top mais également très fatigué *rires*, ça a été un voyage inattendu que de concrétiser cet album. Et jusque-là, les retours sont excellents.

  • Est-ce que ça vous a pris longtemps de construire votre pensée et en assembler les bouts de l’alpha à l’oméga pour proposer un tel album ?

Cet album a été très différent en termes de processus. J’avais pas mal d’idées déjà présentes sur mon ordinateur, que je n’avais jamais utilisées pour un album. Certaines chansons datent de quand j’avais dix-sept ans ! Par moments, c’était plus comme assembler les pièces d’un puzzle mais la partie amusante se déroulait en écrivant les parties manquantes en temps réel avec ma communauté Patreon en sessions d’écriture en direct. C’était assez dingue d’écrire un album de cette manière, durant laquelle tout le monde pouvait y jeter une oreille, pas simplement à la toute fin mais aussi pendant sa conception et l’étape des démos. Ça a été une expérience vraiment cool.

  • Est-ce que vous recevez déjà des retours sur cet album de la part de vos fans ou followers ?

Jusque-là, j’ai été époustouflé par la positivité des retours. Je pense que beaucoup de personnes attendaient de moi ce style musical (le Melodeath) et bien que j’aie déjà enregistré deux albums solos, celui-ci est le premier de Melodeath que je fais en tant qu’artiste soliste. Je l’ai vraiment écrit pour les fans.

  • Vos précédents albums solo (Neverafter et Arcade Metal) étaient principalement – seulement, oserais-je dire – instrumentaux mais vous avez fait le choix de chanter sur Exilium. Était-ce par choix, pour varier, ou par défi personnel ?

Cet album a toujours été réfléchi avec des parties vocales. J’écris toujours mes albums avec un objectif. L’idée derrière ce nouvel album était d’offrir aux fans un album dans le style de celui que je pratiquais avec Mors Principium Est. Il semble que j’aie encore beaucoup à dire dans ce style et je me suis dit que c’était le moment opportun de le faire. J’aime ce que je fais de façon instrumentale mais pour Exilium, je voulais faire un album de Death Metal mélodique et par conséquent, j’avais le choix entre confier les parties vocales à quelqu’un, ou les faire moi-même. Finalement j’ai relevé le défi et en ai fait la majeure partie [NdWvG : les chœurs sur « Call to Arms » ont été faits via un système participatif par des fans], à l’exception de celles par Britney Slayes sur une piste. J’aime les challenges, particulièrement quand ça touche à la musique parce que je pense que la musique doit être enthousiasmante et pas ennuyeuse.

  • Puisque vos trois albums sont des concept-albums, est-ce que vous concevez ceux-ci dans un ordre précis ou est-ce que ça part sur la base d’une idée générale, une thématique et la musique en découle naturellement ?

En général, j’ai un thème en tête avant de commencer. Puis ça se met en forme naturellement et musique et histoire s’enchevêtrent. Je me suis toujours considéré comme un conteur avec de la musique en accompagnement et ça m’aide à rester inspiré et créatif.

  • On parlait plus haut de défi : Arcade Metal a pour thème les jeux vidéo et sonne comme s’il avait été composé pour une BO de jeu 16 bits (du genre UN Squadron, Megaman, Street Fighter II ou Streets of Rage). Était-ce un hommage à vos souvenirs d’enfance, votre madeleine de Proust, ou seulement pour vous retrouver dans le type de sons que vous affectionnez ?

J’ai adoré composer Arcade Metal. C’était une lettre d’amour aux jeux vidéo de ma jeunesse ! Je me suis éclaté à l’écrire et sa thématique résonnait en moi comme une échappatoire qui m’a ramenée au temps où je jouais à Streets of Rage et Sonic quand j’étais gosse. Tout cet album est guidé par la nostalgie, assurément. Mais c’est aussi un de mes petits moments de bonheur que de pouvoir collaborer avec Yuzo Koshiro, qui a composé les thèmes de jeu comme Streets of Rage. Je suis encore en train de me pincer !

