Rien ne vaut une bonne nuit de repos, le dentier dans la solution de lavage et les bigoudis sur le sommet du crâne, pour redonner vie à une Mémé rentrée aux petites heures de la nuit. Si on n’est pas là pour participer à un défilé de mode, on n’y est pas non plus pour enfiler les perles. Et notre Mémé a bien envie de se montrer sous ses plus belles rides. Et c’est une p’tite voiture bleue entièrement féminine (on peut encore le dire ?), en compagnie de la photographe Mélanie Le Goff, qui va parcourir les quelque 40 km en direction de Landunvez. Car oui, la seconde journée du FDLM nous attend !
Samedi 27 juillet
D’ordinaire, j’aime arriver un peu plus tôt que l’ouverture des portes. C’est voulu, m’sieurs-dames ! Parce qu’ainsi, j’ai le temps d’aller voir les uns ou les autres et de pouvoir, de la sorte, prendre la température de la journée, ainsi que celle de la veille.
D’ailleurs, premier arrêt pour une rapide interview : le bar ! Bah oui… Autant allier l’utile à l’agréable. Enfin, plutôt l’agréable à l’utile. Bref, vous m’avez comprise, quoi !
« Le bar, ça a bien tourné. La clientèle est sympa. Ils adorent les capuchons sur les verres ! Tout le monde a été content. C'était fluide. Les gens étaient servis rapidement car on avait beaucoup de bénévoles.
Il n'y a pas eu de gueules saoules, hormis 1 ou 2. Les gens sont cools. Puis, avec le soleil, ça a mis le sourire à tout le monde » - Carine et Pierre.
C’est vrai que le soleil, on n’avait jusque-là pas beaucoup eu l’occase de le voir. Double ration de bonne humeur !
Reprenons… D’ordinaire, j’aime arriver un peu plus tôt que l’ouverture des portes, mais pour le coup, Mélanie et moi sommes entrées sur le site un chouïa plus tardivement. C’est donc de loin qu’on écoutera le set de DJ Ben et Jean-Yves.
18h30… Et c’est tipar…
Sur la scène Tomahawk
Les douarnenistes de WAZA entament leur set. La veille, si vous avez suivi, ils avaient remplacé au pied levé les VOYAGEURS DU TEMPS, bloqués dans la faille spatio-temporelle de la SNCF. Cette fois, c’est « costumés », qu’on les retrouve. Ah ! Y a pas à dire, ils ont la classe. L’attitude est d’ailleurs différente – à la différence du set qui, lui, ne le sera pas d’un iota, à l’allumage de cigarette près. Ils semblent bien plus à l’aise sur scène. Finalement, avec ce second show, ils sont comme à la maison.
Petit jeu d’échange d’instruments, comme la veille. Ainsi, le chanteur passera par la guitare, le chant seul, la batterie et la basse. Le batteur à la basse et le bassiste à la guitare et au chant lead.
Il fait très beau et le public, bien que ce soit quasi sold out, est encore clairsemé. C’est dommage, il rate de bons sets ! Ce mélange de Pop Rock Garage qui Fuzz est on ne peut plus appréciable. La présence scénique l’est tout autant. Un groupe à suivre, sur les traces de leurs grands frères les KOMODOR.
« Pas mon style, mais ça joue très bien. Les jeunes, ils sont énormes. » - Régis
« On est arrivées à la fin, mais on a vu un peu. C'était trop cool. De la présence sur scène, bien habillés. Musicalement très chouette. Le fait qu'ils changent d'instruments, ils accrochent bien le public. » - Lauralie et Fanny
Migration vers la scène des Ferrailleurs
Ce sont 4 nanas sur scène qui déboulent. ALVILDA.
Le set commence par un style très typé années 60. On a en mémoire toutes les chanteuses qui ont fait les beaux jours de cette époque et qui partent petit à petit. On se dit que c’est une belle relève que voilà !
