Interviewé – S.A.S Philippe Courtois de l’Argilière
Pour commencer, merci de nous accorder cette interview en vue de la sortie prochaine de Death Ascent.
Interviewer – WvG
Nous allons essayer de brosser votre longue carrière pour aboutir à ce dernier opus
- Le groupe Misanthrope existe et vit depuis presque quarante ans ; comment expliquez-vous cette longévité ?
Bonjour WvG, merci de m’avoir proposé cet entretien. En effet, nous entamons la trente-sixème année de Misanthrope. Mais pour moi, c’est comme si nous avions commencé hier. Je pense que nous avons une passion viscérale pour la composition et la création de morceaux de Metal. Cela fait partie de notre ADN. C’est perpétuel, comme Sisyphe et son rocher. La peur de l’ennui nous pousse toujours à nous surpasser. C’est une passion dévorante et insatiable.
- Est-ce que vous pouvez dresser un bilan de toutes ces années ? Est-ce l’heure des bilans, d’ailleurs ?
Nous sommes un groupe de Metal Extrême sans but commercial, donc il n’y a pas de bilan à tirer. Nous n’aurons jamais de Victoires de la Musique et nous n’en avons rien à faire. Lors de la préparation de notre tournée des 30 ans en 2016-2018 et de la sortie de la compilation de réenregistrements d’œuvres de jeunesse « Le Déclinistes », nous avons pas mal regardé dans le rétroviseur. Nous avons conscience de tout ce que nous avons déjà sorti. Mais nous ne faisons pas de liste, nous voulons juste créer et avancer avec le monde de demain. Aujourd’hui, en 2025, notre unique objectif est de composer et réaliser un onzième album studio de compositions inédites qui sera supérieur à tout ce que nous avons fait auparavant.
- Si c’est le cas… Et si c’était à refaire… feriez-vous différemment votre vie/carrière ?
Nous avons une vie extraordinaire, tellement libre artistiquement, aux antipodes de toutes spéculations. Je suis particulièrement heureux et satisfait du parcours de vie et artistique. Il est certain que nous aurions dû faire plus de tournées dans les années 90, mais à cette époque, tous les membres du groupe n’avaient pas le même investissement et la même motivation pour Misanthrope. Mais nous avons essayé et c’est ça l’essentiel. Niveau studio, si nous avions eu des moyens financiers, nous serions partis plus rapidement enregistrer nos albums à l’étranger, au lieu d’attendre 1997 pour « Visionnaire » et de sortir enfin du cercle des studios d’enregistrement français. Mais c’est irréversible. Déjà, sortir de France pour enregistrer dès 1997 en Suède est une sacrée audace pour des garçons de banlieue parisienne de classe moyenne.
- Votre patte est unique, empreinte de différents genres et sous-genres, de la musique savante au Metal plus ou moins extrême ; quelles sont les multiples influences qui vous ont bercé et comment avez-vous réussi à les synthétiser ?
Les compositions musicales sortent comme elles sortent. Nous sommes quatre compositeurs et arrangeurs et nous avons de nombreuses façons différentes de travailler la composition. C’est très libre, sans schéma préétabli ; nous avançons, complétons et arrangeons les compositions ensemble ou en solo. Nous signons tout par Misanthrope, c’est notre façon de faire. Nous sommes tous les quatre très différents, c’est le choc de notre rencontre et de nos différences qui fait l’alchimie de notre musique. Nous ne sortons pas un titre s’il ne convient pas à nous quatre. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est notre façon de composer. S’il y a un défaut, il y a toujours un de nous qui va l’intercepter et nous allons pouvoir modifier un riff, une structure, un arrangement, un choix d’orchestration jusqu’à la satisfaction de l’entité.
- Est-ce que vous pensez que c’est cette synthèse à laquelle vous êtes parvenus qui vous rend assez inclassable, sans étiquette autre que celle qu’on a pu vous attribuer d’« Avant-garde Metal » ?
Pour moi, nous sommes un groupe de Metal Extreme. Je sais qu’il est de bon ton de rajouter « Prog », « inclassable », « Melo Death » ou « Avant-Garde », mais les appellations n’ont aucune importance. Nous sommes Misanthrope. J’ai changé : avant, j’aimais bien les étiquettes, maintenant je trouve cela tellement inutile de nous mettre dans une classe. Nous voulons juste exister, être vivants, et si nous sommes hors des sentiers battus, c’est encore mieux.