Andy Gillion - Arcade Metal (2022) - MetalUniverse.net
  • Vous êtes depuis revenu à un point de vue plus orchestral sur Exilium alors qu’Arcade Metal était plutôt dans un son électronique typé 80’s comme celui de Vangelis. Cela a-t-il été difficile de se sortir de ce monde vidéoludique pour revenir et se reconnecter à de l’orchestration de type Fantasy ?

Pas du tout. J’aime travailler simultanément sur des projets variés donc je passe par tous les domaines, d’électro à orchestral, de Metal à ballade au piano. Vous demandez, je l’écris… Comme je l’ai dit plus haut, je m’ennuie très facilement donc plus c’est diversifié, mieux c’est !

  • Est-ce qu’Exilium peut être considéré comme la suite de Neverafter que vous aviez teasé chez Bear Wiseman en interview ?

Non, Exilium est un album à part entière. Neverafter est dans un univers différent et je planche déjà sur sa suite.

“Neverafter” CD (signed) + download
  • Est-ce difficile de convaincre autant d’invités, comme artiste soliste, à prendre part à vos travaux ? [NdWvG : Jeff Loomis and Sam Paulicelli sur Neverafter, auxquels s’ajoutent Matt Heafy et Per Nilsson sur Arcade Metal]. Est-ce que vous vous connaissiez au préalable et ont-ils facilement accepté ?

J’ai été béni d’avoir la chance de travailler avec des musiciens aussi talentueux. Beaucoup d’entre eux sont des artistes que je connaissais déjà et avec qui j’avais de bonnes relations mais pour d’autres, j’ai dû lancer des bouteilles à la mer et espérer qu’ils répondent. Par exemple, je n’étais pas du tout en contact avec Yuzo Koshiro, qui était – et est toujours – une de mes idoles. C’est drôle, des fois je me pose et je me demande si je rêve parce que des gens comme Matt Heafy, Jeff Loomis, Per Nilsson, je les considère comme des amis désormais… L’ado de quinze ans en moi est dans tous ses états ! C’est fou de se dire qu’on peut passer aussi rapidement du statut de fanboy à collègue, avec tout le respect mutuel qu’on se porte et sans se demander si l’un ou l’autre a été un poster dans la chambre d’ado d’un autre. J’écoutais Nevermore et Trivium quand j’étais à l’école… et maintenant Matt Heafy dit que je suis un de ses compositeurs préférés… C’est ouf !

  • Est-ce que vous avez l’intention de jouer Exilium avec des/ces musiciens invités ou sous la forme d’un Andy Gillion’s Project ?

J’ai beaucoup d’amis incroyables ici qui m’ont aidé à porter Neverafter sur scène, je songe à les recontacter pour Exilium donc on verra.

  • J’ai lu que vous aviez concouru à Guitar Idol en 2016 bien que vous soyez un musicien accompli et reconnu. Ma question est… pourquoi ?

Ça dépend de ce que tu entends par accompli et reconnu *rires* Je te dirais que je ne suis ni l’un ni l’autre. J’ai le sentiment de ne pas tout donner et ne pas être accompli. J’attends toujours ce moment où je vais exploser au grand jour. Concourir à Guitar Idol, c’était amusant. Je cherche toujours des moyens pour me faire connaitre davantage et pouvoir proposer ma musique au plus grand nombre.

  • En sus de vos talents musicaux, vous êtes aussi auteur [NdWvG : Far from Grace, à compte d’auteur chez Amazon] et un (bon) chanteur de surcroît. Quand prenez-vous le temps de vous reposer et quels sont vos hobbies autres que la musique ?