Mais il serait réducteur de qualifier leur set uniquement sur ces considérations. Dès le 3ème titre (j’ai pas bien compté, j’avoue…), le jeu se muscle avec un chouïa de Punkitude, bien que cela reste encore « pop rock »…
J’avais en référence les Bananarama, ce groupe qui tenait le flambeau haut dans mes jeunes années, en tête… Ici, ça ne bouge pas beaucoup, mais leur joie d’être sur scène fait plaisir à voir.
Au final, j’ai tout de même trouvé le tout un tantinet mou. Il me manquait une petite étincelle pour éclater.
Scène Tomahawk en vue
Avant de retrouver ma place devant la scène, je m’arrête un instant pour échanger avec le responsable de la commission VSS, qui a été mise en place cette année et pour laquelle ils ont travaillé depuis un an et reçu une formation. Le FDLM est donc sensibilisé et nul doute que l’an prochain verra un stand dédié.
Il y a un peu de battement entre le set de ALVILDA et les LULLIES qui doivent arriver sur scène. Et c’est tout à fait normal, car la bassiste des unes vient faire un feat/remplacement, là aussi au pied levé, chez les autres.
LULLIES, le set sera globalement très énergique, à l’instar des guitaristes qui s’en donnent à cœur joie. La batterie avance à vive allure. À vive allure ? Que dis-je ! A folle allure, oui ! On n’est pas loin des BPM dignes d’un tapis de double (auquel je suis plus habituée, il faut bien le dire).
Avec les « wouh » qui ponctuent les temps morts, on est bien dans du Rock’N Roll… oserais-je avancer du Pop Rock ?
Et pour manger, Mémé ? !
Mémé décrochera assez vite. Non pas que le set ne soit pas assez qualitatif. C’est juste qu’il est temps pour elle de casser la croûte. Ce sera un arrêt au stand des Huîtres ! Qui seront dégustées dans le bateau-pub, accompagnées d’une St Erwan. Bah… C’est nickel, tout ça, non ?! Mais je fais gaffe, car pour le prochain set, on n’a que les 3 premiers titres pour shooter. De fait, à peine entends-je (ouais, ça se dit ainsi !) la foule se presser, que j’en fais autant. Adieu, bateau, huîtres et St Erwan et à l’abordage de la scène des Ferrailleurs !
Punk sur les Ferrailleurs
L’une des têtes d’affiche se pointe, tout de rose rayé vêtu. Une vraie Maya l’abeille sous psychotrope ! C’est Didier Wampas, quoi ! Le public est vraiment hétéroclite. Y a pas mal de mômes. Le set des WAMPAS sera perché, caustique, foutraque, mais toujours proche de son public. Il ne se privera pas de tacler gentiment les LULLIES, pour leur set raccourci.
Sur « Petite Fille », de nombreuses femmes sont invitées à monter sur scène. Trop… Je l’entends même crier « Stop ! , les filles, ça suffit ! ». Le titre suivant, ce sont 2 enfants qui l’accompagneront sur la scène pour crier « Noël ».
Entre slam et chaise qui voyage, c’est festif à souhait, c’est à l’image de Didier… qui, sur un ultime slow, prendra la poudre d’escampette en licorne flottante.
Un coup de cœur sur la Tomahawk ?
Hop ! On file sur l’autre scène pour voir les PURRS. Les gars ont pris la scène en otage et paf ! , ils ont délivré un show digne des plus grands. Non pas que le jeu scénique soit ouf, mais leur présence, leur musique touffue, agrémentée de quelques sons qui me faisaient parfois penser aux excellents IT IT ANITA vus la veille, suffisent à nous combler. Et cette basse hyper présente ! Rien de tel pour faire vibrer une Mémé !
Concernant le discours, on sent qu’ils veulent coller à l’actu « il paraît que je n’ai pas le droit de dire nique la police », sur un titre qui en parle justement… finissant par un « ACAB ! Et si t’es flic, parle à tes collègues ! ».