- Vos albums se suivent mais ne se ressemblent pas, tout en se ressemblant : si l’on trouve nombre de points communs, votre patte, chacun semble évoluer dans des directions pas forcément prévisibles avant écoute ; c’est pour éviter de péricliter ou par volonté de changement ou de mouvement perpétuel ?
Eh bien, tu as raison, je ressens aussi ça. Les albums de Misanthrope sont tous très différents, mais ils sont tous des albums de Misanthrope. Imprévisible, c’est un mot qui nous correspond bien, car nous ne savons même pas nous-mêmes quelle sera la direction globale d’un album avant de l’avoir terminé. Et pour être honnête, c’est très excitant comme sensation pour un artiste et pour ses fans. Oui, Misanthrope n’est vraiment pas un groupe commercialisable avec une labellisation, c’est une entité mutante qui se transforme perpétuellement.
- Vous avez pour particularité dans le Metal d’être un des assez rares groupes qui a misé sur la langue française, ce qui fait votre identité ; c’est par choix délibéré ou pour une facilité d’écriture des textes ?
Depuis « Misanthrope Immortel », tous nos albums sont bilingues : il y a une version française et une version anglaise. Oui, la version anglaise de « Alpha X Omega » n’est pas encore sortie, mais elle existe, tout comme pour « Metal Hurlant ». Il n’y a que « IrréméDIABLE » qui n’existe qu’en français. Bien sûr, le français est un choix délibéré : je suis un amoureux de la langue française, des auteurs du XIXe siècle, de notre si belle poésie. Je suis très attiré par tout ce qui touche l’Art finalement. Écrire de bons textes de chansons de Metal Extreme en français n’est pas chose aisée, et encore moins de les enregistrer sans tomber dans la caricature et le grotesque. Nous passons beaucoup de temps à trouver cet équilibre de la langue. Jean-Jacques Moréac me dit souvent, quand il me passe une instru : « Mets ta voix dessus et ça va en faire un bon morceau de Misanthrope. » La voix, le choix du vocabulaire et des sujets sont une partie essentielle du groupe Misanthrope pour beaucoup de gens.
- Quitte à parler d’identité, à une heure où il devient difficile pour un groupe de se forger la sienne sans « ressembler à » parmi la multitude, qu’est-ce qui selon vous fait l’identité d’un groupe ? Son écriture musicale, ses gimmicks, son « son », ses textes, son discours ?
Dans le Metal, tout a déjà été fait 1000 fois, ce qui rend difficile pour les groupes de trouver une identité facilement. Maintenant, il y a une multitude, donc cela veut dire qu’il n’y a plus rien. Quand j’avais quinze ans en 1985, il n’y avait qu’une quinzaine d’albums par mois qui sortaient. Aujourd’hui, on est sur 400/500 nouveaux albums par mois. Tu imagines le nombre de mecs qui enregistrent un album que personne n’écoutera. C’est horrible quelque part. Mais oui, il faut regarder ce que fait ton voisin, faire absolument l’inverse et bien sûr garder la substantifique moelle de ce qu’il y a de bien dans la pupille de ses yeux.
- Le nom de votre groupe provient du personnage récurrent qui est apparu dans nombre de vos albums, Alceste, tiré de la pièce de Molière. Outre cet auteur, quelles autres influences dans la littérature vous touchent particulièrement ? Est-ce que vous vous laisseriez tenter par un autre domaine artistique que la littérature comme source d’inspiration ?
Aujourd’hui, à cinquante-quatre ans, je suis inspiré par toute forme d’art : la sculpture, l’architecture, la mosaïque, la tapisserie, la peinture, l’écriture, le cinéma, la BD, la danse, le théâtre, l’art digital. La musique m’inspire aussi des textes. La vie même m’inspire, ainsi que les occupations des humains détraqués. Pour la littérature et la peinture, je suis très XIXe siècle, début XXe, ce qui donne un côté suranné à mon écriture et à notre style. Très honnêtement, je m’inspire de tout ce qui m’entoure, de ce que je vois, de ce que je touche, c’est infini.