Je crains de ne pas être bon en ce qui concerne la relaxation. J’ai tendance à me faire déborder par le boulot. Je sais, ce n’est pas bon pour la santé, même si on vous le serine. Il faudrait que j’apprenne à le faire. Je suis un accro au boulot mais en définitive on essaie juste de noyer ses traumas et sa santé mentale problématique dans le travail, je pense. C’est juste une distraction de l’insupportable existence qu’on appelle « vie ».

  • Puisque vous êtes porté sur la Fantasy et les jeux vidéo (vous êtes également compositeur de la BO de Metal Heads chez Otrium Games), est-ce que vous envisagez de travailler de nouveau dans l’univers vidéoludique ou écrire un nouveau roman ?

C’est cool que tu mentionnes ce roman, pas sûr que beaucoup de monde le sache. J’aime faire de la musique pour les jeux vidéo et je compte bien continuer dans les prochains temps. Je bosse aussi sur un prochain roman mais ça va prendre quelques années.

  • Bien que vous soyez britannique, vous avez décidé de déménager pour l’Australie. Y a-t-il une raison musicale pour cela et est-ce problématique de rester en contact avec vos connaissances européennes ?

Ma copine en avait marre du Royaume-Uni et pour être honnête la vie en Australie est plutôt sympa – sauf pour les serpents ! Ce n’est pas tant un problème de vivre si loin de l’Europe mais davantage de voyager, surtout quand on est grand, en avion.

  • En France nous connaissons assez peu les artistes australiens sorti d’AC/DC, Airbourne, Kylie Minogue et Midnight Oil (surtout grâce à « Beds are Burning ») ; pouvez-vous nous en dire plus sur la scène locale ou nous parler de vos coups de cœur du coin ?

Allez écouter Orpheus Omega et Triple Kill !

  • “How can we sleep as our beds are burning?”… Maintenant que vous êtes résident australien, pouvez-vous nous en dire davantage sur le climat en Australie : est-il si différent de celui en Angleterre et comment vous êtes-vous adapté ?

À Melbourne, on se gèle en hiver et on passe directement à 45° en été, c’est assez fou. Et ça abime les guitares, surtout au niveau du bois, et on n’y est pas vraiment préparé. Ma copine m’a trouvé une couverture rafraîchissante comme pour les chiens qui peuvent s’allonger dessus quand ils ont trop chaud. *rires* C’est un don de Dieu…

  • Y a-t-il selon vous un groupe Australien qui pourrait percer à un niveau international tel que le vôtre ?

Comme dit plus haut, mes amis de Orpheus Omega et Triple Kill défoncent tout et gagnent à être davantage connus selon moi.

https://www.youtube.com/@OrpheusMetalOz

https://www.youtube.com/@TripleKill

  • Pour en revenir à votre processus compositionnel, votre musique sonne cinématique, réfléchie comme une bande musicale narrative, de façon d’autant plus évidente sur Exilium. Parlant d’influences, quelles sont les vôtres dans le domaine musical, littéraire, pictural, cinématographique ou autre ?

Hans Zimmer, Howard Shore, Danny Elfman, John Williams pour le cinéma. J’aime les bandes originales de films. Yuzo Koshiro pour celles des vieux jeux vidéo, genre Streets of Rage, Sonic, Zelda pour leurs mélodies nostalgiques. Mes influences viennent d’un peu partout et je m’inspire de tout et rien.

  • Vous avez acquis vos compétences techniques en débutant au piano (dont vous jouez les parties vous-même) en parallèle de cours de théorie musicale, puis vous êtes passé à la guitare. Est-ce que cet apprentissage a influé sur votre manière d’appréhender la fluidité de votre jeu de guitare ?

En fait, je pense que je me suis inventé ma propre théorie musicale avec ma manière de comprendre la musique. Je déteste la méthode traditionnelle avec les échelles, les modes, etc. Ça ne m’a jamais convenu et j’ai détesté ça durant mon enfance. Ça m’a aidé un peu, certes, mais je pense que tu dois surtout jouer et écouter pour comprendre vraiment la musique. 

