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Live Report – Festival De La Mer 2024/1

Festival de la Mer XXe édition
26 et 27 Juillet 2024
Cale d’Argenton ( Landunvez – 29)

Texte et Photos de Mémé Migou
La Cale d'Argenton

J’ai énormément de chance d’habiter sur une côte encore sauvage. Certes, cela a ses désagréments, notamment un crachin semi continu, une température semi constante entre 10° et 20°… Mais quand on fait abstraction de tout cela, ou tout simplement quand la température remonte et que le soleil daigne montrer le bout de son nez, bordel, ce que cette côte du Nord Finistère est belle ! Et à vrai dire, elle l’est encore plus quand les éléments se déchaînent.

Mais tout cela, c’est une autre histoire. Celle que je vais vous raconter va plutôt vous parler d’un petit port, d’un anniversaire, du « Lovabloc »… En d’autres termes, du FDLM 2024, le festival de la mer 20ème édition !

S’attarder sur le site n’est pas anodin. Une fois sur place, on ne peut passer à côté de ce spectacle permanent. Et tous les artistes présents sur le festival n’auront de cesse de le soulever… et même certains d’en jouer, comme la sortie de scène de Didier Wampas, le samedi.

Houlààààà, Mémé ! Pas trop vite ! Tu mets la charrue avant les bœufs ! Rembobine un peu et pars déjà du vendredi 26 juillet !

Vendredi 26 juillet

C’est après avoir embarqué un covoitureur bien sympa que la p’tite voiture bleue de Mémé se gare sur le parking prévu par les organisateurs à cet effet. Pas grand monde encore. Il faut dire que Mémé voulait y être assez tôt, pour récupérer l’accréditation (pour laquelle je remercie les organisateurs !) mais également pour errer sur les lieux, ressentir l’atmosphère, baguenauder devant les deux scènes. D’ailleurs, c’est un peu avant l’ouverture des portes que je pénètre sur le site.

Un peu d’histoire…

J’en profite pour discuter avec Momo Morvan, présent à la programmation depuis la toute première édition. Il me confirme qu’il n’y aura pas de feux d’artifice pour l’occasion des 20 ans. Bien qu’ils y aient pensé, cela revenait bien trop cher. En même temps, la programmation EST le feu d’artifice !

Il nous rappelle, devant un godet, que la première édition tenait plus d’une fête de la mer, avec son moules-frites et ses tours en bateau, et quelques concerts pour égayer le tout. Cette formule a bien changé depuis. Ce sont, désormais, deux jours pleins de concerts et uniquement de concerts… même si, niveau restauration on peut trouver des crêpes, un bar à huîtres, des saucisses-frites, des biscuits et autres petites pâtisseries… Quant à la boisson, la bière est bonne – on peut aussi en trouver de plus spécifiques dans le bateau-brasserie – le vin, les softs… Bref ! Tout pour que le festivalier passe un excellent moment.

Vous vous imaginez bien que Mémé n’allait pas passer à côté de la question évidente : vous imaginez une nouvelle évolution, au bout de 20 ans ? Momo confirme qu’ils n’ont aucune envie de déménager de site, ni de devenir plus grand. Éventuellement une troisième journée. Mais il y a déjà, actuellement, deux autres jours off, bordant le festival (par exemple à Portsall au bar O’Donneil).Pendant le festival, il y a aussi quelques concerts hors du site, notamment sur le camping municipal. Et d’ajouter qu’il faut prendre soin des bénévoles, ne pas trop en demander non plus. Il y a beaucoup de jeunes, des enfants des organisateurs, entre autres.

Il est 17h45 et commence à résonner le DJ set, avec Ben et Jean-Yves, le temps que les festivaliers entrent, découvrent le site et boivent un coup…

Et c’est parti…

Le premier groupe à passer sur la scène Tomahawk navigue entre classic rock et HxC (dont ils feront une dédicace aux « vieilles têtes »). Un groupe des 70es qui aurait avalé du punk, ça donne MEAT SHIRT, qui entame donc le cycle des concerts avec un set qui commence gentiment pour terminer sur des titres qui envoient du steak.

Des soli de guitares qui feraient pâlir d’envie les aiguilles à tricoter de Mémé, côtoient des passages plus lourds où la basse vient vous tirer par les oreilles en susurrant « heyyyy ! J’existe. ».

La foule est encore bien clairsemée, malgré que Momo nous ait annoncé un quasi sold out. L’ambiance est timide au départ, mais à la fin du show, on aperçoit déjà les premiers à bouger leur body sur le dancefloor improvisé. Le public est là pour faire la fête, ça se sent. Mais c’est bon enfant.

