Samaïn Fest 2024 – Jour 2
Texte, vidéo et Photos : Mémé Migou
La Mézière, Salle Cassiopée (35)
24 – 26 Octobre 2024
Quelques heures de repos et… Nous voici prêts pour le second jour de ce Samaïn Fest 2024. Après une journée plutôt orientée vers le Black Metal, on sera ici tourné vers le Death, même si, pour remplacer la tête d’affiche Destroyer666, ce sera avec l’occult rock d’Aluk Todolo. On n’est pas sur la même ligne, mais j’en connais qui ont fait le déplacement spécifiquement pour eux…
Avant de parler musique, un détour incontournable sur la petite esplanade herbeuse qui fait office d’avant-cour de la salle, juste après le bar, pour assister à la cérémonie druidique du Samhain, « le nouvel an celte ». Je prends d’énormes raccourcis en disant cela. Vous ferez vos propres recherches quant à la signification de ce rite, mené par le grand Druide de la Gorsedd de Bretagne, accompagné de 3 druides, dont l’un des organisateurs du festival. De longues accolades en forme de bénédiction à la fin, ce fut un moment émouvant où j’ai pu voir de jeunes en larmes et des amis pleinement présents pour vivre ce moment.


Juste après, nous avons eu la chance d’écouter l’un des protagonistes de la cérémonie, le Barde, dans un exposé de son travail autour de la série de nombres et de la force du symbole dans le druidisme. C’était kiffant à souhait, malgré un problème de son. Un court temps d’échanges entre le public, l’orateur et le Grand Druide, avant que ce dernier ne reprenne la main en présentant Gwenc’hlan Le Scouëzec. Ancien Grand Druide.


S’il y avait vraiment pas mal de monde à la cérémonie, il faut admettre que nous étions un peu moins nombreux à rester à la conférence. Mais tout de même en suffisance.
La voie du druidisme est nimbée d’un brouillard que certains arriveront à dissiper par une introspection et un travail personnel, où il faut arrêter d’être cartésien. Et le Barzaz Breiz peut se faire phare et feu dans cette nuit intérieure. (Bon, je n’ai p’tet pas tout compris… )
Pour un p’tit aperçu, c’est par ici :
Et le festival reprend… Jour 2 :
Scumslaught
Halala, ça commence mal… Je ferai involontairement l’impasse sur le premier groupe (non, je n’avais ni faim ni soif), parce qu’en pleine discussion avec Per Vari, le Grand Druide, en compagnie, entre autres, de Amduscias (Conviction, Temple of Baal, …) et sa douce, Vince (Salace) et Vince (de la Couille de Loup).
Toutes mes excuses, mais quand on me parle de symbolique, je frétille et j’en oublie mes « obligations ».
Mental Vortex

Quintette de Death/ Thrash Metal assez technique. Du shred, de gros growls (oui, c’est une jolie allitération, n’est-ce pas ?), des passages lourds viennent remplir nos oreilles et faire vibrer nos corps. L’envie d’en découdre commence à se faire sentir dans le pit. Sans oublier les riffs en contretemps, les p’tits breaks efficaces…


Sur un morceau viendra un feat, le chanteur de… Et là, Mémé serre les fesses, car elle n’est vraiment pas sûre de son coup (Si je me trompe, n’hésitez pas à le dire en commentaire… mais gentiment hein !). Donc, le chanteur de Nervous Decay, il me semble. Car, ma foi, dans ce groupe, on retrouve une partie du band, mais le chanteur à la guitare. Bon, je ne sais pas si je suis bien claire, là.


Et mention spéciale à la put* de shreddeuse ! Mazette ! Impressionnante… Ceci dit, Mémé n’avait d’yeux que pour le bassiste, qui se transforme et se transcende sur scène (ce n’est pas Hulk non plus, je vous rassure), mais il a une de ces auras !
Halala… Le public est déjà bien chaud, ma foi !