« C’est bon, on peut jouer fort, maintenant ? » demandera-t-il ? Ben oui, mais vas-y ! On t’en prie.. On est là pour ça.
Je sors du set en me disant que j’ai trouvé mon coup de cœur de la journée… Bien ouéj ! Mais…
Les Ferrailleurs vibrent à nouveau
La soirée n’est pas encore terminée… Je n’oublie pas que c’est en toute fin de soirée que je me suis laissée cueillir par un groupe que je ne connaissais pas, bien que belge, bien que connu dans le monde de la Noise.
Mais fi de ces palabres intérieurs, car l’UK est dans la place ! THE SILVER LINES arrivent de cette démarche nonchalante que peuvent avoir les groupes anglais, à l’instar d’Oasis. Le flegme anglais, en d’autres termes.
Que nous dit leur site ? « Répugné par l’idée de n’être qu’un autre groupe « indie masculin blanc » qui chante l’amour adolescent ou fulmine contre des citations pseudo-prophétiques vides, The Silver Lines a décidé de sortir une nouvelle musique qui défie le genre. Le produit est une forme d’écriture de chansons très consciente qui couvre de nombreux sujets tabous de la masculinité toxique, des comportements appris des générations précédentes et explore des expériences personnelles qui se connectent avec l’auditeur à un niveau beaucoup plus profond ». Bon, pour en tirer toute la substantifique moelle de cette déclaration, encore faut-il comprendre les paroles. Et vous n’êtes pas sans savoir que Mémé et l’anglais, c’est pas vraiment ça. Alors, elle se contente de la musique…
… Mais là, j’avoue que je me retrouve propulsée dans les ondes de Radio 21 (radio belge qui n’hésite pas à passer toutes sortes de sons rock, surtout ouvert sur le monde anglo-saxon plus que sur la France) avec des titres Pop Rock. On sent bien qu’on est face à des musiciens qui connaissent leur métier. C’est propre, carré. Pour autant, le show manque de tonus pour moi. À moins que ce ne soit la fatigue qui ne me prenne d’assaut…
Un réveil brutal sur la Tomahawk
… La fatigue est bel et bien là, et me voilà assise sur le petit muret pendant la mise en place du prochain groupe : MELTHEADS.
Et là, je vois un « gamin » roux passer d’un micro à l’autre, les essayer… Je me laisse porter par mes préjugés et me dis que ce doit être leur ingé son, bien qu’il semble hyper jeunot. Ouais ben… prends ça dans la tronche, Mémé ! (Et je sais que je n’ai pas été la seule…) Car ce jeunot, une fois les lights allumés, s’est emparé du micro principal et ce fut un bis repetita : COUP DE COEUR ! Bon, je ne vais pas spoiler le show de suite, mais tout de même c’est une ALERTE COUP DE COEUR !
Déjà, comme pour IT IT ANITA, la veille, la disposition scénique est propice à attirer notre attention. C’est en forme de cercle, qu’ils se présentent, avec la batterie sur le côté jardin, le guitariste lead à son extrémité contraire, le bassiste sur l’arrière et le chanteur devant.
On nous a prévenus : le groupe ne veut pas de photos uniquement du chanteur. C’est tout le groupe qui doit être shooté. Enfin, pas des photos de tout le groupe à chaque fois, mais que chaque membre ait sa place dans nos clichés. Car on voit bien qu’ils forment une communauté à part entière.
Le jeu du batteur est simplement excellent. Le guitariste m’accroche l’œil, et le bassiste vient titiller le devant de la scène régulièrement. Mais il faudra bien l’avouer, on est resté scotché par le groupe, certes, mais aussi par le véritable zébulon qui n’a pas lâché le micro pendant toute la durée du set, si ce ne sont ces moments où il utilisait un téléphone à l’ancienne en guise de micro, à moitié monté sur la barrière, à moitié dans le public, ou encore lorsqu’il embrassait le bassiste à pleines lèvres. Un marsupilami qui grimpe partout, même aux installations des bâches, une personnalité complètement habitée.