- Si vous le voulez bien, je vous propose un « portrait chinois » : si vous étiez…
- Un tableau ? Guernica de Pablo Picasso
- Un film ? Conan le Barbare de John Milius
- Un morceau de musique (tous styles et époques confondues) ? « O Fortuna » extrait du Carmina Burana de Carl Orff
- Un poème ? « Au lecteur » de Charles Baudelaire
- Un livre/roman ? Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier
- Un jeu vidéo (pourquoi pas) ? Resident Evil de Capcom
- Un métier autre que musicien/artiste ? Aventurier
- Et pour finir… une chanson ? « Lemon Incest » de Serge Gainsbourg
- « Bâtisseurs de Cathédrales : les fissures de l’édifice » a laissé entrevoir un autre facette de vous-même : l’adoration pour Mylène Farmer. Ça ne paraitrait pas évident de prime abord donc… d’où cela provient-il ? A-t-on des chances de vous apercevoir sur son live Nevermore ? Est-ce que vous aussi vous cherchez une « Hameki » pour Amédée ?
J’ai un peu changé avec les années. Effectivement, j’étais envoûté par la mélancolie de cette artiste en 1996. Mais aujourd’hui, en 2025, je lui suis fidèle, mais on est quand même bien loin de l’adoration. Elle restera mon artiste féminin favorite, mais je suis plus nuancé aujourd’hui. Nous n’aurions pas enregistré une reprise de « Désenchantée » si elle n’avait pas été commandée par un label russe en 2015 pour un album hommage de la scène Metal à Mylène Farmer. Je n’aime plus trop parler de Mylène Farmer dans mes interviews, c’est un sujet intime qui ne regarde pas grand monde. Ce qui est certain, c’est que je lui suis fidèle. On ne m’aperçoit pas sur le Live Nevermore, car je n’étais pas aux concerts de Lyon, qui sont ceux de l’exploitation des images du film.
Parlons maintenant de Death Ascent qui paraît ce 28 février :
- Eu égard à son titre j’imagine, « Death Ascent » mise sur votre facette la plus Death Metal : pourquoi avoir choisi cet aspect de votre œuvre plus qu’un autre ?
Ce titre « Death Ascent » est en corrélation avec la peinture de la pochette et les paroles du titre « Legacy of Leprosy », avec le fait que le Morrisound Recording de Tampa, Florida, soit le centre de la capitale du Death Metal, ainsi qu’avec la reprise de Death sur cet EP. Mais le choix des morceaux et du style musical a une autre pertinence pour moi. Nous avons beaucoup d’autres titres de Death Metal sur nos albums avec Misanthrope. Le Death Metal est l’essence de Misanthrope depuis notre démo de juin 1990 « Crisis of Soul ». C’est mon hérédité musicale.
- D’où vous est venue cette idée ou envie de réinterpréter vos morceaux, certains pas forcément très anciens d’ailleurs, particulièrement pas dans la langue de Molière ?
J’ai fait, il y a quatre ans, une longue interview pour le fanzine de Dave Martin, Megathrash, où il me demandait justement si Misanthrope aurait aimé enregistrer au Morrisound Recording de Tampa Florida durant ses premières années. Et j’ai eu un flash, car quand j’ai enregistré notre split CD de 1991, « Hater of Mankind », je désirais à l’époque plus que tout l’enregistrer au Morrisound, comme tous les héros du Death Metal de l’époque. Je me souviens que l’année suivante, lors de l’enregistrement de notre quatrième démo, « Deus Puerilis », j’ai fait écouter à notre ingénieur du son allemand « Human » de Death comme étant, pour nous, le son ultime de cette année 1992.