  • J’imagine que vous avez commencé avec des compositeurs classiques (ça s’entend dans les choix harmoniques et l’orchestration dans vos morceaux) Y en a-t-il un en particulier que vous aimez ou vénérez ?

Beethoven, Chopin et Mozart sont mes préférés. Si je devais choisir, Chopin est celui qui fait mouche à chaque fois.

  • Même question pour ce qui est du Metal : un guitariste, un groupe ou un genre qui ont eu une incidence particulière sur la manière dont vous composez et jouez ?

Là, c’est plus chaud de n’en choisir qu’un. Je pense que James Hetfield a été le plus inspirant. Mais des groupes comme Sylosis ou Trivium ont pavé le chemin dans les années 2000.

  • C’est étrange de lire que vous détestez la théorie musicale quand votre musique est d’une précision redoutable et emplie de références théoriques (contrepoint, harmonies, fugato, orchestration et ainsi de suite). Pouvez-vous nous expliquer ce paradoxe ?

Disons que je n’ai pas besoin de l’avis de qui que ce soit sur la manière dont fonctionne ou pas un morceau. Je me base sur la manière dont je le ressens selon le placement d’une note, c’est ainsi. Si ça me fout les poils, ça part direct en enregistrement. Je déteste l’idée de composer avec la caution de la théorie musicale, du cercle des quintes, tout ça. Je déteste. Écrivez avec votre cœur !

  • Vous avez été sélectionné parmi deux cents guitaristes pour intégrer le groupe finlandais Mors Principium Est. Vous avez alors passé une décennie avec le groupe de And Death said live… à Seven. Quelle expérience cela vous a-t-il apporté ? Est-ce que ça a influé sur votre manière de composer, parce qu’on remarque aisément des gimmicks de l’époque où vous composiez pour MPE ?

Rejoindre MPE, c’était costaud. On m’a dit qu’en fait, c’était plus de deux cents candidats. Mais j’ai réussi à donner tout ce que j’avais, faire la différence, et donner mon meilleur pour garder le groupe vivant. Je m’y suis mis cœur et âme et je n’ai aucun regret. C’était une opportunité que j’ai saisie mais n’ai jamais prise pour acquise. J’en ai tiré beaucoup de bon et de mauvais, j’en suis parti avec de bons et de mauvais souvenirs, de l’amour, de la joie et aussi le cœur brisé… Des montagnes russes… Mais je serai toujours reconnaissant d’avoir pu faire mes preuves et d’avoir eu la chance d’avoir poussé mon groupe favori à ne pas renoncer.

  • Etes-vous toujours en contact et en bons termes avec vos ex-comparses ?

Je parle encore à certains d’entre eux et à ce jour nous sommes toujours en bonne entente. Tu vis tellement de choses sur la route, sur la scène, que tu conserves toujours ce que tu as partagé.

  • Désormais, vous vous focalisez sur votre carrière solo, avec des invités en complément. Est-ce un choix (pour garder le contrôle total sur votre production, peut-être ?) ou par dépit de n’avoir trouvé des musiciens assez talentueux pour vous suivre et fonder un groupe ?

Pour être honnête, j’ai passé dix ans au sein d’un groupe, et dans d’autres auparavant. J’aime l’idée de m’occuper de mes albums tout seul. Composer et enregistrer quatre albums avec MPE pendant une dizaine d’années a constitué une majeure partie de ma vie et ça m’a aussi usé. Mais j’ai trouvé plutôt sympa l’idée de faire des choses par moi-même et inviter des personnes à y prendre part. Je ne vais donc pas m’empresser de créer un groupe quand je travaille comme je veux et y conviant des personnes si besoin. Mais il ne faut jamais dire « jamais ».

  • Vous avez été plutôt prolifique au fil des années (quatre albums pour MPE, un roman, une BO de jeu, trois albums solo) ; est-ce que vous ne craignez pas la page blanche à un moment ?