Alors oui, on est ici sur un savant mélange de Rock Garage qui a la fureur et la folie du post Punk. Des réminiscences d’Iggy Pop à la mode Anversoise. Eh ouais ! Mon gros coup de cœur de cette soirée est à nouveau belge !
Franchement à découvrir sur scène ! La fatigue dans tout ça ? Envolée !
Et on clôture…
Bon, je passe directement par la case merch pour acheter le dernier album des MELTHEADS. Je n’aurai pas grand-chose à faire pour me rendre sur les lieux du dernier concert et de la soirée et du festival (si on omet les sessions dans les Pubs). TRAMHAUS ! On poursuit un peu plus au Nord, vers les Pays-Bas, d’où sont originaires les 5 membres du groupe.
TRAHAUS, c’est une véritable communion de 5 amis, qui a pris ses racines lors du confinement, en 2022… Ce qu’ils nous offrent, c’est une musique absolument hors normes, dans le sens littéral de l’expression. Jusque dans le visuel, où, c’est indéniable, la part belle revient au chanteur et sa dégaine, tant visuelle (vestimentaire, capillaire…) que gestuelle. Il vous fait un p’tit déhanché, avec son micro tenu façon chanteurs des années 70/80 dans les shows de Marity et Gilbert Carpentier, que ça en est troublant.
Car ce qu’ils proposent, ce n’est certes pas du suranné, ni du réchauffé… loin de là. C’est à la fois nouveau, malsain (ce titre avec le cri façon film d’horreur !) et (d)étonnant. On oscille entre des moments calmes limites parlés, façon Lou Reed, et d’autres qui vous explosent à la gueule.
Il est vrai qu’après la mandale infligée par MELTHEADS, j’étais un peu moins réceptive. Mais avec le recul, je peux vous assurer que c’était surtout par ce côté « mais what ! C’est quoi cet engin » que je me suis laissée envahir. Aujourd’hui, je vous dirais que c’était là un show Post Punk, qui, à sa manière, était monumental et addictif. Oui ! Addictif, puisque j’y retourne régulièrement depuis…
Fin du festival
… Ce qui me permet de faire la transition vers le mot de la fin : le Festival De La Mer sait vous conduire et vous éconduire (dans le sens de vous secouer les puces musicales) sur des routes attendues, espérées ou inconnues. Certains shows sont à laisser infuser quand d’autres vous prennent par le colback et vous retournent le cerveau ; certains peuvent parfois laisser une impression de ni chaud ni froid, et c’est normal, on ne peut pas tout aimer, alors que le suivant va vous émouvoir, que ce soit prévu ou non. Quoiqu’il en soit, on ne peut nier que c’est là l’apanage des belles programmations. Le tout servi par un lieu unique et une ambiance chaleureuse.
Alors, je n’ai qu’un mot à vous dire : foncez ! N’hésitez pas un instant !
Ah non, j’ai un autre mot à vous dire : MERCI ! Merci à toute l’équipe du FDLM, pour cette accréditation, pour la confiance, pour ces bons moments passés en votre compagnie.
Et tant qu’à faire, j’en ai un dernier : le FDLM, c’est aussi le Winter Show, qui aura lieu indoor, les 21 et 22 février 2025. N’hésitez pas à retrouver le Live report que j’avais pu faire de la précédente édition. Vous y verrez l’ambiance de folie qui réchauffe au cœur de l’hiver. Pour le prochain (avec déjà 3 noms annoncés : Les Sheriff, MADAM et The Dirty Llamas ), voici un lien utile, celui de la billetterie : https://www.billetweb.fr/fdlm-winter-show2025
Quant à Mémé, elle vous dit à l’année prochaine !