Courant mai-juin 2023, j’ai pété un câble artistiquement. J’ai booké le Morrisound et je suis parti seul vivre treize jours de décembre 2023 à Tampa en Floride, comme une sortie de pèlerinage. Je voulais vivre mon rêve de fin d’adolescence, un rêve artistique de Death Metal. Le EP « Death Ascent » n’était pas du tout prévu. J’avais les instrumentaux de Misanthrope sous le bras et j’ai commencé à travailler avec Jim Morris en personne, seul à chanter devant lui, dans la grande salle du nouveau Morrisound Recording, dans le même micro que Chuck Schuldiner. Là, l’adrénaline est montée, je ne pouvais plus faire marche arrière et j’ai tout donné. Ça s’est tellement bien passé que je suis reparti avec 42 minutes dans la boîte. C’était vraiment magique, j’étais en lévitation, j’ai encore du mal aujourd’hui à réaliser que j’ai vraiment fait ça. C’est extraordinaire. Je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir ma langue tous ces mois entre l’enregistrement et la sortie de « Death Ascent« . Merci Jim Morris.
- Vous ouvrez cet EP avec une reprise de Death, « Lack of Comprehension » de l’album Human : pourquoi avoir choisi ce morceau en particulier ? Qu’est-ce qui le rend si singulier pour vous ?
Ce sont Gaël, Anthony et Jean-Jacques qui ont choisi ce titre. Moi, je suis tellement fan de « Scream Bloody Gore » et « Leprosy ». « Lack of Comprehension » est un morceau magnifique, tout comme l’album « Human » dans son intégralité. C’est vraiment l’album de transition où le Death Metal devient « musical » et sa progression fait un immense bond en avant. Le travail des chants, des riffs, de la violence des rythmiques et de la mélodie des « leads », ainsi que la virtuosité de la basse, c’est simplement excellent. Les musiciens de Misanthrope se sont éclatés sur l’instrumental et la technicité du morceau.
- Tant qu’à parler du groupe de Chuck Schuldiner, vous avez enregistré aux Morrisound Studios de Tampa, lieu iconique considéré comme le berceau du Death Metal, et fait mixer Death Ascent par Jim Morris himself ; qu’y avez-vous ressenti ? Qu’est-ce qui fait la particularité de ce lieu ? cet enregistrement là-bas, est-ce pour le plaisir ou comme la récompense, l’accomplissement d’une carrière aussi longue et fructueuse ?
Oui, c’est pour moi une ultime récompense en tant que musicien issu de la scène Metal Extreme française. J’ai remarqué que j’ai d’innombrables albums en CD et vinyles enregistrés au Morrisound de Tampa, de Death, Atheist en passant par Morbid Angel, Cynic, Obituary, Nocturnus, Massacre, Sepultura, Pestilence, Loudblast, Deicide, Malevolent Creation, No Return… mais pas que dans ce style, j’ai commencé le speed metal par Agent Steel, Crimson Glory, Savatage, Nasty Savage… tous ces groupes ont été enregistrés par Jim Morris. Je me souviens bien, à une époque, la meilleure production d’un disque de Metal en 1988, c’était le « Transcendence » de Crimson Glory. Eh bien, c’est Jim Morris qui l’a enregistré, produit et mixé.
J’ai aussi fait ça pour mes filleuls, pour mes potes musiciens qui n’ont pas réussi à partir à l’étranger pour enregistrer et pouvoir vivre leurs rêves. Je leur dédie ce « Death Ascent« . Il faut avoir l’audace de sa réalisation et donner des moyens pour réaliser ses rêves.
- L’artwork de cet EP a aussi sa particularité, puisqu’il s’agit d’un tableau d’un peintre belge du début du XXème siècle ; qu’est-ce qui vous a fait opter pour ce choix spécifiquement et comment êtes-vous tombé dessus ? Qu’est-ce qu’il vous inspire au point d’en demander l’autorisation pour en faire ce qu’on verra en premier de votre « Death Ascent » ?
C’est clairement un clin d’œil à la pochette de « Blessed are the Sick » de Morbid Angel, un album produit et enregistré par le grand frère de Jim Morris, Tom Morris au Morrisound. J’adore tellement cette pochette que je me suis intéressé au peintre Jean Delville (1957-1953). C’est un peintre surréaliste et visionnaire merveilleux. L’Homme-Dieu (The God-Man) est le nom du tableau de Jean Delville, réalisé entre 1901 et 1903. Cette œuvre représente une figure cosmique du Christ et l’humanité en ascension dans un style symboliste original appelé « art idéaliste ». Et je suis tombé sur la peinture de « Death Ascent« , comme une évidence, c’était celle-ci et rien d’autre. Encore une fois, c’est le ressenti, tout ce qui est autour de moi m’inspire. Je voulais être pile dans la thématique Death Metal de Floride. Il y a un autre clin d’œil à Morbid Angel sur la mise en page de notre « Death Ascent« .