Sur la scène des Ferrailleurs

Le premier groupe à fouler la grande scène des Ferrailleurs, après avoir joué au Hellfest, sera THE DEAD KRAZUKIES.

Quelle énergie ! Ici aussi nous évoluerons dans un rock musclé aux saveurs du punk et du hardcore. Le look y est, avec les chaussettes qui montent jusqu’aux mollets et des refrains qui amènent le public à chanter.

D’ailleurs, ils mettent rapidement le public dans leur poche avec une chanson pirate et des « oh oh oooooOOooh » à reprendre en chœur, (« Black Pearl »). Le chant, emmené par Maider, se fait plutôt clair et crié.

Retour sur la Tomahawk

PRISONNIER DU TEMPS devait s’y produire. Ils étaient attendus par de nombreux festivaliers. Mais voilà, la SNCF en a décidé autrement. Embourbés dans une faille temporelle, ils ont dû déclarer forfait. C’est au pied levé que WAZA, groupe douarneniste programmé le lendemain, prendra le relais.

C’est d’ailleurs là que, pour la première fois, on entendra parler de la cérémonie d’ouverture des JO, avec un joyeux « on en a rien à battre », répondu par le public.

Veste à franges, moustache et bouclettes en folie… On sent bien le set version 70’s, qui fait les beaux jours de Douarnenez en ce moment, avec les Komodor. Ça fuzz à tout va. Et flotte sur la scène comme un parfum de star d’antan, façon Gainsbourg, une cibiche à la main. Et flotte sur la scène comme un parfum de rock star, façon Bébé Brunes…

Les compos sont bien foutues. On aura une valse des rôles, dans ce set, qui verra le batteur devenir bassiste, le chanteur se muer en chanteur-batteur et le guitariste survolté clôturer la der du set au chant.

Ils nous donnent rendez-vous le samedi, où ils entameront la seconde journée.

Migration vers les Ferrailleurs

Ils étaient on ne peut plus attendus, les gars de POESIE ZERO… qroupe qui porte terriblement bien son nom. Ne vous attendez pas à de joyeuses petites mélopées, quelques ritournelles pour vous adoucir l’humeur.

Que nenni ! On aura droit à toute le panoplie punkisante : 1 guitariste et 2 chanteurs qui passeront le set à s’invectiver (« C’est quoi cette MERDE ? », « Tu fais de la MERDE ») et autant pour le public (« c’est de la MERDE », qui en redemande… Vous l’aurez compris, on est cerné par la MERDE.

Ahhhh… je vous l’avais bien dit, point de poésie ici ! De la provoc à deux balles, mais de la provoc qui met le doigt sur les défaillance de notre société : « la police, c’est de la MERDE », « la situation politique, c’est de la MERDE »…

Et ça fonctionne de ouf ! Le public est chaud comme la braise. Les premiers slams arrivent… Et tout le long du set, nous aurons de grands renforts d’artefacts : masques énormes, bonhomme gonflable, sirène, canons à confettis.

Scène Tomahawk en vue

La luminosité commence sérieusement à tomber. On n’est pas encore sur le coucher du soleil dans le port, mais le lightshow commence à colorer les scènes et les sets. Ici, ce seront les premiers « à poiiiiiiil » qui vont résonner…

JOHNNY MAFIA nous offre un rock aux contours Brit Pop (Je sais, leurs influences sont plutôt du côté US des 90’s…, ne criez pas haro sur Mémé !), mais sacrément plus rock et musclé ! Un peu comme une fusion entre Oasis, Gorillaz et les Pixies, avec des riffs et autres jeux de guitares bien intéressants, comme sur le titre « My Name is Sam », qui avait pourtant mal commencé (« Ça fait longtemps qu’on ‘a pas fait de concerts », « C’est les vacances… »).

Et bien entendu, on s’est régalé, dans le pit photos, de la présence scénique du bassiste au t-shirt Lidl et aux mimiques dignes d’un Daron Malakian dans « Chop Suey ».

S’il fait chaud sur scène, Mémé commence à sentir l’humidité s’installer. Une petite laine serait la bienvenue. Bref, je caille !

Y a du merch, mais pas que !

Mémé fera l’impasse sur une intro qu’elle avait commencé à écrire. Elle aura l’occasion de discuter avec l’un des bénévoles, en charge notamment de la section VSS du festival.

Certaines polémiques permettent aussi de faire avancer les choses. En l’occurrence, ils ont participé à une formation autour de la prévention des risques. « Le FDLM sera toujours sensible et vigilant aux différentes causes. On ne peut pas toujours tout maîtriser, mais on peut tenter de grandir, ensemble… » J’applaudis la franchise et la démarche !