Je ne suis jamais à court d’idées parce que j’ai un carnet qui en est rempli et je sais que je mourrai avant de n’en avoir utilisé que 10% *rires*. J’aimerais être un elfe et avoir du temps à l’infini pour faire tout ce dont j’ai envie. Et il y a tellement que j’aimerais finaliser. Mais il faut choisir ses batailles avec sagesse.

  • Vous êtes endorsé par pas mal de marques (Elixir, Steinberg…) ; de manière à expliquer à nos lecteurs les tenants et aboutissants, comment avez-vous obtenu leur confiance et est-ce que vous leur devez de rendre des comptes contractuellement ?

Je ne travaille qu’avec les sociétés dont j’utilise les produits. C’est tout naturellement que je travaille avec Elixir Strings, Steinberg Media, Fractal Audio, Neural DSP, Winspear picks/cables, Toontrack, Yorkshire Tea – pour n’en citer que quelques-uns. Et on dirait qu’ils me font suffisamment confiance * rires*, ça se passe de manière assez simple et je n’ai pas à leur faire de compte-rendu. J’utilise leur produit et en dis ce que j’en pense quand c’est opportun. Il y en a certaines que j’ai contactées, d’autres m’ont contacté. J’ai toujours préféré travailler avec un relationnel durable, des boîtes en lesquelles je crois plutôt que celles qui t’envoient des « échantillons gratuits ». 

  • Est-ce que l’utilisation de ces produits et logiciels influe sur votre manière de composer ?

Absolument, je ne pourrais pas faire mon boulot sans eux. On a tous besoin du bon outil pour le bon travail et je suis honoré de travailler avec de grandes entreprises qui me font confiance au point de les représenter.

  • Pour conclure, êtes-vous déjà en train de travailler sur des morceaux pour un prochain album ? Ou alors vous focaliser sur autre chose que la musique comme écrire un nouveau livre ?

Pour le moment, mon but est de finaliser la suite de Neverafter. Je planche dessus depuis 2019 et j’ai déjà pas mal de matériel. Et j’ai aussi besoin de payer les factures parce que, croyez-le ou non, le Metal, ce n’est pas rentable. (Je vous invite à vous procurer un exemplaire de l’album sur mon site www.andygillion.com ) Je vais donc essayer de trouver d’autres jeux vidéo qui ont besoin d’une BO de manière à continuer de faire entrer l’argent dans les caisses.

Personne ne sait de quoi demain sera fait, j’espère juste pouvoir continuer à faire de la musique jusqu’à la fin de ma vie.

Merci pour cette discussion et bonne continuation.

***

[VENG]

Hi Andy!

First of all, we are deeply honored that you accept this Q&A exchange with us.

  • To begin this interview, how are you feeling a few weeks after the release of your latest album Exilium?

I feel amazing, but also amazingly exhausted haha. It’s been an incredible journey to put this album together. So far the reception has been amazing!

  • Did it take you long to construct your thoughts and assemble the pieces from the alpha to the omega to make an album such as this one?

This album was really quite different in terms of its inception. I had a bunch of ideas sat around on my computer that never made it onto an album. Some songs dated back to when I was just 17 years old! At times it was more like putting a jigsaw puzzle together, but the fun bit was piecing it all together and then writing all the additional parts in real time with my Patreon community on livestream song-writing sessions. It was crazy to write an album like this where everyone got to hear it, not just before it was finished, but during the early stages of demos. It was a very cool experience. 

  • Are you already receiving feedbacks from your audience or followers for this new album?

So far I’ve been blown away by the positive feedback. I think a lot of people still wanted to hear this style of music from me (melodeath), and although I had released a couple of solo records already, this was the first time making a melodeath album as a solo artist. I really wrote this for the fans who wanted to hear more. 

  • Your former solo albums (Neverafter and Arcade Metal) were mainly – should I say only – instrumental but you made the choice to sing on Exilium. Was it a choice to change your way of expression or to challenge yourself?

