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Genre : Black metal
Label : Duskstone
Sortie : 11 mai 2024
Note : 80/100 (DLB)
Non, Satan et ses acolytes n’ont plus la cote dans le monde du black metal, sujet qui appartient désormais au passé, à part peut-être quelques irréductibles dans le nord de l’Europe ou l’Amérique du sud. De nos jours on n’y parle plus de la nature, des légendes scandinaves ou des faits historiques comme la Première Guerre mondiale très à la mode en ce moment, mais alors là, si on m’avait dit qu’un jour on y évoquerait le thème de la vie ou la mort des abeilles je vous aurais bien ri au nez. Et pourtant, c’est bien le sujet qui a été abordé dans ce premier album des Suisses de Vigljos, (“la lumière” en vieux norrois), fallait quand même oser. Les puristes crieront peut-être au scandale mais moi je me dis, allez banco, pourquoi pas après tout.
Ici le concept sur les bestioles est poussé jusqu’au bout, avec tout d’abord le titre de l’album “Tome 1: apidae”, apidés en Français – c’est une sorte de grande famille d’insectes qui se nourrissent en léchant exclusivement le nectar des fleurs -, puis il y a la pochette de l’album, un dessin de l’artiste peintre et graveur Brabançon Pieter Bruegel datant de 1568 et représentant des apiculteurs en pleine action. Et pour clôturer le tout, les musiciens arborent sur scène le costume d’éleveur d’abeilles médiéval, ce qui a le don de les rendre encore plus mystérieux et inquiétants, d’autant plus que vous ne connaissez ni les noms, ni les musiciens qui composent ce groupe. Alors certes, ce costume n’est pas inédit dans le black metal, puisqu’il est aussi utilisé par les musiciens du groupe Ukrainien They came from vision et d’ailleurs au passage, je vous invite à lire la chronique dans nos pages de notre ami Seblack, il y parle du dernier album sorti cette année. https://www.memento-mori-webzine.fr/2024/02/23/they-came-from-visions-the-twilight-robes-2024/ .
Le ton est donné dès le morceau d’ouverture, avec l’arrivée d’un essaim d’abeilles au son d’un orgue d’église. L’inquiétude est de mise et l’ambiance est posée . Musicalement on est dans un black metal des années 90 avec un son cru et old school, Darkthrone ou Satanic Warmaster ne sont pas loin. Le riffing est glacial, le chant est criard, mais voulu par le groupe. Certes il peut en déranger voire lasser certains, mais dans ce cas bien précis, il faut vraiment le prendre comme un cinquième instrument.
Au fur et à mesure des titres les ambiances changent, sur certains morceaux une petite mélodie en fond sonore apparaît et vous martèle la tête, tantôt à l’orgue, tantôt au mellotron ou différents instruments à cordes. Parfois ces instruments vous apporteront un peu d’air, surtout sur le quatrième titre “Swarming”, car l’ambiance est oppressante, on est proche de l’asphyxie. L’instrumental “Dance of the bumblebee” vous permettra de souffler un peu et vous fera presque sourire tellement il vous paraîtra joyeux avant de repartir dans un black metal old school pour les deux derniers morceaux. Tout d’abord “Raiding the hive” avec l’impression d’un incessant bourdonnement dans vos oreilles où l’on retrouve d’ailleurs l’essaim d’abeilles du début, histoire de vous rappeler le thème de l’album. Puis viens ”Vigljos”, le meilleur titre pour moi, qui viendra conclure à merveille cette saga car en guise d’outro “To die in the flowerbed” (la mort dans un parterre de fleurs), nous avons droit à une sorte de vieille complainte aux accents folkloriques, qui est aussi un petit clin d’oeil à la chanson “The Sad Saga of the Boy and the Bee” d’un mystérieux groupe Anglais de prog-rock des années 70 appelé Gun.
Le tout, est magnifiquement enregistré, mixé et masterisé dans les studios de Marc Obrist de Zeal & Ardor, avouez quand même qu’il y a pire comme référence. Le producteur suisse aura su trouver la bonne formule entre un son moderne et old school la fois, ce qui rendra cet album unique et se démarquera des autres productions sorties cette année.
Tracklist :
01 – Rays of Light on Liquid Gold (01:29)
02 – Sweet Stings (07:27)
03 – The Apiarist (03:55)
04 – Swarming (05:09)
05 – Dance of the Bumblebee (03:50)
06 – Raiding the Hive (07:22)
07 – Vígljós (08:43)
08 – To Die in a Flowerbed (04:11)
Line-up : Inconnu
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