« Techniquement c’est pas mal. J’aimais bien les soli. Ça s’écoute bien. » – Nico
Voight Kampff

Oh ! Voight Kampff était attendu, je ne vous raconte pas ! Du haut de leurs 2 albums de Thrash technique, c’était malgré tout comme une re-formation du groupe. Cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas tourné. Alors le public était en attente et les musiciens tout autant…


Les premiers pogos arrivent dans le pit. C’est le signe en général que l’ambiance est bonne, mais surtout que le groupe sait déclencher « la guerre » du pit.
Y a pas à dire, Ramon dispose d’un organe qui envoie du lourd… Et là, je me rends compte que, tournée de cette façon, la phrase peut paraître suspecte. En d’autres termes, quelle voix !
Riffs et batterie sont également au rendez-vous. Le pénultième (ouais, j’aime utiliser de vieux mots qui sentent la naphtaline) titre sera dédicacé à l’un des leurs, parti bien trop tôt.


Bon… Après, j’avoue que c’est bien foutu, mais au final, ça ne me touche pas personnellement. Question de goût, ça n’enlève en rien la qualité du groupe.
« Très bien, super. La voix était trop forte sur le premier morceau. Ça reste du Thrash. Un très bon groupe, de très bons musiciens. Et en plus il avait un T-Shirt de Potopak ! [bon là, je ne suis pas certaine de la bonne retranscription…] » – Gérard
« C’est très bon. Ça faisait combien de temps qu’ils n’avaient pas joué? ! Je les avais vus au Motoc pour leur 1er album puis aux 15 ans de Garmonbozia. Ils avaient fait une pause et là, il semblerait qu’ils reviennent. » – Thomas
« Voight Kampff, c’est un peu un ovni breton. Parce que pas accessible. Ils ne jouent pas souvent, mais quand ils se produisent, ils envoient des balles. C’est du Metal, mais très créatif, très carré, avec une voix qui n’en fait pas trop. Je trouve que ce groupe a une identité… qui gagne à être connue. Son propre, Thrash technique, bien composé. Voilà, c’est ça, c’est grand. » – Laurent
« Un p’tit côté Vektor. Quand on les avait vus, c’était il y a 10 ans. J’étais resté sur une image très propre, pas accessible. Ici, on sentait qu’ils prenaient plaisir. Je suis client de Thrash conventionnel. Mais là, j’ai kiffé. Très bon concert. » – Romain
Cryogenical Excision

Changement de décor… à plusieurs titres. Pour commencer, parce qu’on revient sur du Death. Enfin… dans la famille Death, je demande le Brutal Death, et même le Slam Death, celui qui gruik. Et pour gruiker bien comme il faut, ils n’étaient pas moins de 2 chanteurs sur scène.
Tiens, mais… ce ne serait pas le même bassiste qui avait capté mon attention sur Mental Vortex ? Ah ben si… Et toujours aussi solaire sur scène. Pour du Metal, rhaaaaaa, ce n’est peut-être pas la métaphore la plus idéale, j’en conviens.


L’autre décor, c’est aussi le fait de passer un peu plus de temps derrière la scène et sur les côtés. D’abord pour shooter, parce ça commençait à sacrément bouger dans le pit, ensuite prise dans le tourbillon d’une discussion…

J’en profite pour faire mon petit moment de pause… Mille excuses.
Vortex of End

Là aussi, on retrouvera quelqu’un déjà aperçu… mais la veille : ÖberKammander666 de retour à la basse et au backing vocals. Mais combien c’est réducteur de ne parler que de lui. NGH, NKR et Vagus Nox prennent possession des planches. On revient, ici, sur du Black, avec un peu de Death dans certaines structures. Sang qui dégouline sur les visages, vasques enflammées, tout le décorum y est pour placer l’ambiance. Sans oublier ces adorables lights rouges que tous les photographes adorent, bien entendu.


On m’avait prévenue, genre « putain, on vient d’entendre les balances de Vortex of End, ils vont mettre tout le monde à l’amende ! »… La soirée Black, c’était pas hier ? Bah si, mais ça fonctionne aussi ici, parce qu’il est teinté de Death et parce que niveau haine, c’est une belle déculottée qu’ils nous flanquent.
Ça accélère… Puis accélère encore… Et encore ! Quand survient un break façonné du groove made in Death Metal… Le batteur est juste impressionnant. Quant aux chants, ils se font parfois refrains qui fédèrent avant de repartir sur du saturé bien énervé.
C’est mauvais – dans l’esprit- comme une teigne, mais c’est bon – dans la réalisation – comme un groupe que je vais résolument suivre.