- C’est de nouveau un EP de reprises et réarrangements, le troisième après Bâtisseurs et Les Déclinistes. Qu’en est-il d’un nouvel album, constitué de nouveau matériel, de nouveaux textes, de nouvelles compositions ? Est-ce que Alpha X Oméga était un signe du fait que vous aviez fait le tour et ne souhaitiez plus vous investir dans la composition mais plutôt sur la scène (cf. Immortal Wars in Eden) ?
Je dois t’avouer que nous travaillons d’arrache-pied au onzième album studio de Misanthrope, composé uniquement de nouvelles chansons. Nous y travaillons depuis la sortie des séances studio de notre « Spleen Angel » d’Argile. Ça avance. Donc oui, il y aura bien un tout nouvel album studio qui reprendra là où « Alpha X Omega » vous a laissés… mais ce n’est pas pour tout de suite, nous sommes en phase de défrichage. Nous devons nous projeter pas avant 2026.
- Quitte à faire un aparté tout de suite, vous vous êtes produit sur de nombreuses scènes et dans de nombreux festivals de renom ; lequel ou quel moment de scène vous a le plus marqué ? Quel festival que vous n’avez pas encore écumé souhaiteriez-vous faire ?
Nous sommes prêts à écumer tous les festivals, nouveaux ou anciens, et à jouer un peu partout dès le début de l’année 2026. Tous les concerts de Misanthrope sont différents ; j’aime toutes ces ambiances, j’aime chanter pour et avec les fans de Misanthrope, et ils le savent bien. Notre prochain concert est dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ! Le Haeresis Metal Fest 2025 approche ! Préparez-vous pour une expérience inoubliable le samedi 10 Mai 2025, dans l’emblématique salle Marguerite (ancienne église) de Sains-en-Gohelle (62). Avis aux organisateurs de concerts et festivals, nous sommes disponibles pour venir jouer chez vous. Vous savez où nous joindre : vpc@holyrecords.com
- Qu’est-ce qui vous a paru le plus simple à enregistrer ou réenregistrer et pourquoi ?
Rien, tout est terriblement difficile à enregistrer, mais en général, les morceaux rapides sont moins difficiles que les morceaux lents où chaque longueur de syllabe a un impact sur la chanson.
- Même question à l’inverse : le plus dur ou compliqué et pour quelle(s) raison(s) ?
Dans un style musical où la furie, la haine et l’émotion se mélangent, il faut rester cohérent et à propos. La finesse dans cette musique de brute est le plus difficile. Et j’aime les difficultés de toutes sortes.
- Vu la réception très positive qu’a reçu « Spleen Angel », votre album avec Argile, on peut penser que vous avez encore de très bonnes idées à mettre en place également pour Misanthrope… ou avez-vous choisi de vous focaliser davantage sur ce side project ?
La trilogie d’Argile a reçu un retour exceptionnel de la part des auditeurs et des chroniqueurs, j’en suis encore tout ému et surpris. Être élu album de l’année 2024 dans de nombreux médias est une sensation fort agréable. Argile est le spin-off de Misanthrope, c’est le rêve d’Alceste de Haine que réalise notre héros (des deux entités Misanthrope et Argile) durant une période de coma. La trilogie d’Argile est maintenant terminée, vous aurez un éclairage sur le pourquoi Alceste est tombé dans le coma justement dans le onzième album studio de Misanthrope estimé pour 2026.
- Si jamais vous veniez à faire ou prévoir un album de compositions nouvelles, serait-il sur votre personnage emblématique, ou encore sur Baudelaire, ou éventuellement sur un autre sujet/personnage qui vous inspirerait tout autant ?
Le onzième album studio de Misanthrope est en pleine élaboration. Ça va être un long processus artistique et une longue mise en place de tous les éléments. Rien ne peut être dévoilé pour le moment, estimation des révélations pour 2026.
Merci beaucoup pour ton interview.
Philippe Courtois de l’Argilière, le samedi 22 février 2024 (Angers 49).
Merci à vous pour vos réponses.
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