This album always had to have vocals. I always write albums with a purpose. The idea behind the new album was to give fans another record in the same style that I wrote for Mors Principium Est. I still apparently have a lot more to say with that style of music and it felt like the right time to do another album like this. I love my solo instrumental material but for “Exilium” I wanted to deliver another melodic death metal record and so needed to either find someone to do vocals for me, or to learn how to do it myself. In the end, I relished the challenge and did the majority of vocals myself, with the exception of Brittney Slayes on one track. I love a challenge, especially when it comes to music, as I find music needs to be exciting and I get bored easily!

  • Since your last three albums are concept albums, do you conceive your music in a precise order to form a concept album or does it take off from an idea or a thematic and then the music naturally comes?

I usually have a theme in mind before I start writing. They all seem to come naturally and the music and story become entwined. I’ve always thought of myself as a storyteller with music and it helps to keep me inspired and creative. 

  • Dealing with challenge, Arcade Metal is about videogames and sounds like it’s been written for a soundtrack like 16-bit oldies (each track could have been on UN Squadron, Megaman, Street Fighter II or Streets of Rage). Was it an homage to your childhood memories – in French, we’d say “madeleine de Proust” – or only the kind of sounds that you enjoy to deal with?

I loved writing “Arcade Metal”. It was really a love letter to video game music of my youth! I had so much fun writing it and it had such a strong theme that it was just great escapism and transported me back to playing “Streets of Rage” and “Sonic the Hedgehog” when I was a little kid. The whole album was driven by nostalgia really! It was one of the highlights of my life to be able to collaborate with Yuzo Koshiro, who actually composed for the original Sega games such as “Streets of Rage”. I’m still pinching myself. 

  • You came back to a more orchestral point of vue on Exilium whereas Arcade Metal was more on 80’s electronic sounds like Vangelis’. Was it hard to come back to Fantasy exiting from the world of videogames and reconnect with the orchestral reflection?

Not at all. I love working on a variety of projects at the same time so I’m always dipping in and out of electronic/orchestral/metal/calm piano music. You name it, I’ll write it! Like I said, I get bored very easily so the more diverse, the better!

  • Can Exilium be considered as the sequel to Neverafter that you were teasing in a former interview for Bear Wiseman?

No, “Exilium” is an album in its own right. “Neverafter” is a totally different world and I’m in fact working on the sequel to that album already!

  • Is it difficult to convince so many guests for a solo carrier such as yours to take part to your works? [NB: Jeff Loomis and Sam Paulicelli appear on Neverafter, to which are added Matt Heafy and Per Nilsson on Arcade Metal] Did you know each other before and did they easily accept?

I’ve been very blessed to work with so many talented musicians. Many of my guests have been artists I’ve already known and had a good relationship with, but others I’ve had to reach out to and hope they respond! I’d never spoken to Yuzo Koshiro for example, and he was an idol of mine, and still is! It’s funny, sometimes I sit back and wonder if I’m dreaming, because people like Matt Heafy, Jeff Loomis, Per Nilsson – I just consider them to be friends now, but the 15 year-old inside me is screaming! It’s funny how quickly you can go from being a fan-boy to a “colleague”, but we all respect what one another do, and you forget anyone was ever a poster on your wall one day. I used to listen to “Nevermore” and “Trivium” when I was in school. Now Matt Heafy says I’m one of his favourite composers. It’s wild!

  • Do you intend to play Exilium live on stages with guest musicians, or a “Andy Gillion’s Project” band?

I have a few incredible friends out here who are fantastic musicians and helped me bring “Neverafter” to the stage. I’m considering it for “Exilium”, so we’ll see what happens. 

  • I have read that you competed on Guitar Idol in 2016, although you already were a recognized and accomplished musician… my question is… Why?

