Genre : Doom / Sludge
Note : 90/100 (Seb D)
Label : Autoproduction
Sortie : 04 avril 2025
Hey, toi ! Oui, toi là ! L’amateur de Sludge et de musique lourde et crasseuse. Tu aimes Yob, Neurosis ou Primitive Man ? Tu n’es pas fermé aux ambiances que peut dégager un groupe tel que Triptykon ? Bouge pas ! Je crois que j’ai un truc à te faire découvrir.
Tu vas pouvoir retrouver tout ça et bien plus encore chez Salace. Formation qui nous vient tout droit de Seine-et-Marne composée de gars qui ne sont pas des perdreaux de l’année. Ils traînent leurs guêtres sur la scène française depuis la fin des années 90 et ont un CV long comme le bras d’un orang-outan. Ça te dit quelque chose Call Us As You Wish!, Sarkazein, Beast, Barabbas ? Et là je ne te nomme que les projets les plus connus par lesquels ils sont passés. Car il y en a encore une palanquée. Les gars ont du métier comme j’te dis.
Après un 1er album très prometteur, Down Below, sorti en autoproduction en 2021, voilà qu’ils remettent le couvert cette année avec une nouvelle galette qui risque de faire grand bruit dans le milieu des musiques boueuses.
Suite à la courte intro “Madness”, la basse ronflante de Vince se fait entendre dès l’entame du 1er véritable titre “Icarus”, vite accompagnée par les vocaux torturés de Kev. On sent tout de suite qu’on va en prendre plein la tronche. Et c’est exactement ce qu’il se passe quand les guitares lourdes se joignent à la fête. A croire que l’adage “le gras, c’est la vie” a été inventé pour Salace. Mais résumer la musique de la formation à quelque chose de lourd et monolithique serait une erreur. Le Doom / Sludge peut s’avérer être un style très répétitif et hermétique pour une oreille profane. Ne pas se pencher sur cet album par peur de l’ennui risquerait de te faire passer à côté d’une pépite. Car là où nos Seine-et-Marnais se démarquent, c’est par l’intelligence dont ils font preuve dans la construction des morceaux. N’hésitant pas à assaisonner leurs titres de passages plus calmes où les arpèges de guitares lancinants viennent aérer le propos pour mieux te décocher un riff façon uppercut au moment où tu t’y attends le moins. Comme sur “Pariah”, histoire de te faire cracher tes chicos. En parlant de dents, cette partie du corps a l’air d’être un élément central pour la bande car on la retrouve sur tous leurs visuels depuis leur début, du logo jusqu’aux pochettes des albums. L’illustration de ce nouvel effort, œuvre de Quentin (aka Sir Maskox), colle parfaitement à l’ambiance dégagée par la musique. Là encore les dents sont présentes en nombre dans un orifice inhospitalier où je ne laisserai pas traîner mes doigts ni aucune autre partie de mon anatomie.
Max insuffle une énergie brute dans ses patterns de batterie me faisant penser par moment à Mehdi Birouk Thépegnier (batteur de Hangman’s Chair) qui a une force de frappe assez similaire. Le passé plus teigneux de la troupe ressurgit également sur des titres comme “Lies” et “Brain Crack” où certains passages flirtent avec le Hardcore.
Lien vidéo “Lies” :
Le chant est mixé à peine plus haut que les instruments comme si Kev tentait de s’extraire de ce marécage sonore, ce qui appuie la sensation de malaise et de désespoir. Et c’est tout à fait intentionnel car l’enregistrement, le mixage et le mastering ont été faits maison, à l’Empreinte de Savigny-le-Temple, par le guitariste Jay. Ce même Jay qui s’est chargé d’enregistrer toutes les parties de guitares car Christophe (aka Kraken) a dû quitter le groupe avant l’enregistrement de “Dragged Into Rot”. Depuis, une nouvelle recrue, Flo, a rejoint la team pour tenir la seconde gratte en live.
“Curse”, clôturant l’album, casse un peu les codes grâce à l’ajout de sonorités de claviers dissonantes, habillant une rythmique énergique et puissante, avant de se terminer sur une partie Doom d’une lourdeur pachydermique. Effet brutal garanti comme si une batte de baseball venait t’achever en te brisant la nuque et les genoux. Le morceau imparable du skeud !
Lien vidéo “Curse” :
L’outro énigmatique et glauque te laisse reprendre tes esprits et ton souffle, après cette monstrueuse claque que tu viens de prendre. Tu ne sais plus où tu es, mais tu n’as qu’une envie, rappuyer sur play une fois la dernière seconde écoulée. Tellement jouissif !
Les labels seraient bien inspirés de se pencher sur ce groupe qui risque de devenir la nouvelle sensation Doom / Sludge française.
Tracklist :
01 – Madness
02 – Icarus
03 – Lies
04 – Parias
05 – Silence
06 – Confession
07 – Brain Crack
08 – Curse
09 – Sadness
Line up :
Kev – Chant
Jay – Guitare
Vince – Basse et chant
Max – Batterie
Liens :
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https://salace.bandcamp.com/music
https://www.youtube.com/@salace9677/videos
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