Rage sur les Ferrailleurs

Le public est massé devant la grande scène. Et pour cause, dans une débauche de lights rouges, TAGADA JONES viendra ravir les oreilles des uns et des autres, venus pour l’occasion. C’est bien là, l’une des têtes d’affiche de ce festival de la mer.

On est ici dans la lignée d’un Lofofora, d’un Mass Hysteria, d’un Trust, entre punk et rock bien vénère, voire Metal indus sur certains titres. Tagada Jones, du punk rock alternatif. Les textes sont éminemment politiques et touchent aux sujets d’actualité.

Les slameuses s’en donnent à cœur joie, bien plus que les hommes. Au premier rang, ça scande, ça chante les paroles. Y a pas, ils étaient attendus de pieds fermes ! Les lumières viennent renfoncer l’énergie d’un set qui n’en manque pas le moins du monde.

Même s’il fait désormais nuit et que le port à marée haute ne se voit plus tant que ça, Nico souligne la beauté du cadre.

Tard sur la Tomahawk

Je vais vous avouer que à ce moment précis, Mémé avait comme une envie de faire une petite pause. Il est tard, il reste encore deux groupes, dont Novelists sur la grande scène. Ici, ce sera It It Anita. Inconnu au bataillon des oreilles de Mémé qui se pousse à suivre le set.

Comme elle a bien fait ! Mazette ! LA découverte du jour… et certainement le coup de cœur du festival. Et vous savez quoi ?! Ils sont belges… Il ‘en fallait pas plus pour que notre Mémé ait son petit cœur qui se mette à fondre.

Donc, IT IT ANITA débarque… Déjà dans la disposition scénique (2 micros qui se font face et la batterie au milieu, légèrement en arrière), on sent qu’on aura droit à un show intéressant. Et pour cause, beaucoup vont se sentir décontenancés de ne pas voir la trombine des deux chanteur. Pourtant, à chaque passage instrumental, ils se tournent enfin vers le public pour communier avec lui. Mais ce qui va titiller l’oreille de Mémé, ce sont ces compositions touffues, agrémentées de dissonances parfois proches de la Noise. Ben oui, Mémé… It It Anita, c’est un groupe de Noise rock de Liège.. Fallait peut-être te renseigner un peu avant !

Ben non… comme ça, j’ai eu la surprise du chef, le sursaut du cœur ! Je vais de ce pas m’empresser d’acheter leur dernier album au merch, « Mouche », du nom de leur chien, dont ils ont joué la moitié des titres. Au passage, j’apprends ainsi qu’ils reviennent avec un nouveau line-up. De quatuor, les voilà trio.

Pas facile de les shooter, par contre, tant la fumée est dense et les lumières en arrière plan offrent de jolies ombres chinoises. Dans le public, c’est le premier groupe où, sur cette scène Tomahawk, j’entends des applaudissements aussi nourris. Le lendemain, j’en entends encore parlé, de It It Anita ! Comme quoi, je n’étais pas seule à avoir eu un coup de cœur.

Et le final sera pour…

NOVELISTS clôturera cette première journée des 20 ans du festival de la mer.

Le metalcore parisien, mais avec quelques accents marseillais, débarque à force de riffs efficaces, de mélodies qui vous restent bien en tête et d’un visuel étonnant.

Sur scène, deux structures sont montées sur toute la largeur. L’une complètement à l’avant et la seconde au fin fond. Les uns et les autres arpenteront ces sur-scènes en long et en large.

On sent le groupe qui a de la bouteille malgré les bouilles bien jeunettes. Ils savent faire participer le public, ils ont cette générosité sur scène.

Novelists a le vent en poupe. Et c’est peu dire. Le chant se fait growl, sans renier les parties en voix claires sur les refrains, toujours très mélodiques et groovy, à la manière d’une Tatiana Shmaylyuk qui s’offrirait un p’tit tour dans le monde joyeux du metalcore. Ce n’est pas ma tasse de thé, mais il faut avouer qu’ils font bien le taf. Le show plaît et ce, malgré l’heure tardive.

Fin de ce vendredi

Eh oui, il est temps de rentrer dans ses pénates. Mémé retrouve sa petite voiture bleue et c’est parti pour le chemin du retour. Dans sa tête, elle a encore It It Anita qui résonne.

Cette première journée, bénie par le soleil, aura offert à la vingtième édition du festival de la mer, un très beau coup d’envoi ! Bravo à toute l’équipe, organisateurs comme bénévoles !

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