Genre : Symphonic Progressive Black Metal
Note : 85/100 (WvG)
Label : Les Acteurs de l’Ombre Production
Sortie : 2 Mai 2025
Pour certains, papa est une pierre qui roule (et qui n’amasse pas mousse) … pour Khôra, papa est empereur et maman est un volcan islandais. Test de paternité par l’écoute avec Ananke, leur album, ci-présentement.
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La génétique, ça ne trompe pas, moins qu’un éléphant du moins : quand un enfant a le nez de maman, les lobes d’oreilles de papa ou est capable de lécher son propre coude – faut-il être couillon pour perdre du temps à vérifier cette information par la démonstration. Mais quitte à parler d’oreilles et de parentalité, si vous posez la vôtre sur Ananke, deuxième album après Timaeus en 2020 de l’Allemand Ole, qui concrétise son projet de one-man-band initial de 2012 en un groupe s’épaulant des talents de Frédéric Gervais au chant (qui a aussi réalisé les mix et mastering aux studios Hénosis bien connu des followers de Misanthrope, Monolith ou Pensées Nocturnes par exemple) ainsi que Göran Setitus à la basse et Kjetil Ytterhus à l’orchestration et aux claviers, vous en serez convaincu.
Et ici le terme « orchestration » n’a jamais été aussi évident tant le Black Sympho Progressif dans lequel nous entraîne le groupe est une symbiose totale entre Emperor et Dimmu Borgir de leurs débuts jusqu’à In Sorte Diaboli. Tout y fait penser : le riffing, la construction des morceaux, les enchainements harmoniques, le blastbeat… et l’orchestration, massive et d’une qualité sonore époustouflante, d’autant quand on tend bien l’oreille et qu’on sait que ce ne sont que des banques de sons (genre Eastwest Hollywood ou Spitfire) qui font le taff – merci la technologie qui permet tout ça. Ne manque plus que la voix de Shaggrath et on y est…
Et, oui, il vaut mieux ne pas se trainer la migraine des Enfers comme c’est mon cas actuellement, tellement on se prend de dissonances, hautes fréquences et frappes de caisse claire et cymbales diverses, la qualité de production est incroyable : imaginez les albums de Dimmu Borgir de la période que j’évoquais ci-dessus avec un grain plus net et plus digeste (sans pour autant être moins sale) … Les quarante-et-une minutes passent donc assez aisément dans ce déferlement de violence grâce à cet aspect harmonieux. Le seul moment un peu paisible intervient sur la première partie de « Crowned », antépénultième piste avant de clore l’album sur un épilogue symphonique.
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Très clairement, le compositeur est un fan de Dimmu, la jaquette allant jusqu’à imiter fidèlement celle de Abrahadabra. Si le groupe originel (et sa qualité musicale et compositionnelle) vous manque, posez assurément votre conduit auriculaire sur cet album sombre et puissant.
Tiens, en parlant d’oreille… vous êtes toujours en train d’essayer de vous lécher le coude, pour vérifier ? 😉
Tracklist :
01 – Empyreal Spindle
02 – Legion of the Moirai
03 – Wrestling with the Gods
04 – In the Throes of Ascension
05 – Arcane Creation
06 – On a Starpath
07 – The Sentinel
08 – Supernal Light
09 – Crowned
10 – Q.E.D
Line up :
Frédéric Gervais – Chants
Oleg I – Guitare
Göran Setitus – Basse
Kjetil Ytterhus – Claviers/Orchestration
Guests :
Rune ‘Blasphemer’ Eriksen (ex-Mayhem)
Kristian Niemann (ex-Therion)
Wolfgang Rothbauer (live Belphegor)
André ‘Cosmocrator’ Søgnen (The Wretched End)