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Anakreb – Fuir les Hommes (2024)

  • par

Genre : Black metal

Label : Indépendant

Sortie : 24 juin 2024

Note : 88/100 (LB D)

  Avant de chroniquer cet album, je vais vous parler de légendes Scandinaves et plus particulièrement de la rune Berkana, et vous allez comprendre très vite pourquoi. Selon Wikipédia, Berkana c’est le nom donné à la dix-huitième rune du Futhark (alphabet runique), et qui signifie “Déesse du bouleau”. Le bouleau est le premier arbre à se réveiller au printemps, c’est pourquoi la rune Berkana évoque le cycle sans fin de la naissance, de la mort et enfin la renaissance. Selon la mythologie viking, vous stoppez cette renaissance en inversant le mot Berkana en Anakreb. C’est bon maintenant, vous voyez où je veux en venir?

      Anakreb, c’est donc le nom qu’a donné un certain Vikko Forest  à son one man band  en 2019 dans la bonne vieille ville de Brest. Le Ty Zef (surnom donné aux habitants de Brest) sortira son premier EP en 2021, petit EP qui, mine de rien, avait eu à sa sortie un petit écho positif dans le milieu underground français.

     Le premier album complet intitulé “Fuir les hommes” est sorti en juin 2024. Après des avis très favorables sur la bonne teneur de cet album de la part de mon entourage métallique, il était impensable pour moi de ne pas m’y intéresser. Faute de temps, c’est seulement à la fin de l’été que j’ai pu l’écouter, et c’est après l’achat du CD que j’ai pris la décision de le chroniquer.

         Beaucoup de changements ont été opérés par rapport à l’EP, tout d’abord, le changement le plus important à mes yeux c’est l’apport d’un vrai batteur, fini la programmation et Vikko Forest a fait appel à Rodion Belshevits,  batteur de session letton qu’on peut retrouver aussi chez les Suédois de Askog. Certes, on perd peut-être un peu en spontanéité et en froideur, mais avec ce son de batterie plus massif et moins synthétique, les compos prennent une autre dimension. Elles ont du corps, sont bien charpentées et plus goutues aurait dit un œnologue professionnel.

     Autre changement notoire, c’est une mise en avant plus prononcée du chant dépressif, déjà palpable sur l’EP, ici, il apparaît quasiment sur tous les titres. Certains hurlements me feront penser aux Australiens de Austère au début de leur carrière. C’est particulièrement flagrant sur le deuxième titre “De Sombre Crépuscule dans lequel j’ai chuté”. Le chant dépressif, tout en côtoyant le raw, apporte une bonne dose de mélancolie et de noirceur, le tout est posé sur des riffs lancinants et répétitifs qui vous martèlent la tête et vous glacent le sang. 

     Mais rassurez vous, Anakreb n’est pas devenu subitement un groupe de DSBM, Vikko forest  n’a pas oublié son amour pour le raw black metal, Avec “L’être qui ronge” et “Le berceau de ma haine”, le Breton lâche les chevaux et garantit la petite touche black norvégo/finlandaise des années 90 de l’album, c’est froid, féroce et sans fioriture. On se prend dans la tronche une bonne ration de haine à l’état pur.

      On change de salle et d’ambiance avec le dernier titre “fuir les hommes”. Long de ces dix huit minutes, Vikko Forest nous surprend totalement avec ce registre black atmosphérique qu’on ne lui connaissait pas, ça démarre sur un mid-tempo avec une mélodie entêtante écourtée au milieu par un break acoustique de toute beauté, ou l’on peux entendre un vent glaciale que n’aurait pas renié Wintherr de Paysage d’hiver. Des accélérations brutales agrémentées de vent et de pluie en fond sonore déboulent en fin de morceau et finiront par achever l’auditeur. Ce titre, qui termine brillamment ce disque, est une pure merveille de black atmosphérique et restera mon préféré de l’album. 

     Pour résumer, Vikko Forest  nous a concocté un bien bel album, très complet, riche et varié, cette grande maîtrise dans les compositions nous captive jusqu’au bout et il n’y a pas un seul moment où on ne s’ennuie. Les progrès réalisés par rapport au premier EP sont indéniables et pour moi, ce ”Fuir les hommes” est l’une des plus belles surprises de l’année 2024. En plus de cela, et ça fait vraiment plaisir de retrouver un bon groupe de black metal à Brest, de mémoire, nous n’en avons pas eu un depuis peut-être l’avènement des légendaires Vlad Tepes et ses fameuses légions noires, toutes proportions gardées bien entendu, mais cela fait quand même plus de trente ans, purée, déjà trente ans. 

Tracklist : 

01 – Le Corbeau L’a Percé  (06:11)

02 – Ce Sombre Crépuscule dans lequel j’ai chuté (10:27)

03 – L’être Qui Ronge (04:51)

04 – Le Berceau De Ma Haine (05:53)

05 – Prisonnier Des Flots De Ma Haine (06:40)

06 – Fuir Les Hommes

Line-up : 

Vikko Forest : tout

Guest : 

Rodion Belshevits : Batterie

Liens : 

https://anakreb.bandcamp.com/album/fuir-les-hommes

https://www.facebook.com/profile.php?id=100065295108214

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