It depends what you mean by “accomplished” and “recognised” haha. I’d argue that I’m still not either of those things. I feel as though I’m underachieving. I’m still waiting for my big break! Competing in the Guitar Idol competition was a lot of fun. I’m always looking for ways to get my name out there so I can share my music with as many people as possible. 

  • In addition to your musical skills, you are also an author (Far from Grace), now a (good) singer… When do you take the time to rest? Do you have hobbies so as not to think about working?

I’m afraid to say I’m not so good at relaxing. I tend to burn out a lot because all I do is work. It’s not healthy, even if influencers tell you to do it. I need to work on taking more breaks. I’m a workaholic but really we’re all just covering up trauma and mental health issues with work I think. It’s just a distraction from the unbearable existence we call life!

  • Since you’re keen on Fantasy and videogames (you are the composer for Otrium Games’ Metal Heads), are you planning either to work again in/for this universe of video gaming music or write another novel?

It’s really nice that you mention the novel, I’m not sure so many people know about that! I love composing for games and that’s something I want to pursue more, in fact I plan to actively do just that going forward. I’m also writing another book but that could take years! 

  • Though you are a British citizen, you decided to establish in Australia. Is there a musical reason for going this far away from your native country? Subsequently is it problematic to join and play with your European musical acquaintances?

My girlfriend got sick of the UK and to be honest, life out here in Australia is pretty great – except for the snakes! It hasn’t been an issue living so far from Europe but it is a pain traveling. As a very tall person, flying is no fun!

  • In France, we know not much about Australian artists except AC/DC, Airbourne, Kylie Minogue and Midnight Oil throughout their “Beds are burning”; could you tell us a bit more about this musical scene or introduce your local musical crushes?

Listen to “Orpheus Omega” and “Triple Kill”!

  • “How can we sleep as our beds are burning?” … Now you are an Australian resident, can you tell us about the climate situation in Australia, is the weather really different from England and how did/do you manage to adapt?

It’s freezing in winter here in Melbourne, then suddenly it’s 45 degrees celsius in summer. It’s crazy. It ruins your guitar too because the wood warps with the changes. There is no preparing for it. My girlfriend recently bought me one of those “cool mats” that your dog can lie on in summer when it gets too hot haha. It’s a godsend!

  • Is there a band you know in Australia that could, in your opinion, reach a worldwide influence or international level as yours?

As I mentioned before, my friends in “Orpheus Omega” and “Triple Kill” are killing it out here and should be way bigger in my opinion!

  • To come back to your composition process, your music sounds cinematic, thought like a narrative soundtrack, which is more obvious on Exilium. Talking about influences, which ones are yours, in music, literature, painting, cinema or else?

Hans Zimmer, Howard Shore, Danny Elfman, John Williams from the cinema world. I love filmscores. Yuzo Koshiro for old school chiptune. Games like Streets of Rage, Sonic, Zelda for nostalgic melodies. My influences are all over the place and I’ll take inspiration from anywhere!

  • You began to gain your skills by learning the piano – that you play by yourself on your albums – and the musical theory, then you came to the guitar. Does it have an influence on the way you play the guitar with such fluidity?

I think I sort of invented my own theory of understanding music really. I hate the traditional theory, scales, modes etc. It never sticks with me and I hated learning it as a kid. I think it helped a little but mostly I think you just need to play and listen to truly understand music. 

  • I guess you began your music lessons with classical composers (that can be noticed throughout your musical opus with their harmonies and orchestrations); is there one that you particularly like or praise?

Beethoven, Chopin and Mozart are my favourite classical composers. If I had to choose, Chopin makes my heart melt every time!

  • The same question in the Metal universe: is there a guitar player, a band or a subgenre that has had an overwhelming influence on the way you compose and play?

This is harder to choose just one. I think James Hetfield had the biggest inspiration. But then bands like Sylosis and Trivium really paved the way in the early to mid 00s. 