Malheureusement il y a deux petits bémols… Un problème de son pour Vagus Nox, le guitariste, malgré des balances qui se sont bien déroulées, et des inter titres un chouïa vides.
Le public, au final, ne s’y trompe pas, il profite de ces intertitres pour faire entendre sa voix également et dire tout le bien qu’il pense du groupe. Je m’associe à lui pour clamer haut et fort qu’on a aimé.

« Je ne les avais jamais vus. Je les avais ratés au Court of Chaos. J’étais curieux de voir ce que ça donnait sur scène, je n’ai pas été déçu » – Ano Nyme
Aluk Todolo

Voilà voilà… On a déjà abordé l’épineuse question de l’annulation de Destroyer666… Il a bien fallu remplacer le groupe, alors on a joué aux chaises musicales et Mercyless a pris le dernier slot, tandis que ce pénultième (vous vous souvenez du mot ? C’est bon?) ira à l’occult rock d’Aluk Todolo.

Entre le Krautrock aux relents de Black et le prog, c’est très lent et infusant… Mais commençons par le début. La batterie se trouve au centre de la scène, relativement en avant, tandis que Shantidar et Matthieu (guitare et basse) viennent l’encercler sur les flancs. Et là, tout devant, ayant donné du fil à retordre à ceux qui ont installé le plateau, une grosse ampoule qui descend du plafond et offrira une aire de jeu pour le trio…

Vous l’aurez compris, les photographes vont galérer, peu de lights, ou par l’arrière, beaucoup de fumée et une demande de shooter en noir et blanc. Qu’à cela ne tienne, je m’y plierai. L’aspect visuel fait partie intégrante de l’expérience. Car c’est bien une expérience que l’on aura pu vivre avec Aluk Todolo.

Et ce n’était pas si simple que ça pour une partie du public. Car si Aluk Todolo avait sa fan base, venue tout spécialement pour lui, le public était tout de même divisé, certains n’ayant absolument pas adhéré quand d’autres attendaient « leur concert de la soirée ».
Mercyless

C’est à la bande à Max Otero que revient le plaisir de clôturer et la soirée et le festival.


Du Death old School et un show énergique, voilà ce à quoi le public, par ailleurs très réceptif, a pu recevoir. De fait, ça a foutu dans la salle une grosse ambiance. Il faut dire que Max a de la bouteille, il sait comment faire pour tenir la scène et le public.
« Those Who Reign Below », leur dernier album, étant sorti la veille, c’était une fête avec feux d’artifice -virtuels, bien entendu, vous l’aviez compris – pour l’occasion.


Quant à moi, je me demande encore pourquoi le micro était placé plus haut que la normale. Une façon de libérer les cordes vocales ? Messieurs-dames les vocalistes, je vous en prie, ouvrez-moi l’esprit.
Et c’est sur ce set qu’on va prendre congé du Samaïn Fest 2024, en espérant vivement le retrouver en 2025 (ce qui sera le cas, je vous rassure).
*
Le moment idéal est venu pour remercier toute l’orga du Samaïn Fest, pour la réussite de ces deux soirées (trois, mais je n’étais présente que pour 2), ainsi que pour l’accréditation. C’était la seconde fois que je participais au festival, mais la première en tant qu’accréditée, à vivre les 2 jours de façon très concentrée.

Le Samaïn Fest est organisé par des personnes passionnées, avec des bénévoles souriants, accueillants, le tout sur une ambiance bon enfant. Le Fest n’est pas seulement fait de musique, c’est aussi tout le concept, ce qui entoure le Samaïn Fest, qui participe à son succès.
Alors si vous aussi, vous souhaitez passer un excellent moment passionné, le Samaïn Fest 2025, ce sera les 23, 24 et 25 octobre prochains.
Quelques liens utiles :
Samain Fest (@festivalsamain) • Photos et vidéos Instagram
On se retrouve dans 6 mois !
Cérémonie druidique et décors



















Aluk Todolo







Cryogenical Excision







Mental Vortex












Mercyless











Voight Kampff








Vortex of End