  • It seems weird to read that you have been bored by musical theory when your music is so precise and full of reference to musical theory (counterpoint, harmonies, fugato, orchestration and so on). Could you explain this paradox?

I just don’t need to be told why someone else thinks a musical decision works or doesn’t work. I base it all on how the note choice makes me feel. That’s it. If I get goosebumps, then it’s going on the record. I detest the idea of using music theory as a blueprint to write music. The circle of fifths and all that. I hate it. Just write from the heart!

  • You have been the chosen one amongst two hundred guitar players to integrate Finnish band Mors Principium Est. Then you spent a decade with that band, from And Death said live… to Seven; what experience do you get from it? Did it have any influence on your creative process, for you have gimmicks that already could be heard when you were composing for MPE?

Joining MPE was a huge deal to me. I was told it was actually a lot more than 200 applicants. I was lucky enough to get the gig and I put everything I had into it to keep the band alive. I really poured my heart and soul into it and have no regrets. It was an incredible opportunity and I never took it for granted. I learned a lot, some good, some bad. I move on with fond memories, terrible memories, love, joy, heartache – it was a rollercoaster of a ride and I’ll always be grateful for the chance to prove myself and for the chance to keep one of my favourite bands from giving up. 

  • Are you still in contact and on good terms with your former bands’ co-members?

I still talk to some of the previous members now and then and have a great relationship with them. You go through so much on the road, emotions on stage etc, and you’ll always have that connection you shared. 

  • You are from now on focusing on a solo career with guests or your albums. Is it a choice (so as to have total control on your work may I guess) or a resignation for not finding these musicians you expect to play with and found a band?

To be honest, I was in a band for 10 years, and several bands before that. I’ve just been enjoying making records on my own terms. Composing and recording four albums with MPE over almost ten years was a big part of my life but also an exhausting one. It’s been nice to do my own thing and invite friends and artists I look up to to collaborate with. I’m not rushing to find a new band because I’m quite happy making music on my own with guests when it calls for it. But never say never! 

  • You’ve been prolific over the years (4 albums with MPE, a soundtrack, a novel, 3 albums with your solo project); do you worry or even fear that at some point you may run out of ideas?

I’ll never run out of ideas because I have a notepad full of them and I know for a fact I will die before I can even execute 10% of them haha. I wish I was an elf and had an infinite amount of time to do everything I want to. I have so much I want to achieve, but you have to pick your battles wisely!

  • You are now having many endorsements (Elixir, Steinberg…); to explain the process and the engagement with such companies to our readers, how did they come to put their trust in you and do they fully and blindly trust you or do you have to report to them in order to honor your contracts?

I only ever work with companies that I actually use the products of, so it’s been super organic and lovely to work with Elixir Strings, Steinberg Media, Fractal Audio, Neural DSP, Winspear picks/cables, Toontrack, Yorkshire Tea – to name a few! They seem to have trust in me haha. It’s quite simple really, there’s no reporting back. I just use their products and shout about them whenever it’s appropriate. Some companies I’ve reached out to, others have come to me. I always want to form strong relationships and I’m never in it for “free stuff”. I want to work with companies I believe in. 

  • Do these materials and software you use affect your sound or the way you compose your music?

Absolutely, I couldn’t do my job without them! We all need the right tools to do the job and I’m very blessed to work with so many great companies who put their trust in me to represent them. 

  • To conclude, are you already working on new materials for an upcoming album? Or will you focus on anything else than music, like another novel for instance?

For now, my main goal is finishing the sequel to my first solo album, “Neverafter”. I’ve been working on this since the first one in 2019 so there’s a lot of material already. I also need to keep paying the bills somehow as, believe it or not, there’s not much money in metal! (Feel free to pick up a copy of my music from my website! andygillion.com) So I’ll be looking to take on some more video game soundtrack work too to keep money coming in. 

Who knows what the future holds, I just hope to be able to continue making music as long as I live. Thanks for the chat and all the best!

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